Haïti : colère contre le pouvoir
Depuis plusieurs semaines, des
manifestations populaires importantes réclament le départ du président d’Haïti,
Jovenel Moïse. En particulier, vendredi 27 septembre, les Haïtiens étaient des
milliers à protester dans les rues de la capitale Port-au-Prince pour exprimer
une nouvelle fois leur colère. Nos camarades de l’Organisation des travailleurs
révolutionnaires (OTR-UCI) décrivent les événements dans leur journal La
Voix des travailleurs.
Ce sont les classes exploitées,
comme les chauffeurs de taxi moto, les jeunes déshérités des quartiers pauvres,
qui ont débuté cette colère le lundi 17 septembre, pour protester contre les
manœuvres du gouvernement et des importateurs des produits pétroliers. Devant
l’exaspération et l’aggravation des conditions de vie provoquée par cette
rareté artificielle, le mouvement s’est étendu à plusieurs villes de province.
Quand, dans la foulée de cette
fronde générale, l’opposition a appelé à manifester contre le gouvernement le
vendredi 20 septembre, beaucoup parmi les masses exploitées n’ont pas boudé
l’appel. Nombreux, ils sont descendus dans les rues pour crier leur colère
contre ce régime corrompu dont ils demandent la démission.
Mais, dans les médias, ce ne sont
pas les jeunes des bidonvilles qui, pris à partie par la police, sont montrés.
Les revendications qu’on entend ne sont pas celles concernant les mauvaises
conditions d’existence de la classe ouvrière et des masses exploitées, mais
plutôt presque exclusivement celles des politiciens de l’opposition. Ces
politiciens bourgeois opportunistes, tout en participant à ces luttes, veulent
en prendre la direction pour arriver au pouvoir.
Les travailleurs et tous ceux qui
se revendiquent de leur camp doivent savoir que ces politiciens sont là pour
profiter de leurs combats pour prendre le pouvoir avant de retourner leurs
fusils contre eux, une fois au timon des affaires.
Les luttes de la classe ouvrière
et de la grande majorité des exploités leur serviront totalement le jour où
elles se donneront les moyens de les penser, de les préparer, puis de les
diriger avec l’aide de leur propre parti, le parti des travailleurs
révolutionnaires.
La Voix des Travailleurs
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