RATP :
organisés pour le 24... et pour après
25 Septembre 2019
Mardi 24 septembre, sur les
lignes 12 et 13 du métro, la grève a été relativement bien suivie par les
conducteurs. Le fait que plusieurs d’entre eux se soient démenés depuis le 13
septembre pour convaincre leurs camarades de participer à cette nouvelle
journée de mobilisation y a sans doute contribué.
Le 13 septembre, journée de grève
massive à la RATP, 50 grévistes des lignes 12 et 13 s’étaient regroupés en
assemblée générale. Ils avaient voté la revendication du retrait total de la
réforme des retraites, convenu de participer à la journée du 24 septembre et
élu un comité de 10 grévistes chargé de préparer cette journée.
Les membres de ce comité, mais
aussi tous ceux qui étaient convaincus de l’idée qu’il fallait participer à une
journée interprofessionnelle, ont passé les dix jours suivants à discuter avec
leurs collègues. Sur la ligne 12, ils ont dû affronter les syndicalistes de
l’Unsa (premier syndicat chez les conducteurs) qui ne voulaient pas entendre
parler de cette journée, et militaient ouvertement contre.
Ils n’avaient évidemment pas la force
d’inverser la vapeur, et la grève a été beaucoup moins suivie que le 13
septembre, mais une minorité non négligeable les a rejoints : 58 grévistes
sur la ligne 13 (sur environ 200 conducteurs devant travailler ce
jour-là) ; 15 grévistes sur la ligne 12 (sur 115). À tel point point
qu’une bonne partie de la réserve générale, 50 conducteurs habituellement
utilisés pour remplacer les grévistes, a servi à faire tourner normalement les
lignes 12 et 13.
De nouveau réunis pour discuter,
les grévistes ont abordé tous les problèmes : les illusions corporatistes
de certains de leurs collègues, qui pensent faire reculer Macron seulement sur
leur régime spécial de retraites ; les directions syndicales plus
préoccupées de négocier que d’organiser la riposte des travailleurs ; les
problèmes d’argent qui pourraient empêcher de se lancer dans une grève
reconductible en décembre...
Ces travailleurs ne veulent pas
se laisser faire, que ce soit par le gouvernement, par la direction de la RATP
ou par les directions syndicales, et comptent bien se revoir pour s’organiser.
Ils ont tenu à réaffirmer leur rejet de la réforme des retraites dans sa
totalité, bien conscients qu’elle concerne tous les travailleurs et qu’ils ne
pourront obtenir son retrait que si d’autres secteurs s’y mettent, en
particulier dans le privé.
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