Après le
17 novembre : défendre notre niveau de vie, c'est se battre pour l'augmentation
des salaires, des pensions et des allocations
Photo :
José Sorribes
Avec des centaines de milliers de
manifestants dans plus de 2000 rassemblements, la mobilisation du samedi 17
novembre a été un succès, malgré le drame de la mort d’une manifestante en
Savoie et les blessés sur d’autres lieux de blocage. Des actions ont même
continué les jours suivants.
Ces mobilisations ont rassemblé
des manifestants qui, pour beaucoup, vivaient là leur première action
collective. Elles ont été organisées à la base, hors des cadres habituels des
partis et des directions syndicales. Les ministres qui ont souligné l’absence
« d’organisateurs identifiés » déploraient en fait de n’avoir
personne avec qui négocier pour stopper le mouvement au plus vite. Pour les
classes laborieuses, le problème est inverse : il est de s’engager dans la
lutte et de l’organiser sur la base de leurs intérêts.
Les actions du week-end expriment
une colère légitime. Les hausses de prix des carburants les ont déclenchées.
Mais c’est la hausse de trop, qui fait déborder un mécontentement bien plus
large.
Des salariés du public ou du
privé, des chômeurs et des retraités participant aux blocages l’ont exprimé, en
disant qu’ils n’en pouvaient plus des sacrifices et de devoir serrer la
ceinture d’un cran de plus pour se déplacer, ne serait-ce que pour aller au
boulot ou pour essayer d’en trouver !
Le monde du travail doit mettre
en avant ses propres objectifs et se mobiliser sur ses propres revendications.
Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité et il y a de
quoi vouloir se débarrasser de ce gouvernement des riches !
Mais s’ils veulent se battre pour
leur droit à l’existence, les travailleurs doivent cibler les donneurs
d’ordre : cette classe capitaliste pour laquelle Macron est aux petits
soins et qui mène la guerre aux travailleurs.
C’est pour que les actionnaires
des grandes entreprises continuent à amasser des milliards de profits que les
travailleurs sont contraints à la survie avec des salaires trop faibles ou des
allocations de chômage, lorsque les patrons prennent la décision de fermer des
entreprises pour faire encore plus de profits.
Dans le mouvement des gilets
jaunes, il y a d’autres catégories sociales que les salariés. Patrons du
transport ou du BTP, agriculteurs et artisans mettent en avant les
revendications contre les taxes, qui correspondent à la défense de leurs
intérêts. Ces revendications « antitaxes » cantonnent la mobilisation
sur le terrain de l’opposition au gouvernement qui permet aussi à la droite et
à l’extrême droite de tenter de jouer leur carte. Tant que l’on ne remet pas en
cause les profits de la classe capitaliste, des politiciens comme Le Pen,
Dupont-Aignan ou Wauquiez veulent bien faire des discours sur les intérêts du
peuple.
L’argent public, l’argent des
impôts et des taxes, est de plus en plus consacré directement à la grande
bourgeoisie. Ce sont les grandes entreprises du CAC 40 qui engrangent des
milliards de subventions et de crédits d’impôts. Et si le gouvernement finit par
décharger les petits patrons de la taxe sur les carburants, voire la supprime
complètement, il cherchera un autre moyen de prendre dans les poches des
travailleurs l’argent que la classe capitaliste exige.
Le Premier ministre Philippe a
affirmé dimanche soir que son gouvernement ne reculerait pas, tout en
promettant d’« accompagner ceux dont il entend la souffrance ».
Mais les travailleurs ne demandent pas la compréhension ou la charité pour
boucler les fins de mois ! Ils exigent de vivre dignement de leur travail,
eux qui font tourner toute la société, ou qui l’ont fait tourner avant de se
retrouver privés d’emplois ou à la retraite.
Pour empêcher notre niveau de vie
de sombrer, nous devons exiger l’augmentation des salaires, des allocations et
des pensions et leur progression au même rythme que les prix. Cela signifie
engager une lutte d’ampleur contre le grand patronat et le gouvernement à son
service.
Les salariés, qui se connaissent,
se retrouvent chaque jour dans les entreprises, y sont concentrés, disposent de
tous les moyens pour organiser ce combat. Ils disposent d’une arme fondamentale
car ils sont au cœur de la production, de la distribution, de toute l’économie.
La grève leur permet de toucher les capitalistes là où ils sont sensibles, à la
source du profit !
Aujourd’hui, demain et les jours
suivants, qu’on ait participé ou non aux actions du week-end, il faut continuer
à discuter entre travailleurs et se préparer à prendre l’argent qui nous manque
chaque mois là où il est, dans les caisses du grand patronat !
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