Lycée
professionnel : une réforme inacceptable
Jeudi 27 septembre, les
enseignants et employés des lycées professionnels étaient appelés à faire grève
et à manifester. Ils refusent une réforme qui réduit l’enseignement délivré aux
lycéens, permettant au gouvernement de supprimer à terme 3 500 postes.
L’objectif est de développer
l’apprentissage patronal au détriment de la formation professionnelle en
établissement scolaire.
En 2008 déjà, la précédente
réforme avait privé les élèves de lycée professionnel d’une année de scolarité,
sous prétexte qu’ils pouvaient préparer le baccalauréat en trois ans au lieu de
quatre. Avec la réforme programmée pour septembre 2019, la baisse des heures
continue. Une dizaine de semaines de cours sera supprimée sur les trois années
du bac professionnel. D’ores et déjà le nombre de places ouvertes pour le
concours d’enseignant est en nette diminution.
Certaines filières sont
particulièrement visées comme la filière gestion administration (GA) menacée de
disparition. Les professeurs des spécialités concernées sont incités à se
reconvertir en changeant de discipline, ce qui n’est pas toujours possible, ou en
quittant l’enseignement.
Cette réforme permet aussi de
remplacer de plus en plus l’école par l’apprentissage, non seulement dans les
centres de formation d’apprentis gérés par les chambres patronales, mais dans
les établissements scolaires eux-mêmes. Le ministre veut de l’apprentissage
dans tous les lycées professionnels, ce qui signifie bien souvent un
apprentissage de l’exploitation.
Enfin, et c’est bien à l’image du
mépris de classe de ce gouvernement, comme de ses prédécesseurs, les
enseignements généraux vont fortement diminuer et ne seront envisagés, de
manière étroite, qu’en lien avec la vie professionnelle. Il n’est plus guère de
mode de faire du français, de la littérature ou de l’histoire-géographie dans
un but d’ouverture culturelle, mais bien dans un but strictement utilitaire…
pour les futurs employeurs, s’ils existent.
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