Face à la
hausse des prix des carburants : augmentation générale des salaires, des
pensions et des allocations !
Des appels à manifester contre la
hausse des carburants et à bloquer les axes routiers dans tout le pays le 17
novembre prochain circulent sur les réseaux sociaux. Des pétitions en ligne ont
recueilli des centaines de milliers de signatures en quelques jours. La
rapidité avec laquelle ces initiatives ont rencontré un écho montre la colère
suscitée dans une grande partie de la population par la décision du
gouvernement d’augmenter les taxes qui représentent 60 % du prix de
l’essence et du gazole.
Ceux qu’on appelle les
professionnels de la route, les patrons du transport, les artisans taxis, ont
pris la tête de cette fronde anti-taxes. C’est vrai qu’eux aussi subissent les
conséquences de la politique menée par Macron en faveur de la minorité la plus
riche de la société.
Mais les millions de salariés qui
sont obligés de prendre leur véhicule tous les jours pour aller travailler sont
frappés eux aussi de plein fouet par ces hausses. En un an, les prix à la pompe
ont grimpé de 23 % pour le diesel et de 14 % pour l’essence. Quels
sont les travailleurs qui ont vu leur salaire augmenter dans une telle
proportion ? Au contraire, depuis des années, dans la grande majorité des
entreprises, pour s’assurer des profits en augmentation dans cette période de
crise, le patronat n’a cessé de tirer tous les salaires vers le bas. Alors que
de plus en plus de travailleurs ont du mal à finir le mois, le gouvernement a
déjà annoncé que les taxes continueraient d’augmenter chaque année, au moins
jusqu’en 2022. Face à ces attaques et au mépris gouvernemental, les
travailleurs ont vraiment toutes les raisons de protester !
Macron et ses ministres
prétendent vouloir instaurer une « fiscalité écologique ». Il
faudrait être bien naïf pour croire à ces mensonges. L’augmentation des
produits pétroliers permet à des sociétés comme Total d’engranger des bénéfices
record ; les constructeurs automobiles ont développé le diesel sans se
préoccuper des conséquences sur la santé publique ; et ce sont les
travailleurs que le gouvernement fait payer au nom de la lutte contre la
pollution !
En réalité, l’écologie sert de
prétexte pour se livrer à un racket de grande ampleur sur la population :
l’association de consommateurs CLCV a calculé que la taxation des carburants,
du fioul et du gaz rapportera à l’État 23 milliards d’euros cette année. À quoi
servira cette recette considérable ? Certainement pas à améliorer le sort
des travailleurs car l’État ne cesse de s’attaquer à leurs conditions de vie,
en gelant les allocations logement et les pensions, en supprimant des milliers
d’emplois aidés… Cet argent n’ira pas non plus dans les services publics où le
gouvernement ne cesse de supprimer des moyens matériels et humains, provoquant
la dégradation de la situation des hôpitaux, des Ehpad, de l’éducation, de tout
ce qui est le plus essentiel pour la population. Tous ces milliards prélevés
sur la population ou économisés à ses dépens sont destinés à répondre aux
exigences de la partie la plus riche de la bourgeoisie qui domine la vie
économique !
Les travailleurs ne pourront
défendre leur pouvoir d’achat et leurs conditions d’existence qu’en se
mobilisant. Mais s’ils se contentent de mots d’ordre aussi vagues que « à
bas les taxes », ils se retrouveront forcément à être les dindons de la
farce. Si la contestation se développe, le gouvernement fera peut-être des
concessions au patronat du transport et du BTP car ils font partie de sa
clientèle électorale. Il leur accordera peut-être des exonérations de taxes ou
une forme de crédit d’impôt. Mais les concessions que le gouvernement pourrait
être amené à leur faire, il les fera payer aux travailleurs d’une manière ou
d’une autre.
Pour faire prévaloir leurs
intérêts, il est indispensable que les travailleurs se mobilisent en mettant en
avant leurs propres revendications qui vont au-delà du problème de l’essence.
Face aux augmentations des prix, ceux du carburant comme tous les autres, il
faut exiger l'augmentation des salaires et des pensions de retraite, et leur
revalorisation automatique quand les prix augmentent ; autrement dit, leur
indexation sur les prix.
En se mobilisant sur leur terrain
de classe, les travailleurs, qui produisent toutes les richesses, ont les
moyens d’imposer leurs exigences. Grâce à leur force collective et à l’arme de
la grève, ils pourront bloquer l’économie plus sûrement que ne pourront le
faire des barrages routiers.
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