« On
met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les pauvres ne s’en sortent
pas ». La sortie de Macron, transmise par son service de communication, est
volontairement grossière et provocatrice, quand on sait que Macron n’a pas
lésiné sur le « pognon » pour arroser les plus riches.
C’est
un pied de nez à tous ceux qui, dans son propre camp, lui demandaient une
politique plus sociale, et un encouragement pour ceux qui n’ont que mépris pour
les travailleurs. Pour tous ceux qui ne l’avaient pas encore compris, la
politique de Macron est et restera une politique anti-ouvrière.
Macron
part de banalités que tout le monde peut constater. Oui, la pauvreté et le
chômage se développent malgré les aides sociales. Oui, malgré ces aides, des
millions de femmes et d’hommes ont du mal à se soigner ou à se loger. Car aucun
dispositif social ne compensera jamais les dégâts engendrés par le système
capitaliste. Le capitalisme est une fabrique à inégalités. Pour que la minorité
s’enrichisse, la majorité doit être appauvrie, voilà le fonctionnement normal
de l’économie !
Carrefour
a récemment fait l’actualité, car, au moment même où le groupe annonçait la
suppression de 2 100 postes, le conseil d’administration arrosait les
actionnaires et accordait à l’ex-PDG une rallonge de sa prime de départ. Devant
le scandale qui écornait l’image de la marque, celui-ci a dû renoncer à
quelques millions, mais part tout de même les poches bien garnies. Et on peut
aussi parler de Ford, groupe richissime qui ferme son usine à Blanquefort et
veut mettre un millier d’ouvriers sur le carreau. On peut parler de la rapacité
de General Electric, qui préfère faire travailler des intérimaires plutôt que
tenir sa promesse de créer 1000 emplois. Ou encore de PSA, qui veut imposer un
allongement gratuit du temps de travail, aujourd’hui à l’usine de Vesoul,
demain sans doute à tous les ouvriers du groupe.
En
visant les plus pauvres, Macron voudrait faire croire que nous sommes dans une
société du mérite, où chacun serait libre et maître de ses choix. Nous serions
libres de nous éduquer, de nous former, de travailler dans l’emploi de notre
choix, et même libres de choisir nos retraites ? Ce sont des fadaises,
destinées à tromper les exploités pour les enfoncer toujours plus !
Il n’y
a jamais eu et il n’y aura jamais d’égalité des chances dans le cadre du
capitalisme. Fondé sur la propriété du capital et la domination de la classe
sociale qui monopolise les capitaux, ce système est basé sur l’existence de
deux classes sociales aux intérêts opposés. Il y a, d’un côté, cette classe
capitaliste qui décide de tout et, de l’autre, le monde du travail qui n’a voix
au chapitre sur rien.
Comme
Sarkozy en son temps ou Wauquiez qui parle du « cancer de l’assistanat »,
Macron a le cynisme de renvoyer les chômeurs et les plus pauvres à leur «
responsabilité ». Il se permet de faire la leçon aux travailleurs, lui qui a
commencé son mandat en renforçant le permis d’exploiter et de licencier du
patronat !
Alors,
que fera-t-il contre les aides sociales ? Supprimera-t-il les 494 € par
mois de l’allocation de solidarité spécifique versée aux chômeurs en fin de
droits ? Remettra-t-il en cause la prime d’activité qui permet aux salariés
enchaînant petits boulots et périodes de chômage de joindre les deux bouts ?
Rien de
précis n’est annoncé, mais toute sa politique peut se résumer ainsi : « la
pauvreté s’étend ? Arrosons les riches ! » Qu’il s’agisse de la réforme des
retraites, de celle des aides sociales ou de celle de l’État, le gouvernement
enfoncera plus encore les travailleurs, qu’ils soient en activité, au chômage
ou à la retraite.
Parmi
les travailleurs, ceux qui ne se résignent pas se demandent ce qui peut
déclencher la révolte générale. Les cheminots qui se sont lancés dans le combat
se posent la question tous les jours, car ils savent que c’est cela qui peut
être décisif pour faire reculer le gouvernement.
Personne
ne sait d’où viendra l’étincelle. Du mépris anti-ouvrier d’un politicien
bourgeois comme Macron ? D’un de ces grands patrons qui se payent des dizaines
de millions et qui rognent sur la moindre prime ? Le monde du travail peut
encaisser les coups longtemps, mais cela ne durera pas éternellement. Un jour
ou l’autre, ça explosera.
C’est
alors que les travailleurs pourront imposer à cette classe d’exploiteurs leur
droit à une existence digne. Et au-delà, c’est à partir de telles explosions
sociales qu’ils pourront poser le problème de leur émancipation collective,
c'est-à-dire celui du renversement de la bourgeoisie et de ses valets, pour
supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme.
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