Macron, à
plat ventre devant les riches et dur envers les migrants
Macron a dit mener vis-à-vis des
migrants une politique alliant « humanité » et « efficacité ». En fait, il agit
contre les migrants comme il agit contre tous les travailleurs : avec
l’hypocrisie et la hargne d’un fidèle serviteur des riches.
En ce qui concerne l’efficacité,
on voit ce que le gouvernement veut dire. Les expulsions ont augmenté de 14 %.
Dès que des campements de fortune apparaissent dans les grandes villes, ils
sont aussitôt évacués et détruits, souvent avec brutalité, contrairement à ce
que dit Macron. À Calais, à force de traquer les migrants, la police a réussi à
les éparpiller tout le long de la côte.
Mais où est son « humanité » ?
Des dizaines de migrants continuent de mourir chaque semaine, en tentant la
traversée de la Méditerranée. On oblige ceux qui veulent passer la frontière
franco-italienne à risquer leur vie en traversant les Alpes. À Paris et dans
bien des grandes villes, les migrants dorment dans les rues parce que les
centres d’hébergement manquent de place. Et à Calais, sur les 8 000 que
comptait la « Jungle », ils ne seraient plus que 600, mais combien sont réduits
à se terrer dans les bois ?
Si les migrants trouvent du
réconfort, c’est auprès des associations et des particuliers qui leur apportent
leur aide. Et ce, malgré les poursuites pour « délit de solidarité » qui se
multiplient. Dans la population, nombreux sont ceux pour qui le mot « humanité
» a encore un sens. Alors, gageons que loin d’intimider, la politique
répressive de Macron rencontrera de plus en plus d’opposition.
Tout, dans la politique de
Macron, est hypocrisie. Il assure qu’il est prêt à accorder l’asile à tous les
réfugiés politiques, notamment à ceux qui sont à Calais. C’est un mensonge.
La plupart ayant laissé leurs
empreintes en Grèce ou en Italie, ils tombent sous le coup des accords de
Dublin et sont censés être expulsés dans ces pays. Cette situation absurde, qui
fait que la France leur refuse le droit d’asile et les empêche de partir en
Grande-Bretagne, va donc continuer.
Macron le sait si bien qu’il
vient de renégocier les accords sordides du Touquet avec Theresa May et a obtenu
une rallonge de 50 millions pour garder le contrôle frontalier britannique sur
le territoire français.
Vis-à-vis des migrants dits
économiques, Macron joue la fermeté. Mais là aussi, il s’agit de démagogie,
d’autant plus cynique qu’il sait qu’il n’empêchera personne de venir. Il peut
multiplier les expulsions et rendre la vie des migrants infernale, il ne les
fera pas renoncer. Les pays riches attirent tous ceux qui n’ont pas d’avenir
dans leurs pays pillés par les groupes capitalistes occidentaux.
Cette politique de plus en plus
dure concerne tous les travailleurs car elle remet en cause un droit vital qui
nous est commun : celui de circuler et de s’installer librement.
Pour les plus riches, circuler
est une simple formalité administrative. Pour les plus pauvres, pour les
travailleurs, c’est un droit essentiel, car aucun ne peut être assuré de
trouver un travail dans sa région ou son pays d’origine et de pouvoir y faire
vivre sa famille. Et il nous revient à tous de le défendre.
Collomb, le ministre de l’Intérieur,
répète à l’envi qu’il est impossible d’accueillir les 100 000 demandeurs
d’asile et les 85 000 personnes refoulées aux frontières. Mais 185 000 femmes
et hommes, cela représente moins de 0,3 % de la population. Où est le problème
de les accueillir ?
De Macron à Le Pen en passant par
Collomb et Wauquiez, tous présentent les migrants comme un fardeau. Mais le
vrai fardeau qui pèse sur les travailleurs est le parasitisme de la
bourgeoisie.
S’il y a des assistés dans notre
société, ce sont ces grandes familles bourgeoises qui sont entretenues, au
premier sens du terme, par des armées de travailleurs. L’ONG Oxfam vient même
d’annoncer que, l’an dernier, 82 % des richesses créées dans le monde ont été
accaparées par 1 % des plus riches. Si la majorité du monde du travail, qui
inclut les migrants d’hier et d’aujourd'hui, est maintenue dans les bas
salaires, les petits boulots et le chômage, c’est parce que cette frange
ultrariche de parasites dirige l’économie à son profit exclusif.
C’est pour servir cette classe
sociale, faire diversion et diviser les exploités que tous les politiciens font
des migrants « un problème ».
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