Handicap
à l’école : des situations insupportables
Le candidat Macron avait fait de
la « question du handicap » un thème central de sa campagne, il s’était
fermement engagé « à créer tous les postes d’AVS (auxiliaires de vie
scolaire, qui accompagnent les enfants handicapés en classe) pour que les
enfants vivant en situation de handicap puissent aller à l’école ».
Trois semaines après la rentrée,
les promesses de Macron se heurtent à la réalité. Au moins 3 500 enfants
handicapés sont toujours en attente d’un AVS, un chiffre donné par les
associations de parents, et admis par le gouvernement.
Comment le gouvernement se
justifie-t-il ? Il connaîtrait des difficultés de recrutement, en effet, la
majorité des AVS sont recrutés en contrat précaire à temps partiel (20 h) payé
700 euros. Le gouvernement se plaint de ne pas avoir assez de candidats. Mais
depuis longtemps les familles d’enfants handicapés, comme les enseignants,
réclament que ces emplois soient pérennes, et que les personnes formées
puissent exercer leur métier sur le long terme.
Au-delà du manque d’AVS dans
l’urgence de cette rentrée, les familles d’enfants handicapés et les
enseignants les accueillant en classe connaissent bien des difficultés au
quotidien. Pour qu’un enfant en situation de handicap soit accompagné d’un AVS,
il faut obtenir la notification délivrée par la Maison du handicap, après étude
du dossier déposé par les parents. Or dans certains départements comme la
Seine-Saint-Denis, cette notification met des mois à venir, parfois un an,
après l’arrivée de l’enfant dans la classe. Et lorsque l’AVS est accordé,
parfois son service ne couvre pas entièrement le temps de classe.
Enfin, certains enfants
handicapés, même accompagnés d’un AVS, ne peuvent pas suivre l’enseignement.
Ils attendent une place en structure d’accueil spécialisée, mais le nombre de
places dans ces structures est insuffisant.
Alors, derrière les beaux
discours des gouvernants, les familles et les enseignants sont souvent dans des
situations intenables, simplement parce que les moyens ne sont pas attribués
pour offrir aux enfants un accompagnement de qualité.
Gaëlle
Regent (Lutte ouvrière n°2565)
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