A la rentrée, ils seront toujours là !
Lundi
31 juillet, le tribunal de Poitiers a accordé quelques semaines de sursis
supplémentaires aux travailleurs de GM&S . Le tribunal a maintenu
l’activité de l’entreprise jusqu’au 18 septembre, ce qui implique le versement
des salaires, et statuera le 4 septembre sur la seule proposition de reprise
connue.
GMD, encouragé et partiellement subventionné par le
gouvernement, envisage le licenciement de 157 des 277 salariés de l’usine.
Comme l’a dit un des militants de l’entreprise, « les collègues vont pouvoir
partir en vacances sans recevoir de lettre de licenciement » et reprendre en
rentrant le combat pour que personne ne reste sur le carreau.
Juges, ministres, cadres de PSA ou Renault,
commentateurs de tout poil, repreneurs de plus ou moins bonne foi se sont
demandés comment on pouvait encore tirer profit de l’entreprise, après avoir
pressé les ouvriers comme des citrons pendant des années pour le compte de
toute une série de repreneurs. Le sort des travailleurs est alors une donnée du
problème parmi d’autres. Il ne prend de l’importance aux yeux des décideurs que
lorsque les ouvriers se font entendre. Et ceux de GM&S ont su le faire
puisque, au moins jusqu’au 18 septembre, ils sont encore là.
Le cas de GM&S est connu à cause de la
persévérance des travailleurs de l’entreprise. Mais d’autres entreprises sont
liquidées en silence, des emplois sont supprimés par dizaines de milliers. Face
aux licenciements, il faudra bien arriver à poser le problème autrement que ne
le font patrons et gouvernants. Il faudra affirmer qu’aucun travailleur ne doit
être privé de son emploi et de son salaire, quitte à ce qu’aucun patron ne
gagne de l’argent dans l’entreprise menacée, voire à ce que les capitalistes
responsables en perdent.
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