Argenteuil
: hommage à Ali Ziri, huit ans après sa mort
Argenteuil, samedi. Le collectif
Vérité et justice pour Ali Ziri commémore le 8e anniversaire de sa mort. Ce
retraité Algérien est décédé deux jours après son interpellation par la police
à Argenteuil. LP/M. G.
Une centaine de personnes était
réunie ce samedi.
C’était il y a huit ans. Ali
Ziri, 69 ans décédait deux jours après son arrestation houleuse par la police à
Argenteuil. Ce samedi après-midi, le collectif « Vérité et justice pour Ali
Ziri » était réuni pour commémorer ce triste anniversaire. « C’est important de
montrer que la mobilisation ne faiblit pas, réagit Arezki Semache du collectif.
C’est ce qui a permis de faire bouger les choses. »
Une centaine de personnes,
réunies place de l’Arrestation a observé une minute de silence. Puis le
cortège, devant lequel trônait le portrait d’Ali Ziri, s’est rendu au parc des
Berges.
Après sept ans de procédure et le
rejet définitif du pourvoi en Cassation porté par la famille, la Cour
européenne des Droits de l’Homme a été saisie.
Le collectif a dénoncé plus
largement « les violences policières », en présence notamment d’Assa Traoré,
dont le frère Adama est décédé en juillet dernier à Beaumont-sur-Oise, après
son interpellation par les gendarmes. L’instruction est toujours en cours.
Un nouveau rapport publié
ce vendredi
« Ali Ziri : une enquête…
très interne ». La conclusion du rapport intitulé « Affaire Ali Ziri : autopsie
d’une enquête judiciaire », effectué par l’ONG Action des chrétiens pour
l’abolition de la torture (ACAT), publié ce vendredi, est sans équivoque.
Cette ONG parisienne a
analysé en détail les pièces du dossier judiciaire et s’est particulièrement
intéressée aux auteurs des investigations.
Selon l’ACAT, cette
affaire a été marquée par « des violations flagrantes du droit international
portant sur l’usage disproportionné de la force et le manque d’indépendance de
l’enquête ». Elle note notamment qu’une partie conséquente des actes d’enquêtes
et notamment le visionnage des images de vidéosurveillance de l’arrivée au
commissariat ont été réalisés par le seul commissariat d’Argenteuil. Elle
ajoute que le juge d’instruction a refusé de procéder lui-même aux compléments
d’enquête sollicités par la famille Ziri, s’appuyant sur les seules conclusions
des enquêteurs.
L’ACAT a donc conclu à une
enquête judiciaire réalisée « sans garantie d’indépendance effective ». L’avocat
de la famille, Me Stéphane Maugendre a décidé de transmettre ce rapport à la
CEDH.
M. Len
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