dimanche 11 juin 2017

Ali Ziri : contre l'oubli, et pour la vérité, un beau rassemblement hier

Argenteuil : hommage à Ali Ziri, huit ans après sa mort

Argenteuil, samedi. Le collectif Vérité et justice pour Ali Ziri commémore le 8e anniversaire de sa mort. Ce retraité Algérien est décédé deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil. LP/M. G.

Une centaine de personnes était réunie ce samedi.

C’était il y a huit ans. Ali Ziri, 69 ans décédait deux jours après son arrestation houleuse par la police à Argenteuil. Ce samedi après-midi, le collectif « Vérité et justice pour Ali Ziri » était réuni pour commémorer ce triste anniversaire. « C’est important de montrer que la mobilisation ne faiblit pas, réagit Arezki Semache du collectif. C’est ce qui a permis de faire bouger les choses. »

Une centaine de personnes, réunies place de l’Arrestation a observé une minute de silence. Puis le cortège, devant lequel trônait le portrait d’Ali Ziri, s’est rendu au parc des Berges.

Après sept ans de procédure et le rejet définitif du pourvoi en Cassation porté par la famille, la Cour européenne des Droits de l’Homme a été saisie.

Le collectif a dénoncé plus largement « les violences policières », en présence notamment d’Assa Traoré, dont le frère Adama est décédé en juillet dernier à Beaumont-sur-Oise, après son interpellation par les gendarmes. L’instruction est toujours en cours.

Un nouveau rapport publié ce vendredi
« Ali Ziri : une enquête… très interne ». La conclusion du rapport intitulé « Affaire Ali Ziri : autopsie d’une enquête judiciaire », effectué par l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), publié ce vendredi, est sans équivoque.
Cette ONG parisienne a analysé en détail les pièces du dossier judiciaire et s’est particulièrement intéressée aux auteurs des investigations.
Selon l’ACAT, cette affaire a été marquée par « des violations flagrantes du droit international portant sur l’usage disproportionné de la force et le manque d’indépendance de l’enquête ». Elle note notamment qu’une partie conséquente des actes d’enquêtes et notamment le visionnage des images de vidéosurveillance de l’arrivée au commissariat ont été réalisés par le seul commissariat d’Argenteuil. Elle ajoute que le juge d’instruction a refusé de procéder lui-même aux compléments d’enquête sollicités par la famille Ziri, s’appuyant sur les seules conclusions des enquêteurs.
L’ACAT a donc conclu à une enquête judiciaire réalisée « sans garantie d’indépendance effective ». L’avocat de la famille, Me Stéphane Maugendre a décidé de transmettre ce rapport à la CEDH.
M. Len

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