Contre
l'ennemie mortelle des travailleurs, et contre le valet du grand capital !
À l’approche du second tour, les
candidats recherchent des ralliements. Du côté de Macron, c’est l’union sacrée,
de Valls et Hollande à Fillon et Sarkozy, en passant par le revenant
Borloo ! Le Pen, elle, a prétexté l’accord avec la girouette Dupont-Aignan
pour enterrer la sortie de l’euro. Si elle était élue, ses engagements sur le
maintien des 35 heures ou pour une retraite à 60 ans seraient aussi oubliés :
les promesses électorales d’une démagogue n’engagent que ceux qui y croient.
La semaine dernière, pour faire
croire qu’elle est une candidate du peuple, elle est allée faire des selfies
avec les ouvriers de l’usine Whirlpool d’Amiens, qui doit fermer dans un an.
Au fil des années, les effectifs
de cette usine, qui comptait 1200 salariés dans les années 1980, ont fondu. La
production et les cadences ont augmenté, avec ce que cela implique de maladies
professionnelles et d’accidents du travail. Les ouvriers ont dû accepter les
samedis travaillés obligatoires et la suppression de RTT. Les profits de Whirlpool
ont atteint 850 millions l’an dernier. Contre tout cela, Le Pen n’a jamais
protesté, parce qu’elle elle respecte le sacro-saint pouvoir capitaliste !
Les mesures qu’elle propose
aujourd'hui sont dérisoires. Taxer les importations ? Mais cela se
traduirait par une augmentation des prix ici, et par des droits de douane à
l’étranger, et donc le chômage pour les salariés français qui travaillent à
l’exportation.
Quel que soit l’élu, l’usine
d’Amiens fermera, tout comme Florange a fermé malgré les promesses de Hollande.
Ses 290 salariés seront licenciés et ses sèche-linges seront fabriqués en
Pologne par des ouvriers gagnant 400 euros par mois. Whirpool augmentera ses
profits et les actionnaires seront choyés.
Macron, l’ancien banquier, ne
veut pas gêner les propriétaires de Whirlpool. Il parle de formation, de
reclassements et de nouveaux emplois, mais c’est du vent : il veut même
supprimer 120 000 emplois publics !
Les électeurs sont sommés de
choisir entre ces deux bonimenteurs. Mais ce choix n’en est pas un !
Malgré sa quête de
respectabilité, Le Pen est issue de l’extrême droite xénophobe, homophobe et
antisémite, à l’image de l’ex-président du FN capable de nier l’existence des
chambres à gaz. Elle oppose les Français, dont elle brigue les suffrages, aux étrangers.
Autrement dit, elle dresse des travailleurs contre d’autres travailleurs. Elle
rendrait la vie plus dure aux étrangers, puis aux immigrés même français, puis
à tous les travailleurs ! Laisser attaquer les plus vulnérables, c’est se
préparer à accepter les coups contre tous.
Le Pen imposerait un régime plus
dur contre les syndicats et les associations qui ne sont pas assez dociles.
C’est ce que font déjà des municipalités FN, qui privent de locaux ou de
subventions des associations aussi utiles que le Secours populaire ou les
Restos du Cœur.
Alors, le vote Le Pen doit être
laissé aux nostalgiques de l’Algérie française, aux policiers racistes, aux
bourgeois qui détestent les pauvres ! Pour un travailleur, voter pour
elle, c’est voter contre ses propres intérêts.
Quant à Macron, son dévouement à
la classe capitaliste est sans faille. Comme ministre, il a fait adopter
une loi qui a étendu le travail du dimanche, facilité les licenciements
économiques et réduit les recours aux prud’hommes pour les salariés. Il a
ensuite inspiré la loi El Khomri, dans ses aspects les plus anti-ouvriers,
comme le plafonnement des indemnités prud’homales, que le gouvernement a dû
retirer face à la colère du monde du travail. Et Macron veut maintenant
poursuivre cette offensive, y compris par ordonnances pour s’éviter même un
débat parlementaire. Il veut démanteler le code du travail, augmenter la CSG et
réduire l’ISF à quasiment rien. Il est logique que la Bourse ait flambé après
le premier tour !
Au second, on voudrait que les
travailleurs choisissent entre deux maux. Il faut refuser ce chantage. C’est
pourquoi Nathalie Arthaud et les militants de Lutte ouvrière voteront blanc.
Celui ou celle qui va succéder à
Hollande sera un ennemi résolu du monde du travail. Il faut que les
travailleurs se préparent à défendre leurs intérêts, avec les armes de la lutte
de classe. Il ne faut pas nous diviser, entre Français et étrangers, entre
chômeurs et travailleurs en activité. Il faut reconstruire un parti qui
représente nos intérêts de classe. Nous organiser pour lutter : quel que
soit le futur locataire de l’Elysée, nous en aurons bien besoin.
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