Europe 1 : Nathalie Arthaud est invitée dans
l'émission Le Bus de la présidentielle
Ce soir mardi
à 19h00
Fillon, Le Pen, Macron, Hamon... dans la course pour servir les riches
Il faudrait être bien naïf pour
être convaincu par les excuses de Fillon. Il se prétend le champion de la
probité et des sacrifices à imposer aux classes populaires. Pour Fillon, les
ouvriers devraient travailler plus pour des salaires moindres afin que les
profits augmentent. 500 000 emplois publics devraient être détruits et la
TVA augmentée pour qu’on supprime l’impôt sur la fortune et qu’on abaisse les
cotisations des entreprises. L’affaire des emplois de sa famille relève de la
même arrogance : comme tout bourgeois, il estime que tout lui est dû, y
compris un complément de revenu à un million d’euros d’argent public,
c’est-à-dire ce qu’un ouvrier gagne à peine en une vie. Pour ces
gens-là, il est normal, pour qu’ils puissent se payer un manoir et des
montres de luxe, que les travailleurs s’usent à la tâche 48 heures par
semaine et jusqu’à 65 ans !
En plus des emplois de sa famille
au Parlement, Fillon avait également fait rémunérer son épouse par une revue
appartenant à Ladreit de Lacharrière. Pourquoi ce milliardaire a-t-il versé
100 000 euros pour un travail inexistant ? Parce que, derrière
sa morgue, Fillon n’est qu’un larbin des capitalistes, disposés à lui verser
quelques piécettes en échange de services.
Les autres candidats battent la
campagne. Après s’être enthousiasmés pour Fillon, les milieux d’affaires
s’entichent de Macron. Celui-ci brasse surtout des formules creuses. Mais son
passé d’ex-banquier parle pour lui. Au gouvernement, Macron a généralisé le
travail du dimanche et a été un des artisans de la loi travail. Aujourd'hui, il
veut alléger l’ISF en supprimant la part qui taxe la propriété d’entreprises,
autrement dit l’essentiel ! Les riches applaudissent.
Les ministres et dirigeants du PS
sont partagés : de Macron ou de Hamon, quel cheval est le mieux placé pour
leur permettre de retrouver un siège de député, voire une place de
ministre ? Voilà leur grand dilemme ! Hamon, qu’ils fustigeaient il y
a deux semaines, retrouve des vertus depuis qu’il monte dans les sondages.
Après tout, sa promesse de revenu universel est inoffensive pour le grand
patronat, puisque Hamon ne parle jamais de prendre sur les revenus et les
fortunes de la grande bourgeoisie. Et il permet au PS de s’exonérer à bon
compte du bilan désastreux de Hollande et Valls. Le temps d’une campagne, le PS
va retrouver un discours de gauche, après avoir gouverné à droite pendant cinq
ans !
Le Pen a présenté son programme
qui repose, sans surprise, sur la démagogie contre les immigrés. Comme son
idole Donald Trump, qui multiplie les mesures révoltantes à l’encontre des
Mexicains et des citoyens de pays musulmans du Moyen-Orient, elle veut diviser
les travailleurs.
Le Pen est une bourgeoise, comme
Trump. Celui-ci s’est entouré de milliardaires pour gouverner. Il multiplie les
mesures en leur faveur, comme la suppression des quelques règles imposées aux
banques après la crise des subprimes. Wall Street ne s’y trompe pas et en a
fait sa coqueluche. Pour rassurer les capitalistes bien français qui ferment
les usines, licencient et exploitent leurs salariés, Le Pen leur donne de
nouveaux gages. Elle a ainsi promis ce week-end de pérenniser le CICE et a ôté
de ses promesses la hausse des salaires de 200 euros. Elle veut supprimer le
compte pénibilité, insupportable pour le patronat. Avec une telle candidate
contre le « système », celui-ci a de beaux jours devant lui !
Il faut pourtant que les
travailleurs fassent entendre leur opposition au système qu’aucun des principaux
candidats, pas même Mélenchon, ne dénonce : le capitalisme. C’est le sens
de la candidature de Nathalie Arthaud : faire entendre les exigences du
monde du travail.
Pour mettre fin au chômage de
masse, il faut interdire les licenciements et les plans de suppressions
d’emploi ; il faut répartir le travail entre tous sans perte de salaire.
Pour vivre dignement et enrayer
la baisse du niveau de vie, il faut augmenter les salaires et les pensions d’au
moins 300 euros. Pas un salarié ne doit gagner moins de 1800 euros net.
Contre l’accaparement des
richesses par une petite minorité, contre les malversations, il faut imposer le
contrôle des salariés sur les entreprises.
Voilà ce que défend Nathalie
Arthaud, pour faire entendre le camp des travailleurs. À la différence des
autres candidats, elle ne dit pas : « votez pour moi et je ferai ceci
et cela ». Elle dit : « votez pour moi, afin de dire ce que sont
les exigences du monde du travail et de nous préparer à les imposer par nos
luttes ».
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