Vive le «
crime d’humanité » !
10
Janvier 2017
Huit mois
de prison avec sursis ont été requis contre Cédric Herrou, un agriculteur de la
vallée de la Roya, à la frontière avec l’Italie. Son crime ? Avoir secouru
des migrants, les avoir transportés et leur avoir trouvé un hébergement.
C’est
Eric Ciotti, président LR du conseil départemental des Alpes Maritimes, connu
pour sa démagogie anti-immigrée, qui a porté plainte contre plusieurs habitants
de la vallée, qu’il assimile à des passeurs. Tout l’appareil judiciaire a
suivi, le parquet s’est acharné, sur Cédric et sur d’autres. Ainsi,
Pierre-Alain Mannoni, passé en procès pour avoir lui aussi apporté son aide, a
d’abord été relaxé par le tribunal, avant que le parquet ne fasse appel de
cette décision. Voilà où s’illustre « l’efficacité » de la
justice : dans l’acharnement contre des femmes et des hommes dont les
simples réflexes de solidarité constituent à ses yeux une menace pour la
société !
L’État ne
s’occupe pas d’organiser l’assistance minimale nécessaire à tous ceux, enfants
et adolescents compris, qui parviennent en France, alors qu’il a une
responsabilité écrasante dans leur exil. Et pour faire bonne mesure, il
poursuit ceux qui tentent de palier à son incurie, qui sont tout simplement
humains et refusent de fermer les yeux devant la détresse des réfugiés qu’ils
croisent tous les jours sur leur route.
Tout est
fait pour que nous taisions nos sentiments de fraternité et pour nous forcer à l’indifférence
et au chacun pour soi. Et comme on le voit, il n’y a rien de
« naturel » à cela. C’est le résultat d’une pression étatique et de
dirigeants qui font de l’égoïsme et de l’individualisme une vertu sociale,
tellement ces comportements collent à leur société inégalitaire et injuste.
Eh bien
disons tout notre dégoût vis-à-vis de cette justice et de l’État ! Disons
notre solidarité à tous ceux qui aident les migrants. Et puisque dans cette
société, être humain est un crime, vive le « crime d’humanité » !
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