Smic :
pas de cadeau
Le smic n’augmentera
vraisemblablement pas en janvier 2017. En tout cas, pas plus que l’inflation,
soit moins de 0,6 %. Pour la cinquième année consécutive, les deux millions et
demi de travailleurs pauvres payés au smic se verront infliger, une fois de
plus, cette marque de mépris.
Ce sont quelques experts, membres
de grandes écoles ou d’organismes spécialisés dans l’économie, qui préconisent
l’absence de coup de pouce et jugent raisonnable de bloquer le salaire minimum
à moins de 7,50 euros net de l’heure, 1 142 euros pour 35 heures. Aller plus
loin, alors que, comme ils le disent, « tous les indicateurs ne sont pas au
vert », à commencer par le chômage des jeunes, serait courir un risque de
déstabilisation. Comme si les patrons, qui ont tout à gagner à maintenir les
salaires au plancher grâce aux exonérations de cotisations dont ils bénéficient
jusqu’à 1,6 smic, allaient embaucher davantage avec un smic bloqué !
Fillon, désormais candidat de la
droite, affiche même l’intention de revoir à la baisse le mécanisme de
revalorisation afin qu’il « prenne en compte la pression concurrentielle
internationale », autrement dit de tout faire pour baisser encore la faible
part que le patronat concède aux travailleurs qui fabriquent pourtant leurs
profits.
Entre-temps, on saura d’ici peu à
combien se montera la hausse mécanique légale qui sera appliquée en janvier,
sans doute quelques centimes de l’heure. À moins que Hollande, décidant de se
porter candidat à sa propre succession, ne pousse l’audace, contre l’avis des
prétendus experts et les souhaits du patronat, jusqu’à accorder le fameux coup
de pouce, ce qui ne ferait encore que quelques centimes supplémentaires.
Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2522)
Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2522)
Le 11 mars, on note, on réserve !
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