Canicule : phénomène climatique, conséquences sociales
C’est
à un véritable épisode caniculaire auquel on assiste ces jours-ci. Plusieurs
départements ont été mis en alerte « canicule » par Météo France dont
ceux de la Région parisienne. Il est déjà prévu que cet épisode se prolonge
jusqu’à dimanche inclus. Non seulement les températures seront fortes la
journée, mais si elles baissent la nuit, elles demeurent élevées.
Nous avons retrouvé un article de notre
hebdomadaire d’août 2008 ( voir ci-dessous) qui cinq ans après la canicule très
meurtrière de l’été 2003 s’interrogeait sur les mesures prises pour éviter des
conséquence dramatiques en cas de nouvelle canicule.
Qu’en est-il aujourd’hui en 2016 ?
Quelle est la situation dans les hôpitaux et les maisons de retraite ?
Sont-elles aujourd’hui capables de faire face en cas d’afflux massif de
personnes déshydratées ?
Il y a, paraît-il une liste des personnes
à risques recensées et donc à suivre dans chaque commune. Quelle est son
ampleur à Argenteuil ? Quel pourcentage représente-t-elle de l’ensemble des personnes âgées ?
Nous pouvons nous étonner une nouvelle
fois que le site de la Ville ne soit pas utilisé pour sensibiliser et mobiliser
sur cette question l’ensemble de la population.
Cinq
ans après la canicule de 2003 : les problèmes restent posés
Il y a cinq ans, les pics de
chaleur enregistrés par les services de la météo atteignaient des records. Dans
la capitale, la température avoisinait les 26 degrés à trois heures du matin.
Pendant plusieurs jours consécutifs, le thermomètre n'est pas descendu
au-dessous de 35 degrés dans la journée.
Alors les urgences des hôpitaux
n'ont pas pu faire face : des personnes âgées se sont déshydratées, sans que
les pompiers débordés ne puissent leur porter secours. Un pompier relate que,
faute de personnel et de moyens, la seule mesure efficace consistait à glisser
des steaks congelés sous les bras des personnes âgées. Ce fut une hécatombe :
15 000 personnes décédèrent.
Quelles sont les leçons que le
gouvernement d'aujourd'hui tire de ce drame ? Bachelot, ministre de la Santé,
se veut très rassurante. Elle dit avoir tout mis en place avec le plan Canicule
pour que le drame ne se renouvelle pas.
La ministre dit avoir fait
vérifier que toutes les maisons de retraite et les hôpitaux ont installé, à
leurs frais, des salles climatisées. Les communes de plus de cinq mille
habitants ont recensé les personnes fragiles et peuvent les joindre par
téléphone en cas de fortes chaleurs. À la suite de 2003, l'Institut National de
Veille Sanitaire (l'INVS) a créé un plan d'alerte canicule.
Mais tous les acteurs présents
sur le terrain, pompiers, médecins, infirmiers, brancardiers, aides-soignants
et agents de salle, s'accordent pour constater que la situation en cas de
grosse chaleur serait particulièrement meurtrière. Le nombre de fermetures de
lits en été est plus qu'inquiétant. Le médecin urgentiste Patrick Pelloux
propose que soit votée une loi interdisant la fermeture de plus de 10 % des
lits en été.
Certes, la population est
maintenant sensibilisée, et pour cause, aux risques majeurs. Mais en cas de
récidive, le manque d'embauche de personnel soignant, d'agents de service, de
pompiers risque d'entraîner à nouveau une catastrophe.
Le ministère de la Santé nous
abreuve de beaux discours mais la seule mesure responsable qu'il faudrait
prendre, plutôt que de se préparer à distribuer des aérosols d'eau, ce serait
d'embaucher tout de suite dans les hôpitaux et les maisons de retraite le
personnel qui manquerait gravement en cas de canicule mais qui fait déjà défaut
dans une période dite normale.
Claire
DESPLANTES (Lutte ouvrière n°2089 du 15
août 2008)
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