Manifestation
contre la loi travail
Lutte
ouvrière appelle à participer aux manifestations contre la loi travail
le 23 juin 2016. A Paris, le cortège de Lutte Ouvrière a rendez-vous à
l'angle de la place de la Bastille et de la rue de la Roquette devant le
café "Le Bastille".
Bien évidemment, je me rendrai à
cette manifestation. Pour être aux côtés de tous ceux qui depuis plus de trois
mois luttent contre la tentative d’aggraver dangereusement les conditions du
monde du travail. Mais également pour protester contre tous ceux qui voudraient
nous faire taire, jetant aux orties ce qu’ils prétendent être les « libertés
fondamentales ». Les bourgeois envoient leurs enfants faire le tour du
bassin du Luxembourg. Ils veulent nous faire faire le tour du bassin de l’Arsenal.
Bastille, Arsenal, mais tout cela rappelle 1789 ? DM
Menaces
gouvernementales : manifestons le 23 juin ! (communiqué)
Après avoir tenté de forcer les
directions syndicales à annuler leur appel à manifester, après avoir proclamé
qu’il ne tolérerait pas la manifestation syndicale appelée le 23 juin à Paris,
le gouvernement a dû finir par l’autoriser, bien que sur un parcours réduit.
Le président et le Premier
ministre refusent de reculer sur le fond et proclament qu’ils maintiendront la
loi travail. Mais ils ne peuvent mettre fin à la colère et au dégoût croissant
des travailleurs pour leur gouvernement.
Valls s’affirme pour la manière
forte et démonstrative mais il ne fait qu’augmenter son discrédit et démontrer
qu’il ne peut faire taire l’opposition à la loi travail.
La meilleure réponse que les
travailleurs puissent donner aux gesticulations et aux menaces gouvernementales
sera de continuer à manifester contre cette loi. Lutte ouvrière appelle à
participer nombreux aux manifestations du 23 et du 28 juin, à Paris comme dans
les autres villes.
Pour Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud,
le 22.06.16
Le
ministre, les casseurs et l’air de la calomnie
Le 14 juin, les manifestants
contre la loi travail et les commentateurs de bonne foi ont vu bien autre chose
que les bris de vitrines décrits par les reportages complaisants des
télévisions.
Les
forces de police encadraient très étroitement le cortège, le précédant, le
suivant, bloquant les rues adjacentes, massées sur les trottoirs tout au long
de la manifestation. Comme chaque fois, un groupe informel précédait le carré
de tête officiel, dans lequel quelques individus arboraient la panoplie
complète du casseur. Mais, quand quelques-uns sortaient de ce groupe pour aller
s’en prendre à une vitrine de banque, la police ne bougeait pas, y compris
lorsque cela se passait sous son nez.
La
raison officielle donnée pour ce fait maintes fois constaté est que la police
n’agit pas sans ordre… Pourtant, si de l’intérieur de la manifestation une ou
deux canettes partaient vers les rangs policiers, ces derniers n’attendaient
pas les ordres pour répliquer immédiatement à coups de lacrymogènes. Les
manifestants pouvaient alors à bon droit se demander pourquoi la police
laissait agir les casseurs et gazait systématiquement les autres.
Des
syndicalistes policiers ont clairement répondu. Pour un responsable du syndicat
policier Alliance « cela visait à discréditer le mouvement social ». Et un élu
du syndicat SGP-FO d’ajouter : « On n’a pas toujours mis les moyens qu’il
fallait pour empêcher les casseurs d’agir ». On ne saurait être plus clair.
Le
bilan réel de la casse est en fait heureusement assez minime, comparé par
exemple à une rencontre fraternelle de supporters de football. Mais Valls et
Cazeneuve ont agrémenté le récit, particulièrement à propos de l’hôpital
Necker. Il semble qu’un seul individu ait été assez stupide pour s’en prendre
aux vitres de l’hôpital. Cazeneuve en a fait une horde de barbares,
s’acharnant, suprême lâcheté, sur les salles d’opérations de l’hôpital des
enfants où se trouvait, comble de l’ignominie, le malheureux dont on venait
d’assassiner les parents. Le ministre de l’Intérieur, suivi de quelques
journalistes très complaisants, essayait ainsi d’amalgamer les manifestants
contre la loi travail, le ou les quelques casseurs capables de dégrader la
façade d’un hôpital, la peine des familles ayant un enfant dans cet hôpital,
l’horreur suscitée par le meurtre des deux policiers et la compassion générale
pour leur fils. Le procédé est tellement bas qu’il n’a tenu que le temps d’une
soirée, mais il donne une idée des calomnies dont un ministre socialiste est
capable pour accabler les travailleurs en lutte.
La
casse en question n’est sans doute pas provoquée par le gouvernement, encore
qu’on puisse parfois se le demander. Mais en tout cas il ne demande pas mieux
que de s’en servir à ses propres fins. Ainsi l’activité de quelques individus
que la police choisit de laisser agir donne une arme au pouvoir contre des
centaines de milliers de manifestants et les millions de travailleurs qui les
soutiennent. Il est vrai que cette arme, celle de la calomnie, est en fait de
peu d’efficacité tant le mouvement semble légitime aux travailleurs et tant le
gouvernement, à l’inverse, est vomi.
Car pour le monde du travail, les
casseurs, les vrais, ce sont les patrons qui cassent les emplois et les
conditions de travail, les ministres qui cassent le Code du travail et les
conventions collectives. Ces casseurs-là causent à la société des dégâts bien
plus graves que les vitrines brisées le 14 juin.
Paul
GALOIS (lutte ouvrière n°2499)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire