Dassault
– Argenteuil : les vautours
Après avoir asséché les finances
publiques pendant plusieurs décennies avec le programme Rafale, Dassault bombe
le torse pour avoir réussi à décrocher deux contrats à l’export, avec l’Égypte
et le Qatar. Mais les tensions qui s’exacerbent au Moyen-Orient sous la
houlette des grandes puissances, et notamment de la France, lui mettent
davantage l’eau à la bouche.
L’éditorial
du journal d’entreprise Dassault Mag, signé du PDG Éric Trappier,
illustre le cynisme des objectifs visés : « Contrairement à ceux qui
voulaient toucher les dividendes de la paix après la chute du mur de Berlin,
nous avons toujours su que la paix est un dividende de l’effort de défense.
C’est aussi pour cela que nous faisons notre métier. »
C’est
bien entendu au nom de la lutte contre le terrorisme que Dassault entend, lui,
toucher les dividendes de la guerre. Et, comme il faut rendre tout cela
présentable, le PDG, flanqué des représentants de toutes les organisations
syndicales, est allé lui aussi « rendre hommage aux victimes du
Bataclan ». Il est vrai que Dassault lui-même ne s’est pas risqué à
une telle démonstration, tant elle serait apparue choquante aux yeux de tous,
mais il y a délégué son premier violon, qui a affirmé aux salariés « l’avoir
fait en votre nom à tous ». Mais
à qui a-t-il donc demandé ?
Si
Dassault a tenu à embarquer les organisations syndicales avec lui, c’est aussi
qu’il compte faire taire tous ceux qui, à l’usine, tout en étant profondément
choqués par ces attentats terroristes, ne se sentent pas pour autant solidaires
des va-t-en-guerre et de celui qui compte bien en faire pour lui-même une
opération très rentable.
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