Vive la Révolution russe de 1917
Il a dix jours, la télévision
proposait une émission sur Staline, mise au point par des
« documentaristes ». Un documentaire peut-être mais bien loin d’une
réflexion historique compréhensible. Sur ce sujet, un article ci-dessous
extrait de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.
Une
émission sur le stalinisme : anticommunisme, quand tu les tiens
Isabelle Clarke et Daniel
Costelle, connus pour leurs documentaires « Apocalypse » sur Hitler et les deux
guerres mondiales, ont récidivé en s’attaquant cette fois à la personnalité de
Staline avec l’émission “Apocalypse Staline” diffusée le 3 novembre sur
France2. Le succès de la formule réside dans la colorisation des archives
anciennes et la découverte de quelques séquences inédites. Mais pour la
compréhension des événements, c’est une autre affaire.
Les
auteurs sont des adeptes du « retour arrière ». On commence par l’invasion de
l’URSS par les nazis en 1941 et on revient à la jeunesse de Staline. Ces
va-et-vient relevant parfois du passage du coq à l’âne sont parfaits pour n’y
rien comprendre. Mais, après tout, n’est-ce pas le but ?
Faute de
chronologie et d’explications sérieuses, on se retrouve devant un galimatias
qui mélange demi-informations historiques, mensonges répétés de façon à en
faire des vérités, explications incomplètes et anecdotes creuses sur la
sexualité de Staline. Mais le souci des auteurs et de leur conseiller
historique – il paraît qu’il y en a un – n’est évidemment pas la vérité mais de
faire étalage de l’anticommunisme qui a cours aujourd’hui, en suggérant en
prime que nazisme et stalinisme, c’est du pareil au même.
Les
mensonges se succèdent. Les bolcheviks, staliniens ou antistaliniens, sont tous
des « tyrans » et forcément « sanguinaires » ; la révolution d’Octobre est un
coup d’État sans participation populaire réalisé par les « cavaliers de
l’apocalypse » qu’auraient été les bolcheviks. Le pouvoir traînait dans la rue,
ils s’en sont emparés pour plonger la Russie dans le chaos. Ce que fut le
tsarisme et le rôle de la Première Guerre mondiale dans le développement d’une
situation révolutionnaire en Russie et dans toute l’Europe ? Pas un mot.
Même
constat pour l’isolement de la révolution russe et ses conséquences, le
développement d’une bureaucratie qui étouffa la révolution prolétarienne.
Pourtant, si les auteurs avaient un tant soit peu compris le rôle de Staline
comme fossoyeur de la révolution, ils auraient pu lui tresser des couronnes à
ce titre. Mais ils nous content qu’il restait un partisan de « l’utopie »,
comme Lénine et Trotsky. Ils veulent bien admettre le sacrifice du peuple russe
dans l’issue de la Seconde Guerre mondiale, mais d’une manière telle que cela
revient à faire l’apologie du seul Staline !
Ceux qui
seront restés devant leur écran auront pu voir un tout petit bout de film
inédit qui montre qu’après la mort de Lénine, Trotsky restait le plus populaire
des dirigeants soviétiques, ce qui suggère que les idéaux de la révolution
prolétarienne restaient alors bien vivants au sein de la population. Mais
évidemment il ne faut pas compter sur ce documentaire pour comprendre que le
rôle de Staline a été d’user du pouvoir dont il disposait pour écraser ceux qui
continuaient de penser que débarrasser l’humanité entière de l’exploitation
capitaliste est la seule tâche humaine digne de ce nom.
Il faut
croire que si des documentaristes, en quête de succès, consacrent autant
d’énergie à déverser des flots d’ignominie contre le communisme, c’est que
l’objectif des communistes, en finir avec le système capitaliste et sa barbarie
croissante, reste bien actuel.
Jacques
FONTENOY
Télév
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