Collèges,
hôpitaux, chômage : il faut embaucher !
Cette semaine sera marquée par la
grève dans les collèges et dans les hôpitaux. Ces deux grèves ont
fondamentalement les mêmes raisons : le manque de personnel. Au-delà des
polémiques politiciennes sur les programmes, les collèges, et l’école en
général, souffrent du manque de moyens, du manque d’enseignants et de
l’impossibilité de travailler avec des classes à effectifs réduits pour pouvoir
s’occuper de tous les enfants.
Dans les
hôpitaux, les médecins, les infirmières et les aides-soignantes n’arrivent plus
à poser leurs congés parce qu’il manque du personnel. Quelle conclusion en
tire, à Paris, la direction des hôpitaux : qu’il y a trop de congés, trop
de RTT et qu’il y a un problème avec les 35 heures !
Sur tous
ces sujets, la droite et les socialistes inventent des controverses pour ne pas
parler de l’essentiel, de la nécessité qu’on a là, sous nos yeux, celle d’embaucher
massivement dans les hôpitaux et dans les collèges.
Dans le
même temps, ils veulent nous faire croire que le problème du chômage est
insoluble parce que, disent-ils, il n’y a pas de travail pour tous et qu’il n’y
a plus d’argent.
Nombre de
salariés sont débordés, épuisés par la tâche, par des cadences de travail et
des horaires insoutenables, et pas seulement dans les hôpitaux ou les collèges.
C’est vrai dans les usines, dans les supermarchés, dans le bâtiment… jusqu’au
monde de la recherche. Et ils osent dire qu’il n’y a pas de travail dans la
société ! Et il faudrait accepter que de plus en plus de femmes et
d’hommes soient condamnés à l’inactivité, au chômage et à la misère ?
Quant au
manque d’argent, le gouvernement a généreusement octroyé 40 milliards au
patronat pour qu’il crée des emplois. Faut-il rappeler que le crédit d’impôt
compétitivité emploi était censé créer un million d’emplois ? Depuis qu’il
a été mis en place, il y a eu 300 000 chômeurs de plus. Où sont passés les
milliards distribués ?
Depuis
trois ans, le gouvernement a montré qu’il était dans le camp des licencieurs et
des fabricants de chômage. Et non content de faire le jeu des possédants, il
sème la suspicion sur les chômeurs en parlant de renforcer leur contrôle.
Mais les
vrais assistés sont les Peugeot, les Sanofi, les Carrefour. Au lieu de
renforcer le flicage des chômeurs, ceux qu’il faudrait contrôler, ce sont ces
grands groupes qui vident les caisses de l’État au prétexte de l’emploi qu’il
faudrait faire.
En
comptant tous les chômeurs, ceux qui ont un petit temps partiel ou qui
travaillent par intermittence, il y a plus de six millions de femmes et
d’hommes qui cherchent un emploi. C’est une catastrophe pour les jeunes,
condamnés à vivoter de petits boulots en petits boulots. Une catastrophe pour
les plus âgés, pour ceux usés par le travail, qui ont peu de chance d’en
retrouver un.
Le
chômage est une catastrophe sociale qui n’épargne personne, pas même les plus
qualifiés. Laisser croire qu’il relève de la mauvaise volonté des uns ou des
autres est abject. Quant à invoquer le manque de formation, alors que des
dizaines de milliers de diplômés occupent des emplois non qualifiés, c’est
encore une façon de culpabiliser les chômeurs.
400
suppressions d’emplois à Intermarché ; 500 à Renault Trucks ; 2 200
licenciements chez Mory Global ; 4 000 salariés sur la sellette à Areva,
des craintes à Air France, des plans de suppressions d’emplois dans tous les
grands groupes, voilà le problème ! La seule façon de lutter contre le
chômage, c’est d’interdire les licenciements et de répartir le travail en
prenant sur les profits.
Le
chômage de millions de femmes et d’hommes compte parmi les gâchis les plus
révoltants de la société capitaliste. En France, cela fait plus de 30 ans qu’il
y a un chômage de masse et qu’une partie de la population est rejetée de la
société.
Tous ceux
qui se relayent au pouvoir considèrent que les profits de la bourgeoisie sont
intouchables et qu’il est normal qu’ils soient dilapidés dans des caprices de
riches ou dans la spéculation. Ils considèrent que les capitalistes ont le
droit de tout faire, y compris licencier pour accroître leurs profits. Dans ces
conditions, le chômage ne peut qu’augmenter.
L’intérêt
de la majorité travailleuse est inverse. Il imposerait au contraire que le
travail soit réparti entre tous et organisé en fonction des besoins les plus
essentiels à la population.
Il faut
que les milliards accumulés par le grand capital, qui sont le fruit du travail
de tous, servent à organiser l’économie et le travail de façon juste et
rationnelle. Alors, on pourra mettre fin au chômage et aux insuffisances de
l’éducation et de la santé publiques.
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