Pas
d’union sacrée ! À bas la nouvelle guerre au Moyen-Orient !
L’ignoble assassinat d’Hervé
Gourdel en Algérie par des « djihadistes » a donné à Hollande une occasion de
justifier la participation de la France à la nouvelle guerre démarrée par les
États-Unis au Moyen-Orient. Depuis, les va-t-en-guerre de gauche comme de
droite se servent de l’émotion suscitée et attisent les peurs pour nous
exhorter à l’union nationale.
Cet
appel à l’unité nationale est doublement mensonger. Ils nous parlent d’unité
nationale, mais ils commencent par mettre les musulmans à part en les priant de
se désolidariser publiquement de ces bandes barbares. Comme si les musulmans
avaient quelque chose à voir avec ces bandes d’assassins et n’étaient pas
horrifiés, comme tout le monde !
C’est un mensonge encore, parce que cette « union sacrée »
ne consiste pas à « défendre » notre sécurité, mais à bombarder toute une
région et à la plonger dans le chaos et la mort.
Oui,
ces atrocités sont insupportables. Oui, ceux qui se nomment « État Islamique »
et qui martyrisent les minorités chrétiennes, les Yezidis, les chiites, les
Kurdes, comme tous ceux qui ne veulent pas obéir à leurs lois, sont des
barbares. Mais cette barbarie est le produit de la domination impérialiste et
de ses guerres.
Les
pays riches ont pris pied au Moyen-Orient pour son pétrole. Ils y ont façonné
des États, renversé des régimes, noué des alliances avec des dictatures
moyenâgeuses, pour pouvoir piller l’or noir dont regorge la région et
accessoirement pour vendre des armes aux potentats alliés. Des armes que ces
régimes féroces utilisent ensuite contre leurs propres peuples et contre l’État
voisin.
Et
lorsque dresser les États les uns contre les autres ne leur suffit pas pour
imposer leur mainmise, les puissances impérialistes suscitent des bandes sans
foi ni loi qu’elles arment et financent tant qu’elles leur sont utiles.
Les
grandes puissances impérialistes désignent aujourd’hui l’État islamique, Al
Qaida ou le Hamas comme leurs pires ennemis, mais tous ces groupes sont nés
directement ou indirectement de leurs manigances. Le Hamas, à sa naissance, a
été sponsorisé par les États-Unis et Israël pour faire pièce au Fatah. Al Qaida
devait être le cheval de Troie de l’Occident en Afghanistan pour contrecarrer
les Russes.
Ce
qu’ils appellent la guerre contre le terrorisme est le énième épisode de la
guerre conduite par une minorité de grands groupes capitalistes et leurs
actionnaires ultra-riches pour dominer le monde. Et qu’elle puisse être menée
avec la collaboration des dictatures comme l’Arabie Saoudite, où le bourreau
décapite les condamnés à mort au sabre, montre que la barbarie ne se trouve pas
seulement dans le camp dit « terroriste ».
Non,
cette guerre n’est pas la nôtre !
Le
piège serait de croire qu’il y a à choisir entre deux camps, celui des
terroristes et celui des dirigeants impérialistes, alors qu’ils représentent
les deux bouts d’un même bâton et qu’ils oppriment aussi férocement leurs
peuples les uns que les autres.
L’intérêt
des travailleurs est d’affirmer leur opposition viscérale aux terroristes qui
visent à imposer leur dictature à leurs propres peuples. Mais au-delà, et plus
que tout, ils doivent affirmer leur opposition absolue à l’impérialisme
lui-même, c’est-à-dire à nos dirigeants qui ne se limitent pas à nous exploiter
ici mais qui pillent et sèment les guerres infâmes aux quatre coins du monde.
Il en
va de l’intérêt des travailleurs d’ici et de celui des pays opprimés.
C’est
dans les grandes métropoles occidentales que réside le pouvoir des grands
groupes capitalistes qui mettent la planète à feu et à sang. C’est à nous, ici,
de les combattre.
Les peuples
victimes de l’impérialisme doivent savoir que nous ne marchons pas dans les
manœuvres de nos dirigeants et que nous sommes leurs alliés.
Lever
le drapeau du mouvement ouvrier, le drapeau de la solidarité entre exploités et
opprimés du monde entier, est la seule façon de prendre le contrepied de la
montée de la barbarie que suscite la domination impérialiste sur le monde.
C’est
la seule façon de s’opposer au chauvinisme, au racisme, à la xénophobie et à
l’intégrisme qui rendent encore plus invivable la vie des populations déjà
frappées par la crise.
Lever
le drapeau de la révolution, c’est aussi la seule façon de redonner une
perspective à la fraction de la jeunesse désespérée et dont l’idéal est d’en
revenir à un passé barbare.
Cela
dépend de la conscience des travailleurs et de leur capacité à mettre en avant
leur propre politique.
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