dimanche 18 mai 2014

Aux européennes : le 25 mai, votez Lutte Ouvrière !

Aux élections européennes, Lutte Ouvrière présente des listes dans toutes les circonscriptions. Dans les territoires et départements d'outre-mer éparpillés sur tous les continents et qui constituent la huitième circonscription, Lutte Ouvrière présente une liste commune avec les militants de Combat Ouvrier qui défendent le même programme révolutionnaire  aux Antilles.
  Comme lors des élections municipales, il s'agit de saisir une occasion de faire entendre le camp des travailleurs. Si ces élections européennes peuvent servir à quelque chose, c'est à exprimer le refus de subir en silence les attaques du gouvernement. Beaucoup de travailleurs, écœurés par la politique de Hollande et de Valls, pensent s'abstenir pour montrer leur mécontentement. Mais, on l'a vu avec les élections municipales, cette abstention a finalement favorisé les partis de droite et d'extrême droite qui y ont gagné des municipalités et se vantent d'un succès qu'ils doivent surtout à la démoralisation créée par le Parti socialiste au pouvoir.
  Voter pour un de ces partis, c'est voter pour une politique au service de la bourgeoisie, contre son propre camp. C'est évident quand on entend Copé et ses amis politiques réclamer davantage de sacrifices aux travailleurs, en renchérissant sur les mesures de Valls. Cela l'est tout autant quand on voit le Front national diviser les travailleurs par une propagande raciste et nationaliste, pour permettre au patronat de les exploiter davantage.
  Le vote ne change pas la vie mais voter Lutte Ouvrière ce sera montrer qu'il existe une opposition ouvrière à la politique du Parti socialiste, sans cautionner ni la droite ni l'extrême droite. Ce sera affirmer qu'on se situe clairement dans le camp des travailleurs, seuls capables, quand ils retrouveront le chemin des luttes, de s'opposer à un système qui écrase la population. Nous publions ci-après la profession de foi qui sera envoyée à tous les électeurs, dans les sept circonscriptions métropolitaines.
  L'Europe, avec sa partie occidentale riche et développée, berceau du capitalisme, qui a accumulé des richesses pillées sur toute la planète, ne parvient pas à sortir de la crise d'un système économique dément.
  Partout, le chômage augmente, les salaires reculent, le patronat généralise la flexibilité et intensifie le rythme de travail.
  Partout, une part croissante de l'argent public est consacrée à payer des intérêts aux banques en engraissant les financiers. Pour ce faire, les États suppriment des emplois indispensables dans les services publics, dans les hôpitaux, dans l'éducation. Ils procèdent à des coupes claires dans les dépenses sociales.
  Partout, le patronat des grandes entreprises capitalistes trouve des instruments obéissants dans les gouvernements, de droite comme de gauche, qui imposent des politiques d'austérité à la majorité de la population.
  Les 28 pays de l'Union européenne sont unis avant tout par l'intensification de la guerre de classe que mène la grande bourgeoisie contre les classes populaires.
  La même question se pose partout : comment la classe ouvrière peut-elle enrayer le recul de ses conditions d'existence matérielle et empêcher la décomposition de sa vie sociale ? Comment s'opposer aux deux maux qui résument la folie de l'économie capitaliste, le chômage et le recul incessant du pouvoir d'achat ?
  Lutte Ouvrière se présente pour dénoncer le système économique qui a conduit à la situation actuelle et pour proposer une politique correspondant aux intérêts collectifs des travailleurs face à la crise de l'économie capitaliste
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Des objectifs de lutte pour la classe ouvrière

Notre programme n'est pas électoral. C'est un programme de lutte pour les combats futurs de la classe ouvrière.
  Voter Lutte Ouvrière, c'est approuver la politique nécessaire à la classe ouvrière pour résister à l'offensive de la grande bourgeoisie.
  Pour résorber le chômage, il faut commencer par interdire les licenciements. Le travail ne manque pas. Mais les patrons font produire plus avec moins de salariés, en licenciant et en fermant des usines. Il faut répartir le travail entre tous sans diminution de salaire.
  Il faut augmenter les salaires et les retraites pour leur assurer un niveau décent. Pour garantir leur pouvoir d'achat, il faut les augmenter chaque mois en fonction de la hausse des prix. Il faut l'échelle mobile des salaires, des pensions et des allocations.
  C'est aux entreprises capitalistes et à leurs propriétaires de financer toutes ces mesures. S'ils prétendent que c'est impossible, qu'ils ouvrent donc leurs comptes ! La population pourra alors constater qu'ils gaspillent l'argent, tiré de l'exploitation, en dépenses de luxe et, pire encore, dans la spéculation financière.
  Il faut supprimer le secret des affaires derrière lequel se dissimulent les mille et une manières utilisées par les grandes entreprises, la grande distribution et les banques, pour aggraver l'exploitation de leurs salariés, arnaquer les petits producteurs, les consommateurs et les usagers, et pour dégrader la nature.

L'Union européenne comme les États nationaux, instruments du grand capital

Les institutions européennes, tout autant que les États, servent d'armes de combat contre les classes populaires. Présenter l'État national comme une protection pour les masses exploitées est un mensonge aussi grossier que d'affirmer que le salut viendra d'une intégration européenne plus poussée.
  Toutes les décisions politiques prises par les institutions européennes le sont en accord avec les États et leurs dirigeants.
  Les faux débats sur le choix entre plus ou moins d'Europe dissimulent l'évidence : les institutions européennes comme les États imposent la politique du grand capital.
  Leur Europe n'est ni vraiment une union ni complètement européenne. Le marché commun et les institutions communautaires n'ont pas supprimé les affrontements entre groupes capitalistes rivaux. Ils leur ont seulement fourni une arène plus vaste. Les banques et les multinationales des puissances impérialistes sont en compétition pour dominer et dépecer la partie orientale et pauvre de l'Europe. La monnaie unique a supprimé la spéculation sur les taux de change dans la zone euro. Mais elle y a substitué d'autres formes de spéculation, encore plus désastreuses, porteuses de nouvelles crises monétaires.
  Les capitaux et les marchandises circulent librement. Mais la libre circulation et l'installation des personnes se heurtent à de multiples obstacles. Les législations sociales ne sont pas harmonisées par le haut et les salaires le sont encore moins. Les droits et libertés démocratiques, notamment ceux des femmes, ne sont pas alignés par le haut, mais tirés vers le bas. L'interruption volontaire de grossesse est toujours interdite dans plusieurs États sans que l'Union y trouve à redire. Et même un État comme l'Espagne, qui avait reconnu ce droit élémentaire, cherche à le remettre en cause.
  L'Union européenne continue à exclure la majeure partie du continent, de la Russie à la Turquie en passant par l'Ukraine et une partie des Balkans. Les barbelés qui l'entourent séparent des peuples et verrouillent l'Europe pour la couper de ses prolongements naturels d'Afrique et d'Asie.
  Le Parlement européen n'a pas plus de pouvoir que les parlements nationaux. Sa composition n'aura pas d'influence : les décisions sont prises par l'exécutif européen, c'est-à-dire, derrière la Commission de Bruxelles, par les chefs des États les plus puissants de l'Union, directement sous l'influence des grandes firmes industrielles et financières. Le seul vote utile pour la classe ouvrière, c'est d'exprimer ses exigences et ses perspectives politiques.
  Après deux ans de gouvernement Hollande-Ayrault, ces élections auront une signification en politique intérieure. Voter Lutte Ouvrière signifiera un désaveu, venant clairement du camp des travailleurs, de ce gouvernement qui se dit socialiste mais qui se comporte en serviteur du grand patronat et des banquiers. Il signifiera le refus de choisir entre partis, rivaux pour gouverner mais qui respectent tous l'ordre capitaliste et qui, par là même, sont dans le camp de ceux qui nous exploitent et nous oppriment.

Pour une Europe débarrassée de la dictature des financiers

Voter Lutte Ouvrière, c'est affirmer que ce n'est ni l'unification européenne ni l'euro que les travailleurs ont à combattre, mais la dictature des financiers. La perspective dans laquelle se situe le combat des communistes révolutionnaires est la suppression des frontières, l'unification du continent dans le respect de tous les peuples et de toutes les nationalités, les États-Unis socialistes d'Europe ouverts sur les autres continents.
 Voter Lutte Ouvrière, c'est dénoncer toutes les restrictions à la liberté de circuler, la chasse aux immigrés, les expulsions, l'oppression des minorités. C'est exprimer son opposition à « l'Europe forteresse » qui se ferme aux peuples qui ne font pas partie de l'Union, mais qui mène des aventures militaires en Afrique ou ailleurs.
 Voter Lutte Ouvrière, qui se revendique du communisme, c'est prendre la position la plus radicale contre les organisations d'extrême droite qui constituent une menace pour la classe ouvrière. C'est s'élever contre les préjugés réactionnaires xénophobes et racistes poussant sur le fumier d'une société capitaliste en crise. Voter Lutte Ouvrière, c'est opposer l'internationalisme à toutes les formes de démagogie nationaliste.
 Voter Lutte Ouvrière, c'est affirmer que le prolétariat d'Europe, avec ses composantes originaires de tous les continents, constitue une seule et même classe sociale, par-delà les frontières. Tous ceux qui cherchent à la diviser sont ses ennemis.
 Voter Lutte Ouvrière, c'est exprimer non seulement le rejet des partis bourgeois mais aussi de l'organisation capitaliste de l'économie et de la société.
 Voter Lutte Ouvrière, c'est affirmer la nécessité d'une société débarrassée de l'exploitation, que seule pourra réaliser l'action collective consciente de la classe ouvrière de tous les pays.

                                                   (journal Lutte Ouvrière de cette semaine)


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