Aux
européennes : le 25 mai, votez Lutte Ouvrière !
Aux élections
européennes, Lutte Ouvrière présente des listes dans toutes les
circonscriptions. Dans les territoires et départements d'outre-mer éparpillés
sur tous les continents et qui constituent la huitième circonscription, Lutte
Ouvrière présente une liste commune avec les militants de Combat Ouvrier qui
défendent le même programme révolutionnaire aux Antilles.
Comme lors des élections municipales, il
s'agit de saisir une occasion de faire entendre le camp des travailleurs. Si
ces élections européennes peuvent servir à quelque chose, c'est à exprimer le
refus de subir en silence les attaques du gouvernement. Beaucoup de
travailleurs, écœurés par la politique de Hollande et de Valls, pensent s'abstenir
pour montrer leur mécontentement. Mais, on l'a vu avec les élections
municipales, cette abstention a finalement favorisé les partis de droite et
d'extrême droite qui y ont gagné des municipalités et se vantent d'un
succès qu'ils doivent surtout à la démoralisation créée par le Parti socialiste
au pouvoir.
Voter pour un de ces partis, c'est voter pour
une politique au service de la bourgeoisie, contre son propre camp. C'est
évident quand on entend Copé et ses amis politiques réclamer davantage de sacrifices
aux travailleurs, en renchérissant sur les mesures de Valls. Cela l'est tout
autant quand on voit le Front national diviser les travailleurs par une
propagande raciste et nationaliste, pour permettre au patronat de les exploiter
davantage.
Le vote ne change pas la vie mais voter Lutte
Ouvrière ce sera montrer qu'il existe une opposition ouvrière à la politique du
Parti socialiste, sans cautionner ni la droite ni l'extrême droite. Ce sera
affirmer qu'on se situe clairement dans le camp des travailleurs, seuls
capables, quand ils retrouveront le chemin des luttes, de s'opposer à un
système qui écrase la population. Nous publions ci-après la profession de foi
qui sera envoyée à tous les électeurs, dans les sept circonscriptions
métropolitaines.
L'Europe, avec sa partie occidentale riche et
développée, berceau du capitalisme, qui a accumulé des richesses pillées sur
toute la planète, ne parvient pas à sortir de la crise d'un système économique
dément.
Partout, le chômage augmente, les salaires
reculent, le patronat généralise la flexibilité et intensifie le rythme de
travail.
Partout, une part croissante de l'argent
public est consacrée à payer des intérêts aux banques en engraissant les
financiers. Pour ce faire, les États suppriment des emplois indispensables dans
les services publics, dans les hôpitaux, dans l'éducation. Ils procèdent à des
coupes claires dans les dépenses sociales.
Partout, le patronat des grandes entreprises
capitalistes trouve des instruments obéissants dans les gouvernements, de droite
comme de gauche, qui imposent des politiques d'austérité à la majorité de la
population.
Les 28 pays de l'Union européenne sont
unis avant tout par l'intensification de la guerre de classe que mène la grande
bourgeoisie contre les classes populaires.
La même question se pose partout :
comment la classe ouvrière peut-elle enrayer le recul de ses conditions
d'existence matérielle et empêcher la décomposition de sa vie sociale ?
Comment s'opposer aux deux maux qui résument la folie de l'économie capitaliste,
le chômage et le recul incessant du pouvoir d'achat ?
Lutte Ouvrière se présente pour dénoncer le
système économique qui a conduit à la situation actuelle et pour proposer une
politique correspondant aux intérêts collectifs des travailleurs face à la crise
de l'économie capitaliste
.
Des
objectifs de lutte pour la classe ouvrière
Notre programme n'est pas
électoral. C'est un programme de lutte pour les combats futurs de la classe
ouvrière.
Voter Lutte Ouvrière, c'est approuver la
politique nécessaire à la classe ouvrière pour résister à l'offensive de la
grande bourgeoisie.
Pour résorber le chômage, il faut commencer
par interdire les licenciements. Le travail ne manque pas. Mais les patrons
font produire plus avec moins de salariés, en licenciant et en fermant des
usines. Il faut répartir le travail entre tous sans diminution de salaire.
Il faut augmenter les salaires et les
retraites pour leur assurer un niveau décent. Pour garantir leur pouvoir
d'achat, il faut les augmenter chaque mois en fonction de la hausse des prix.
Il faut l'échelle mobile des salaires, des pensions et des allocations.
C'est aux entreprises capitalistes et à leurs
propriétaires de financer toutes ces mesures. S'ils prétendent que c'est
impossible, qu'ils ouvrent donc leurs comptes ! La population pourra alors
constater qu'ils gaspillent l'argent, tiré de l'exploitation, en dépenses de
luxe et, pire encore, dans la spéculation financière.
Il faut supprimer le secret des affaires
derrière lequel se dissimulent les mille et une manières utilisées par les
grandes entreprises, la grande distribution et les banques, pour aggraver
l'exploitation de leurs salariés, arnaquer les petits producteurs, les
consommateurs et les usagers, et pour dégrader la nature.
L'Union
européenne comme les États nationaux, instruments du grand capital
Les institutions européennes,
tout autant que les États, servent d'armes de combat contre les classes
populaires. Présenter l'État national comme une protection pour les masses
exploitées est un mensonge aussi grossier que d'affirmer que le salut viendra
d'une intégration européenne plus poussée.
Toutes les décisions politiques prises par
les institutions européennes le sont en accord avec les États et leurs
dirigeants.
Les faux débats sur le choix entre plus ou
moins d'Europe dissimulent l'évidence : les institutions européennes comme
les États imposent la politique du grand capital.
Leur Europe n'est ni vraiment une union ni
complètement européenne. Le marché commun et les institutions communautaires
n'ont pas supprimé les affrontements entre groupes capitalistes rivaux. Ils
leur ont seulement fourni une arène plus vaste. Les banques et les
multinationales des puissances impérialistes sont en compétition pour dominer
et dépecer la partie orientale et pauvre de l'Europe. La monnaie unique a
supprimé la spéculation sur les taux de change dans la zone euro. Mais elle y a
substitué d'autres formes de spéculation, encore plus désastreuses, porteuses
de nouvelles crises monétaires.
Les capitaux et les marchandises circulent
librement. Mais la libre circulation et l'installation des personnes se
heurtent à de multiples obstacles. Les législations sociales ne sont pas
harmonisées par le haut et les salaires le sont encore moins. Les droits et
libertés démocratiques, notamment ceux des femmes, ne sont pas alignés par le
haut, mais tirés vers le bas. L'interruption volontaire de grossesse est
toujours interdite dans plusieurs États sans que l'Union y trouve à redire. Et
même un État comme l'Espagne, qui avait reconnu ce droit élémentaire, cherche à
le remettre en cause.
L'Union européenne continue à exclure la
majeure partie du continent, de la Russie à la Turquie en passant par l'Ukraine
et une partie des Balkans. Les barbelés qui l'entourent séparent des peuples et
verrouillent l'Europe pour la couper de ses prolongements naturels d'Afrique et
d'Asie.
Le Parlement européen n'a pas plus de pouvoir
que les parlements nationaux. Sa composition n'aura pas d'influence : les
décisions sont prises par l'exécutif européen, c'est-à-dire, derrière la
Commission de Bruxelles, par les chefs des États les plus puissants de l'Union,
directement sous l'influence des grandes firmes industrielles et financières.
Le seul vote utile pour la classe ouvrière, c'est d'exprimer ses exigences et
ses perspectives politiques.
Après deux ans de gouvernement
Hollande-Ayrault, ces élections auront une signification en politique
intérieure. Voter Lutte Ouvrière signifiera un désaveu, venant clairement du
camp des travailleurs, de ce gouvernement qui se dit socialiste mais qui se
comporte en serviteur du grand patronat et des banquiers. Il signifiera le
refus de choisir entre partis, rivaux pour gouverner mais qui respectent tous
l'ordre capitaliste et qui, par là même, sont dans le camp de ceux qui nous
exploitent et nous oppriment.
Pour
une Europe débarrassée de la dictature des financiers
Voter Lutte Ouvrière, c'est
affirmer que ce n'est ni l'unification européenne ni l'euro que les
travailleurs ont à combattre, mais la dictature des financiers. La perspective
dans laquelle se situe le combat des communistes révolutionnaires est la
suppression des frontières, l'unification du continent dans le respect de tous
les peuples et de toutes les nationalités, les États-Unis socialistes d'Europe
ouverts sur les autres continents.
Voter Lutte Ouvrière, c'est dénoncer toutes
les restrictions à la liberté de circuler, la chasse aux immigrés, les
expulsions, l'oppression des minorités. C'est exprimer son opposition à
« l'Europe forteresse » qui se ferme aux peuples qui ne font pas
partie de l'Union, mais qui mène des aventures militaires en Afrique ou
ailleurs.
Voter Lutte Ouvrière, qui se revendique du
communisme, c'est prendre la position la plus radicale contre les organisations
d'extrême droite qui constituent une menace pour la classe ouvrière. C'est
s'élever contre les préjugés réactionnaires xénophobes et racistes poussant sur
le fumier d'une société capitaliste en crise. Voter Lutte Ouvrière, c'est opposer
l'internationalisme à toutes les formes de démagogie nationaliste.
Voter Lutte Ouvrière, c'est affirmer que le
prolétariat d'Europe, avec ses composantes originaires de tous les continents,
constitue une seule et même classe sociale, par-delà les frontières. Tous ceux
qui cherchent à la diviser sont ses ennemis.
Voter Lutte Ouvrière, c'est exprimer non
seulement le rejet des partis bourgeois mais aussi de l'organisation
capitaliste de l'économie et de la société.
Voter Lutte Ouvrière, c'est affirmer la nécessité
d'une société débarrassée de l'exploitation, que seule pourra réaliser l'action
collective consciente de la classe ouvrière de tous les pays.
(journal Lutte Ouvrière de cette semaine)
(journal Lutte Ouvrière de cette semaine)
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