Hier,
une centaine de salariés du site Fagor-Brandt de Saint-Ouen l’Aumône ont manifesté devant la préfecture de Cergy.
Comme le résumait l’une de leurs pancartes : « Fagor-Brandt :
2000 emplois menacés ».
Ci-dessous, un article de l’hebdomadaire
Lutte Ouvrière de ces dernières semaines.
FagorBrandt : restructurations et fermetures
d'usines
L'entreprise FagorBrandt, filiale du groupe d'électroménager
« espagnol » Fagor Electrodomesticos, a annoncé mercredi
6 novembre son dépôt de bilan avec à la clef près de
2 000 licenciements rien qu'en France.
Mais ce sont en tout plus de
5 000 emplois menacés sur l'ensemble du groupe Fagor, en
Espagne, Pologne, France et Chine. Les responsables se justifient en mettant en
cause une baisse du chiffre d'affaires dans l'électroménager. Mais, loin d'être
sur la paille, les capitalistes du secteur s'enrichissent depuis des décennies
en fermant des usines, en en fusionnant et en rachetant d'autres. L'histoire de FagorBrandt
en est un exemple éloquent.
L'entreprise Brandt, d'abord spécialisée
dans les armements légers, a été créée en 1924. En 1956, le PDG Edgar Brandt
rachetait l'entreprise Hotchkiss, puis fusionnait avec Thomson-Houston, ainsi
qu'avec la Compagnie
générale de la télégraphie sans fil pour donner naissance à Thomson-Brandt. En
1982, le gouvernement de Mitterrand nationalisait le groupe pour l'aider à se
restructurer. En 2000, le groupe fusionnait avec Moulinex. Mais dès 2001, il
annonçait sa mise en faillite et Moulinex était racheté par SEB, occasionnant
les fermetures d'usines que l'on connaît, pendant que le gros électroménager
était racheté par un groupe israélien, puis racheté à nouveau par Fagor en
2005.
Du côté espagnol, c'est une histoire
similaire qui se produisit. Dans les années cinquante, un prêtre donna
naissance à une coopérative, Mondragon, qui se transforma peu à peu en un
consortium de 80 000 salariés. C'est au moment du boom spéculatif des
années 2000 en Espagne que le groupe Fagor, dont Mondragon est la maison
mère, racheta Brandt avec la bénédiction des banques qui investissaient dans ce
type d'opérations financières.
Le groupe Fagor est n° 1 en
France et en Espagne et n° 5 mondial dans ce secteur, tout en ayant des
tentacules dans divers domaines comme la grande distribution, la finance, les
composants automobiles, les universités privées, etc. Les capitalistes qui ont
joué durant toutes ces années à ce vaste Monopoly se sont largement enrichis.
Alors, ces licenciements n'ont pas d'autre objectif que de renforcer la
rentabilité du groupe pour enrichir les actionnaires. Ils sont inacceptables.
Marion AJAR
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