Réseau Saint-Lazare : solidarité face à une agression
Lundi 5 juin au matin, sur un train partant pour Caen, une bande de quatre
voyous importunait les voyageurs qui, rapidement, sont allés chercher l'aide du
contrôleur. À son arrivée, celui-ci a violemment été pris à partie, mordu et
frappé au point d'avoir le nez cassé, des hématomes aux côtes.
Dès que l'agression a été connue, les contrôleurs ont débrayé, exerçant leur
droit de retrait, la sécurité au travail n'étant pas assurée. Pour des raisons
d'économies, la direction de la SNCF ne cesse de diminuer le nombre de
contrôleurs sur les trains et les agressions se multiplient. Sur le secteur de
Saint-Lazare en particulier, le contrôleur est seul sur tous les trains,
laissant le personnel et les voyageurs dans des situations d'insécurité comme
celle qui vient de se produire.
Les contrôleurs se sont donc rassemblés avec l'intention d'interpeller la
direction, qui leur a déclaré en substance : « Il n'y a pas d'argent, on ne peut
rien faire pour vous. » Ces propos ne sont pas passés, les travailleurs réunis
revendiquant qu'au moins dans les premiers trains du matin comme dans les
derniers de soirée au minimum deux contrôleurs voyagent ensemble.
Devant la fin de non-recevoir de la direction, les contrôleurs se sont
adressés aux autres cheminots, en commençant par les agents de conduite, qui ont
débrayé à leur suite. Ils se sont retrouvés rapidement à environ 200. Il n'a
alors pas fallu longtemps pour que la direction en rabatte : vers 17 h 30, elle
faisait savoir qu'elle était prête à discuter et, quelques heures plus tard,
huit embauches étaient annoncées. Ce qui a fait dire aux grévistes, prêts alors
à reprendre le travail, que la solidarité avait été efficace, que la direction
s'en souviendrait peut-être, mais eux, sûrement !
Correspondant LO
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