Retraites, austérité : Hollande ou Sarkozy, c’est du pareil au
même
Le gouvernement
Hollande-Ayrault prépare une nouvelle réforme des retraites qui va aggraver
celle imposée en 2010 par Sarkozy. Rien n’est encore officiel mais il s’apprête
à allonger la durée de cotisation ou à augmenter les cotisations des salariés
ou à reporter l’âge de départ à la retraite. Et comme il ne veut pas aller
chercher l’argent dans les coffres-forts de la bourgeoisie, il pourrait bien
faire les trois à la fois.
Cette
réforme pourrait aussi attaquer le niveau de vie des retraités. Depuis que le
patronat et quelques syndicats se sont mis d’accord pour que les retraites
complémentaires n’augmentent plus au même rythme que l’inflation, imposant ainsi
une baisse du pouvoir d’achat des retraités, la chose n’est plus taboue. Le
gouvernement pourrait s’appuyer sur ce précédent pour imposer la même chose aux
pensions de base.
Le temps où le PS manifestait contre les
reculs imposés par la droite et contre la retraite à 62 ans est révolu !
Les promesses de Hollande de revenir sur cette réforme sont bel et bien
enterrées ! Le gouvernement a fait quelques gestes envers ceux qui ont eu
une activité professionnelle longue ou pénible, c’est-à-dire à une minorité.
Mais ce n’était que pour mieux faire reculer l’immense majorité des retraités.
Comme Sarkozy en son temps, Hollande parle de « choix courageux », d’« efforts partagés ». Ce sont, mot pour mot, les mêmes mensonges, les mêmes poncifs selon lesquels « puisque l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », « les actifs étant de moins en moins nombreux par rapport aux retraités, le système est intenable »…
Comme Sarkozy en son temps, Hollande parle de « choix courageux », d’« efforts partagés ». Ce sont, mot pour mot, les mêmes mensonges, les mêmes poncifs selon lesquels « puisque l’on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps », « les actifs étant de moins en moins nombreux par rapport aux retraités, le système est intenable »…
Comme Sarkozy, Hollande prétend
« sauver le régime de retraite », mais il le démolit. Tous ceux qui
nous expliquent qu’il faut travailler jusqu’à 63, 64, voire 67 ans ou cotiser
42, 43 ans, savent que c’est inaccessible au plus grand nombre.
C’est impossible pour la quasi-totalité
des femmes, contraintes de s’arrêter pour élever leurs enfants ou forcées
d’enchaîner des contrats précaires. C’est impossible pour les travailleurs
cassés par le travail bien avant l’âge de la retraite.
Les réformes des retraites qui se
succèdent depuis 30 ans n’ont pas eu pour but de sauver le système de retraite,
elles n’ont fait que baisser le montant des pensions et diminuer les droits de
chaque travailleur à la retraite.
On n’a pas fini d’entendre parler du
« gouffre des retraites ». Mais 20 milliards de déficit de la caisse
de retraite prévus en 2020, c’est autant que les 20 milliards que le
gouvernement offre en cadeau, chaque année, au patronat au nom de la
compétitivité. Et à l’entendre, cela ne pose pas de problème.
Alors, la question n’est pas le montant des
déficits, mais de choisir à qui l’on donne la priorité : aux affaires de
la bourgeoisie ou à la vie des travailleurs ? Aux profits des entreprises
ou à l’emploi, aux salaires et aux retraites ?
Plutôt que de forcer les salariés à
travailler jusqu’à 65 ou 67 ans, il faudrait embaucher les chômeurs. Peut-on
accepter que les anciens s’usent la santé sur les chaînes de montage ou sur les
chantiers alors que leurs enfants sont condamnés au chômage ? Il n’y a pas
de société plus aberrante et plus stupide que celle-ci !
Il y a dix mois, la majorité des travailleurs
a voté pour Hollande pensant que « cela ne pouvait pas être pire qu’avec
Sarkozy ». Eh bien si, c’est pire ! Cela ne tient pas à la
personnalité de Hollande, mais à la crise qui se poursuit et qui rend le
patronat de plus en plus agressif contre les travailleurs.
Le patronat, surtout le grand, veut
profiter de la pression du chômage pour revenir sur les conditions de travail,
sur les salaires, sur la durée de travail, sur les effectifs. Au nom de la
compétitivité, il ne veut plus payer pour les caisses du chômage, de
l’assurance maladie ou des retraites.
Il exige rabais sur rabais, exonération sur
exonération, et le gouvernement s’exécute. Que ce soit sur les retraites, sur la TVA , sur la compétitivité, sur
l’austérité, Hollande a repris et applique le programme de la droite et du
patronat.
Les dirigeants socialistes veulent
démontrer à la bourgeoisie que, pour faire avaler des couleuvres aux
travailleurs, rien ne vaut un gouvernement « de gauche ». Eh bien, la
couleuvre est loin d’être avalée ! Ce n’est pas parce que le gouvernement
se dit de gauche que les travailleurs sont prêts à tout accepter.
Oui, Hollande finira par soulever la colère
des travailleurs, comme Sarkozy avait fini par la soulever lors de sa réforme
des retraites ! Et cette fois, il faudra créer le rapport de forces pour
faire reculer le grand patronat et le gouvernement.
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