Hollande pressé de distribuer des milliards aux
patrons. Le gouvernement met les
bouchées doubles pour faire passer en urgence ses cadeaux aux patrons.
Les
vingt milliards d'allégements d'impôt devaient initialement être discutés à
l'Assemblée début 2013. Le patronat s'en était ému. Patienter quelques mois
pour que ces cadeaux soient votés, c'était trop demander, et Laurence Parisot
est alors montée au créneau pour déclarer : « Il faut que le texte de loi
soit voté avant la fin de l'année.» Cela n'a pas traîné ! Le gouvernement a
rapidement trouvé une procédure parlementaire permettant d'exaucer un vœu si
clairement formulé. Le crédit d'impôt et les hausses de la TVA qui vont avec devraient
être discutés et votés en décembre.
Cerise sur le gâteau, la montée en charge
du dispositif sera plus rapide que prévue. Dans le texte que vient de déposer
le gouvernement, les allégements de charges seront appliqués en deux ans au
lieu de trois.
Pour les patrons, un « tiens » vaut mieux
que deux « tu l'auras ». Certains d'entre eux étaient, selon le Medef, inquiets
des aménagements qu'auraient pu souhaiter certains parlementaires socialistes.
Ils seront rassurés. Les agences de notation comme Moody's auront peut-être
plus de mal à disserter sur leurs doutes quant à la capacité des gouvernements
à appliquer strictement les mesures annoncées. Avec Hollande, aussitôt dit,
aussitôt fait !
Quant aux syndicats, qui ont défilé dans
les ministères pour discuter des contreparties en terme d'emplois et
d'investissements à tous ces cadeaux fiscaux, il leur a été signifié que cela
pouvait bien attendre un texte en bonne et due forme en 2013. De toute façon,
le gouvernement a déjà annoncé qu'il refusait de conditionner les crédits
d'impôt à des conditions préalables en matière d'emploi et d'investissement.
Tout au plus y aura-t-il peut-être un contrôle a posteriori.
« Prends vite l'oseille et on en reparle
dans quatre ans », c'est la politique de Hollande envers le patronat.
Daniel
Mescla
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