Taxes sur la bière et le tabac : faire payer les pauvres pour ne pas
taxer les riches
L'augmentation
des taxes sur la bière et sur le tabac, annoncée par le gouvernement à partir
de 2013, devrait rapporter au total un peu plus de 600 millions d'euros.
Des millions qui grèveront le budget d'une partie importante de la population,
en particulier la plus modeste.
La
taxation à 75 % de la partie des revenus supérieure à un million d'euros -- 75
% qui sont devenus en fait 63 ou 64 % après prise en compte d'autres taxes déjà
prélevées -- devrait rapporter 210 millions d'euros, autrement dit trois
fois moins. En outre, cette taxe censée faire payer les riches serait
temporaire, a précisé le gouvernement : elle ne devrait s'appliquer qu'en
2013 et 2014. Rien de tel en revanche en ce qui concerne les augmentations de
taxes sur la consommation de bière et de tabac, qui sont prévues pour durer et
n'ont rien de symbolique. Deux poids, deux mesures.
Surtout,
il faut savoir qu'en juillet dernier un député socialiste, Jean-Marie Le Guen,
avait déposé un amendement à la loi de finances rectificative pour 2012,
proposant d'instaurer une taxe sur les profits des trusts du tabac car,
expliquait-il, « ces derniers ont enregistré une augmentation de leur chiffre
d'affaires de plus de 26 % en quatre ans pour une production relativement
stable ». Hollande, durant sa campagne, n'avait-il pas affirmé que « les
industries qui produisent et distribuent un produit ayant un impact reconnu en
termes de santé publique doivent pouvoir être mis à contribution » ? La taxe
proposée aurait rapporté environ 200 millions d'euros.
Sous
la pression du gouvernement, le député a retiré son amendement, jugé «
prématuré » par le président du groupe socialiste à l'Assemblée. Pour le
gouvernement, ce ne seront donc pas les trusts richissimes du tabac qui devront
payer ces millions à la
Sécurité sociale, mais les fumeurs. C'est plus qu'injuste,
c'est inique.
Jean-Jacques
Lamr
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