lundi 3 mars 2025

Argenteuil, chemin de halage, 2013, quand un conseil municipal s’inclina devant les desiderata de Fayolle

Petit rappel très bénéfique

 


 

 

Le chemin de halage le long de la Seine est au cœur de l’entreprise de verdissement de la physionomie de la municipalité de droite d’Argenteuil en cette année précédant celle des prochaines élections municipales. La décision de vendre un espace de rive de la Seine permettant à l’entreprise Fayolle de développer son « port à sable » fut prise lors d’un des derniers conseils municipaux, celui de décembre 2013, de la municipalité dirigée alors par Philippe Doucet. La municipalité d’aujourd’hui fait mine de porter l’entièreté de la responsabilité de cette affaire sur le seul Philippe Doucet. Remettons les pendules à l’heure. Que dit cette délibération votée ce soir-là ? La voilà ci-dessus.

         Dans ce genre de choses, les élus Lutte ouvrière dont moi-même débarquions (à tort) quelque peu. Mais nous avions néanmoins senti qu’il y avait « embrouille » sous roche. Nous n’avions pas voté ladite délibération, nous abstenant. Anne Gellé, alors plus affûtée sur la question avait voté contre. Quant à la minorité de droite du conseil, elle avait voté comme un seul homme (ou comme une seule femme) pour le contrat proposé passé avec l’entrepreneur.

         Chacun remarquera à propos de la réalisation d’une continuité du chemin de halage, cette douce locution adverbiale « à terme » !

         12 ans plus tard, l’affaire est toujours en suspens. À qui veut l’entendre, la municipalité actuelle déclare que la continuité du chemin sera réalisée en 2027. Comme j’aime à le répéter, on y croit, on y croit ! DM

 

dimanche 2 mars 2025

Trump-Zelensky : l’impérialisme sans fard

Populations en Russie et en Ukraine uniquement bonnes à servir de chair à canon

 

 

Vendredi 28 février, dans le bureau ovale de la Maison blanche, Trump a fait la leçon à Zelensky, jugé insuffisamment « reconnaissant ». Selon Trump et Vance, son vice-président, le président ukrainien aurait dû remercier l’impérialisme américain de mettre la main sur les ressources minières d’Ukraine.

         S’agissait-il d’un « grand moment de télévision », comme Trump l’a dit fier de lui-même, selon un scénario préparé à l’avance ? Ou bien des tensions habituelles des tractations impérialistes, qui se tiennent d’ordinaire à l’écart des caméras ?

         Une chose est sûre, les populations concernées, en Russie et en Ukraine, n’auront de toute façon pas leur mot à dire. Elles ne sont bonnes qu’à servir de chair à canon : « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels », écrivait Anatole France en 1922 à la une de L’Humanité, journal communiste à l’époque. C’est toujours vrai.

 

 

Lisez l’hebdomadaire Lutte ouvrière - 1,5 euro

Lisez la revue Lutte de classe - 3 euros

 

 

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui dimanche 2 mars, de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;

Lundi 3 mars, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

 

France-Algérie : ultimatum néo-colonial

 

Une seule classe ouvrière au milieux de nos combats communs

 

 

Bayrou a menacé le gouvernement algérien de revenir sur les accords bilatéraux de 1968 si l’Algérie ne coopérait pas plus à la chasse aux immigrés qui a cours en Europe. Bayrou se situe ainsi sur le terrain de l’extrême droite en reprenant une de ses revendications.

         Quant aux Algériens travaillant en France, ils ne doivent rien à l’État français, qui, quel que soit la couleur des gouvernements, a pillé cette ancienne colonie, lui a fait la guerre, et a fait venir les travailleurs algériens en France pour se faire exploiter dans les usines de la bourgeoisie française. 

         Venus ici, ils vivent ici, ils travaillent ici, ils doivent pouvoir rester ici

Groupe Manouchian, Rino Della Negra, une solidarité politique mais l’affirmation de la défense de la seule voie nécessaire, celle de la classe ouvrière internationale, celle de la perspective de la prise du pouvoir par les travailleurs

À propos de la disparition des gerbes de fleurs devant la stèle dédiée au jeune Rino Della Negra fusillé par l’armée allemande le 21 février 1944, nous avons écrit une brève ces jours derniers. Ci-dessous, un complément, celui d’un article du journal Lutte de classe de fin février 1944 édité par le groupe trotskyste dont Lutte ouvrière se réclame. Cet article y affirmait sa solidarité avec les militants fusillés, mais indiquait quelle voie politique les jeunes qui voulaient s’engager devait prendre. Celle de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile menée par les travailleurs contre le capital, pour les États-Unis socialistes d’Europe, pour le combat internationaliste, pour la IVème Internationale.

Défense des terroristes

Vingt-quatre « terroristes » sélectionnés viennent d’être livrés à la publicité par la Gestapo, pour dégoûter de l’armée clandestine, qui lutte contre l’impérialisme allemand, la « bonne société » et les petits bourgeois conformistes.

Regardez-les, disent les scribes de la Gestapo, ces faces « rusées et cruelles » de Juifs, de Polonais, d’Italiens, d’Espagnols communistes : ces gens prétendent juger du destin de la France ! Certes, d’après les prostitués de la presse bourgeoise, ce sont les Doriot et les Goering, aux faces bouffies, et tous les engraissés du régime de terreur bourgeois qui doivent décider du sort de la France...

Regardons-les bien, travailleurs : ces visages que le photographe et les commentaires des affiches veulent nous empêcher de voir sont des visages d’opprimés, des visages de travailleurs : ils sont notre propre visage. Comment ces têtes d’opprimés et d’exploités de plusieurs pays, qui luttent à mort contre le régime capitaliste d’exploitation et de misère, ne feraient-elles pas écumer de rage les bourgeois gavés au marché noir et vautrés dans les bras de prostituées qu’ils entretiennent avec le sang et la sueur des ouvriers ?

Regardons-les bien, camarades, ces têtes énergiques de jeunes qui bravent à leur « procès » les canailles galonnées chargées de les faire fusiller : leur courage doit servir d’exemple à tous les jeunes, à notre époque de guerres impérialistes et de guerres civiles.

« Ils ont des dizaines de crimes sur la conscience », profèrent leurs bourreaux, experts dans l’assassinat de milliers d’hommes en un seul jour, en une seule bataille… « Ils ont suivi l’école du crime », clament les professeurs qui enseignent l’« art » de la tuerie à des milliers de jeunes de 16 ans arrachés à leurs familles contre leur gré… « Ils ne sont pas la France », affirment les tortionnaires du peuple français qui n’ont pas assez de leur Milice, de leur police, de leur Garde mobile, des bandes fascistes et des troupes d’occupation spéciales pour venir à bout des dizaines de milliers de réfractaires à la déportation et au travail pour la guerre impérialiste, et qui se gardent bien de publier les listes des jeunes gens qu’ils abattent par dizaines tous les jours.

« Ce sont des bandits », écrivent les journaux à solde, en exposant certains cas particulièrement suspects. Mais si l’activité de véritables bandits, parmi lesquels il ne faut pas oublier des bandits de la Milice, de Doriot et de Déat, se poursuit impunément, n’est-ce pas là le résultat de l’anarchie croissante dans laquelle le capitalisme et la guerre ont jeté la société ?

La classe ouvrière est résolument pour ceux qui ont pris les armes contre les bourreaux français et allemands qui martyrisent les peuples ; elle accueille avec mépris les manœuvres de diversion de la bourgeoisie. Mais la classe ouvrière est inquiète ; elle ne comprend pas pourquoi des militants qui autrefois combattaient sans compromis la bourgeoisie de tous les pays, mènent actuellement leur lutte sous le drapeau tricolore et au bénéfice des armées de Washington, de Londres et d’Alger. Les ouvriers savent qu’ils n’ont rien à attendre d’une victoire d’armées capitalistes qui ne feraient que relever les armées allemandes dans leur rôle de gardes-chiourme pour maintenir le capitalisme. Ils savent que Roosevelt en Amérique et Churchill en Angleterre prennent contre la classe ouvrière les mêmes mesures que Hitler en Allemagne.

Le prolétariat cherche des militants et un parti qui luttent directement pour ses intérêts, pour son relèvement économique et culturel, pour ses conquêtes de juin 1936, conquêtes qui sont également odieuses pour tout gouvernement capitaliste, totalitaire ou parlementaire, et qui rencontreraient la même résistance de sa part.

Servir la classe ouvrière, c’est lutter pour les États-Unis socialistes d’Europe, pour la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, pour le socialisme. Lutter pour le triomphe de soi-disant démocraties sur le fascisme, c’est renouveler la trahison de 1914, quand les partis socialistes de l’Entente se mirent du côté de leur bourgeoisie sous prétexte de vaincre le militarisme.

De même que la grande majorité des ouvriers socialistes comprirent la trahison de leurs chefs et passèrent à la IIIe Internationale de Lénine et de Trotsky pour accomplir leur devoir de classe, de même la grande majorité des ouvriers communistes doit cesser de s’accrocher aux restes pourris de ce qui fut autrefois la IIIe Internationale pour lutter avec les militants de la IVe Internationale, parti mondial de la révolution socialiste.

Les militants combattants du PC restés fidèles à leur classe doivent se convaincre que le réveil de la classe ouvrière, par l’activité croissante de ses éléments les plus avancés et l’assaut de celle-ci contre le régime capitaliste, n’ont rien de commun avec la lutte sous le commandement des officiers réactionnaires de De Gaulle.

La IVe Internationale appelle les meilleurs militants de la classe ouvrière à serrer leurs rangs autour du drapeau rouge communiste, qui triomphera envers et contre tous de la barbarie capitaliste et de la guerre !

                                                         Lutte de classe Février 1944