Après
la destruction de Gaza, celle du Liban. Et ensuite ?
30/09/24
Depuis le massacre perpétré par
le Hamas le 7 octobre, il y a un an, les dirigeants israéliens se sentent tout
permis.
Des tapis de bombes ont réduit la
bande de Gaza en champ de ruines, tuant plus de 40 000, hommes, femmes et
enfants, et infligeant des souffrances infinies aux survivants. En Cisjordanie,
les descentes de l’armée israélienne et des milices d’extrême droite ont fait
près de 600 morts.
L’armée israélienne s’est permise
de frapper et de tuer en Syrie, au Yémen et en Iran. Et depuis vendredi, elle
s’est lancée dans la guerre totale contre le Hezbollah, pilonnant le Liban sans
relâche transformant des quartiers, des villages et des régions entières en
montagnes de gravats.
Oui, les
dirigeants israéliens s’octroient tous les droits. Netanyahou s’est même
payé le luxe de lancer l’opération qui a tué Hassan Nasrallah depuis l’enceinte
de l’ONU à New York !
Pourquoi se gênerait-il ? Les
États-Unis et, derrière eux, les grandes puissances européennes le soutiennent
inconditionnellement. Ils l’ont certes appelé à la retenue et parlent
régulièrement d’un cessez-le-feu. Mais ils n’ont jamais cessé leurs livraisons
d’armes.
Biden comme Kamala Harris ont
félicité Netanyahou pour l’assassinat de Hassan Nasrallah, déclarant que
c’était « une mesure de justice ». Comment parler de « justice »
quand une bombe d’une tonne explose au
milieu d’un quartier d’habitations, faisant des centaines de victimes, hommes,
femmes, enfants ?
Il y a
une expression et une seule pour désigner les agissements d’Israël au Liban et
à Gaza : le terrorisme d’État. Et ce terrorisme ne diffère de celui du
Hamas ou du Hezbollah que par les moyens plus importants dont il dispose, ceux
d’un État surarmé qui a la bénédiction ouverte ou tacite des grandes
puissances.
Quand les dirigeants sionistes
ont décidé de construire un État confessionnel juif sur une terre habitée par
les Palestiniens, ils ont condamné les Israéliens à une guerre sans fin.
D’opprimé, le peuple d’Israël s’est transformé en une force d’oppression. Et au
fil du temps, l’État d’Israël est devenu le bras armé le plus fiable et le plus
aguerri de l’impérialisme, chargé de tenir en respect les régimes jugés trop
indépendants par les États-Unis, comme l’Iran.
Aujourd'hui, l’ordre impérialiste
au Moyen-Orient se confond avec le terrorisme d’État israélien et sa politique
d’expansion, de colonisation, d’annexions. Mais c’est ce même ordre
impérialiste qui a détruit l’Irak et décomposé la Syrie. C’est cet ordre
impérialiste qui a plongé les peuples de toute la région dans des crises
sociales et politiques infinies.
Les Libanais en savent quelque
chose ! Les frontières de leur pays ont été tracées par la France
coloniale qui l’a artificiellement séparé de la Syrie. Son système politique
basé sur les divisions communautaires a été, lui aussi, conçu par les
puissances coloniales pour affaiblir le futur État et le maintenir sous leur dépendance.
La population libanaise, dont une
fraction est constituée de réfugiés palestiniens, a payé ces calculs de quinze
années de guerre civile de 1975 à 1990. Car le Liban est devenu une arène dans
laquelle toutes les puissances de la région s’affrontent, soutenant chacune
telle ou telle milice confessionnelle.
Des
Libanais disent leur désarroi d’être les éternels otages d’une guerre qui n’est
pas la leur. En fait, c’est le cas de tous les peuples de la région.
Car ce
qui se joue dans ces affrontements, et ce qui oppose Israël aux Palestiniens,
n’est pas une guerre entre Juifs et Musulmans. C’est de savoir qui continuera
de dominer cette région. Qui profitera du pétrole et à quelle condition, et qui
contrôlera le commerce maritime qui passe par le détroit d’Ormuz et le canal de
Suez.
C’est
la préoccupation des puissances impérialistes, et c’est aussi celle de l’Iran
et des partis nationalistes comme le Hamas et le Hezbollah. Car, ils l’ont
montré au pouvoir, leur problème n’est pas de sortir leurs peuples de la
pauvreté. En participant, eux aussi, à l’engrenage guerrier, ils ne visent qu’à
récupérer une plus grosse part du butin et à profiter de ce même système
d’exploitation et de pillage.
Il faut
sortir de l’impasse sanglante qu’est le nationalisme et chercher à se
construire un avenir commun. Cela ne se fera qu’au travers de la volonté des
travailleurs et des opprimés de tous les pays de s’unir par-delà les frontières
et les nationalités pour renverser l’impérialisme et la classe capitaliste qui
en est à la tête. Ce combat commence, bien sûr, dans notre propre pays.
Nathalie Arthaud
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région
:
-Mercredi 2 octobre, de 11 h. à 11 h.30 marché des Champioux ;
-Vendredi 4 octobre, de 17 h.15 à 18 h.15 « carrefour Babou ».