Gouvernement :
après les JO, les jeux politiciens
Publié le 21/08/2024
Après s’être largement mis en
scène avec les athlètes pendant les JO, Macron a donc convoqué vendredi 23 août à l’Élysée tous
les représentants des groupes présents à l’Assemblée pour
discuter du choix du Premier ministre. Et, après avoir écouté, Macron
choisira.
Ce dernier veut entretenir
l’image du président « maître des horloges ». Mais, après deux revers
électoraux, il est un peu à la peine. Sous les critiques de leurs concurrents
de gauche, Mélenchon et LFI ont brandi la menace de la destitution du président
de la République. Mais tous se rendront au rendez-vous de l’Élysée.
Bon prince, Macron a convié Lucie
Castets, proposée par le NFP au poste de Premier ministre. Issue des écoles
formant les hauts fonctionnaires de l’État, elle a le CV qui convient pour
rassurer la bourgeoisie. Elle a tenu à en rajouter dans ce sens. Ainsi, dans
plusieurs interviews, elle est revenue sur les vagues promesses contenues dans
le programme électoral de la gauche.
Interrogée sur la réforme des
retraites, l’augmentation du smic à 1 600 euros net
et la remise en place de l’ISF, elle
répond : « Ce sont des cibles qui sont intangibles
[…] Mais, sur les modalités de mise en œuvre, il faudra en parler avec
les partenaires sociaux. » Dans une interview au Parisien du 13 août, les cibles intangibles ne sont plus que
des « horizons ». Et d’ajouter que « l’objectif clair d’amélioration
significative du pouvoir d’achat, ce sera bon pour l’économie et les patrons le
savent ». Enfin, sur BFM, lundi 19 août 2024, Castets concluait sur le fait que, si
d’aventure un gouvernement de gauche devait être nommé, elle ne
voyait aucun problème à se soumettre à des accords avec la droite et
les macronistes.
Autrement dit, elle explique
clairement à l’avance que, pour arriver au pouvoir, elle est prête à enterrer
les quelques promesses faites aux travailleurs. À bon entendeur…
Christian Chavaux (Lutte ouvrière
n°2925)