dimanche 18 août 2024

Argenteuil, le temps des vacances n’est plus vraiment ce qu’il était

 

Août obscur

 

Ici, il y avait des arbres…

Il y a quelques décennies dans le pays, août, au niveau des « actualités », était une sorte de temps de somnolence. De très nombreux habitants partaient en vacances. On parlait plages et faits-divers. Les journalistes en appelaient aux « marronniers » pour occuper les pages des périodiques. Heureusement, pour alimenter les gazettes, quelques massacres avaient lieu dans les pays pauvres, et ici quelques tragédies. Ces temps sont loin.

         Août 2024 a vu la continuation de la montée des tensions internationales autour du Moyen-Orient. Le massacre s’est poursuivi à Gaza. Des émeutes racistes ont eu lieu en Grande-Bretagne. La jeunesse du Bangladesh s’est révoltée au prix de centaines de victimes, montrant la force qu’elle pourrait avoir dans tous les pays pour donner un autre avenir à notre monde dans l’impasse.

         À une toute autre échelle, et nous insistons ici sur ce point, à Argenteuil, l’actualité a connu deux rebondissements éloquents. Dans la nuit du 1er août, un matériel destructeur est arrivé comme un malfrat pour liquider les arbres du parc de la Croix-Rouge, espace destiné aux beaux jours d’un promoteur. Et le 14 août, on apprenait que Fiminco, un autre promoteur, après l’abandon du projet « Héloïse » venait d’y réagir. Voir notre brève d’hier.

         On peut dire qu’août n’est plus ce qu’il était. À l’image de ces « 30 Glorieuses » qui ne sont, elles, plus qu’un très lointain souvenir.

         En tout cas, il y a du pain sur la planche pour tous ceux qui de retour des vacances, ou n’ayant pas quitté notre belle ville, vont avoir à réfléchir sur les affaires du monde, et cela à toutes les échelles, de celle de la terre et à celle d’une ville de banlieue.DM

samedi 17 août 2024

Argenteuil, l’information, un blog du monde du travail : « lo argenteuil ». Une modeste information quotidienne et son commentaire reprend du service

Une ébauche de ce qui serait nécessaire

 

La Seine à Argenteuil, Gustave Caillebotte, 1872, musée d'Aix-les-bains
 

Quinze jours de vacances, et c’est reparti. Chaque jour, une sélection d’articles de nos moyens d’information nationaux Lutte ouvrière, et au minimum au moins une brève concernant la vie des habitants d’Argenteuil. C’est peu, et c’est déjà beaucoup, en tout cas pour moi.

         C’est l’ébauche de ce qui serait nécessaire. Pour une ville de 115 000 habitants, il y aurait tant à dire. Leur vie, la situation des services publics utiles à la population, la condition ouvrière, la vie des quartiers, les services publics utiles à la population, l’attitude des collectivités territoriales et des édiles, les joutes politiciennes, l’activité militante véritable, les luttes bien sûr pour franchir les obstacles pour aller de l’avant…

         Cela nécessite que l’information circule et qu’elle parvienne à ceux qui comme nous veulent l’amplifier et la faire partager. Certains de nos lecteurs l’ont compris et nous envoient de nombreux sujets. Que leur exemple donne envie à d’autres.

         Je m’arrête, c’est reparti. Le blog « lo argenteuil » n’est plus en vacances ! DM

 

Réunion de rentrée de Lutte ouvrière-Argenteuil

Jeudi 19 septembre

19 H.30

Espace Nelson Mandela

 

L’éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 12 août 2024. Les Jeux sont finis, la crise du capitalisme continue...

 Les Jeux sont finis, la crise du capitalisme continue...

 Publié le 12/08/2024

 


Macron aura tout fait pour tirer parti jusqu’au bout des Jeux Olympiques, se montrant aussi souvent que possible auprès des athlètes. Sous prétexte d’assurer le bon déroulement des Jeux, les ministres « démissionnaires » ont pu parader dans les médias comme si de rien n’était. Mais une fois la prétendue « parenthèse enchantée des JO » refermée, la question de la nomination d’un nouveau Premier ministre va revenir au premier plan et agiter à nouveau le monde politicien.

Le nouveau chef de gouvernement sera-t-il issu du Nouveau Front populaire ? Ou bien s’appuiera-t-il sur une coalition des députés macronistes et de la droite ? Quelle que soit la combinaison qui sortira de cette tambouille politicienne, le prochain Premier ministre se soumettra, comme tous ceux qui l’ont précédé, aux exigences de la minorité de riches bourgeois qui dominent l’économie, les Arnault, Dassault, Bolloré et autres Peugeot.

Les travailleurs continueront d’être confrontés aux salaires insuffisants pour finir le mois, au chômage, aux emplois précaires et aux licenciements, comme chez Valeo et dans bien d’autres entreprises qui ne font pas la Une des médias. Pour permettre aux plus grands groupes capitalistes d’augmenter leurs profits, le futur gouvernement n’hésitera pas non plus à sacrifier les commerçants, les artisans et les petits agriculteurs, que l’aggravation de la crise menace d’acculer à la faillite.

Avec l’aide des gouvernements à son service, une minorité de parasites peut ainsi accumuler année après année des fortunes de plus en plus faramineuses. Extorqués au prix d’une aggravation de l’exploitation et en précipitant dans la pauvreté une partie de la population, ces milliards servent à préparer de nouvelles catastrophes. 

Irresponsable et préoccupée exclusivement d’obtenir des gains les plus rapides possible, la classe capitaliste préfère se tourner vers la finance et la spéculation, source des crises boursières, bancaires et monétaires qui se succèdent depuis des années et menacent d’ébranler toute l’économie. Le 5 août, les Bourses mondiales ont connu un nouveau soubresaut, réveillant la peur d’un effondrement financier aux effets dévastateurs pour l’ensemble de la société. 

Dans le passé, la crise de 1929, la plus grave qu’ait connue le capitalisme, a conduit en Allemagne à l’arrivée au pouvoir du nazisme et a fini par plonger l’ensemble de l’humanité dans l’horreur de la Deuxième Guerre mondiale. Près d’un siècle après, le capitalisme en crise menace d’entraîner à nouveau la société vers la barbarie.  

Les manifestations et les émeutes racistes organisées par l’extrême droite en Grande-Bretagne montrent que les discours xénophobes peuvent déboucher du jour au lendemain sur des actes violents. Dans de nombreux quartiers populaires ravagés par la crise et les politiques d’austérité menées aussi bien par la droite que par la gauche, des mosquées, des foyers pour migrants, des magasins ont été pris pour cible, comme si c’était là qu’il fallait chercher les responsables de la catastrophe sociale. 

Les mêmes démagogues sont à l’œuvre, ici en France, parmi ceux qui ont été au pouvoir et ceux qui, comme le RN, aspirent à y être. En dressant les travailleurs les uns contre les autres en fonction de leurs origines ou de leur religion, cette propagande xénophobe les divise et les affaiblit, à un moment où ils auraient plus que jamais besoin d’être unis pour se défendre et pour mener les combats susceptibles d’offrir un autre avenir à l’ensemble de la société. 

Cette aggravation de la crise et de la guerre économique entre les États est aussi à la source d’une escalade guerrière dans de nombreuses zones de la planète. Depuis plus de deux ans, à l'est de l'Europe, un conflit meurtrier oppose par Ukrainiens interposés les pays impérialistes, États-Unis en tête, à la Russie de Poutine. La guerre meurtrière que mène l’État israélien contre la population palestinienne de Gaza, en la bombardant aveuglément et sans répit, a déjà commencé à embraser l’ensemble du Moyen-Orient. La tension avec la Chine s'exacerbe. La guerre se généralise dans le monde capitaliste.

La classe ouvrière constitue la seule classe capable de mettre un coup d’arrêt à cette évolution, en expropriant les capitalistes et en réorganisant l’économie dans l’intérêt du plus grand nombre. Il est urgent et vital que les travailleurs de toutes nationalités et origines se rassemblent derrière un programme de défense de leurs intérêts, avec la perspective de renverser le système capitaliste.

                                                                                Nathalie Arthaud

Argenteuil, défense de L’île Héloïse, le promoteur l’a mauvaise

 

Cherchez du côté de qui par qui le scandale est arrivé, pas du côté de ceux qui l’ont dénoncé

  

La Seine à Argenteuil, Auguste Renoir, collection Barnes, Philadelphie
 

La municipalité a jeté l’éponge le 3 juillet dernier  sur le projet « Héloïse » qu’elle a initié avec le promoteur Fiminco. Comme on pouvait s’y attendre, ce dernier n’a pas tardé à se rebiffer et souhaite obtenir des dédommagements. C’est certes de bonne guerre. Il vient d’initier une première initiative judiciaire dans ce sens contre la « mairie » d’Argenteuil, et, plus étonnant, dans le même sac, à l’encontre de nombreux acteurs qui ont voulu empêcher la réalisation d’un projet incompréhensible eu égard au caractère géographique et patrimonial de l’ancienne île Héloïse.

         Si le promoteur se retourne contre ceux qui l’ont accompagné pendant des années dans cette affaire périlleuse commencée dès avant 2014, c’est son problème. Mais certainement pas contre ceux qui avec honneur et détermination ont agi pour qu’il soit abandonné.

         Il s’agit maintenant d’informer la population de ces divers derniers développements. Au-delà de l’engagement des uns et des autres, c’est elle qui a la force principale pour se faire entendre dans cette lamentable affaire. (À suivre très rapidement bien sûr) DM

Gaza. L’armée israélienne répand la mort

 Gaza. L’armée israélienne répand la mort

Publié le 13/08/2024

Après dix mois de guerre contre la population palestinienne à Gaza, le 10 août, l’armée israélienne a bombardé une école près de la ville de Gaza, faisant plus de quatre-vingt-dix morts.

Devant la réprobation exprimée, du moins en paroles, par certains représentants de ses alliés, l’état-major israélien a avancé une vague argumentation, arguant de la « haute probabilité » de l’élimination, lors de la frappe, d’un commandant du Hamas localisé dans cette école, qualifiée de « centre de commandement », et de la présence parmi les morts de « dix-neuf membres du Hamas ».

Cette école, la 21e bombardée par l’armée israélienne en cinq semaines, abritait de nombreuses familles gazaouies, chassées de partout, n’ayant plus d’appartement, de maison et sans cesse obligées, après un simple SMS, d’évacuer le camp de réfugiés ou le quartier que l’armée avait reçu l’ordre de ratisser, à la recherche d’hypothétiques terroristes. Une grande partie des 2,3millions dhabitants de Gaza ont ainsi, pour fuir les bombardements ou sur ordre des autorités israéliennes, erré du nord au sud et du sud au nord du territoire, abandonnant leurs biens. « Certaines personnes n’ont pas bougé lors du dernier ordre d’évacuation, parce qu’elles ne savent pas où aller. Alors elles préfèrent rester là où elles sont. Je suis sûr que plusieurs d’entre elles sont mortes dans ces blocs », a témoigné un jeune père de famille à Médiapart.

Cette énième attaque meurtrière en dit long sur l’état d’esprit du gouvernement de Netanyahou qui se dit d’accord pour aborder des négociations en vue d’une trêve. Après avoir assassiné le responsable politique du Hamas Ismaël Haniyeh, qui menait les négociations à l’ombre du Qatar, après avoir dans le même temps éliminé un chef militaire du Hezbollah libanais, le pouvoir israélien n’a de cesse de lancer de nouvelles provocations. C’est au lendemain de l’attaque contre l’école, qu’il a ordonné aux milliers d’habitants des quartiers nord de Khan Younes d’évacuer les lieux avant une opération terrestre, dont ils ne savent que trop quels nouveaux désastres elle entraînera. Tels sont les préliminaires aux négociations annoncées par les États- Unis, l’Égypte et le Qatar pour le 15août.

Les condamnations occidentales n’ont guère de quoi affecter la politique guerrière du gouvernement de Netanyahou. Le ministre des Affaires étrangères britannique a renvoyé dos à dos les Palestiniens et Israël : « Le Hamas doit cesser de mettre en danger les civils. Israël doit se conformer au droit humanitaire international » et, si le Quai d’Orsay a tout de même condamné les attaques d’écoles, la Maison Blanche s’est dite préoccupée… tout en renforçant sa présence militaire dans la région, déjà forte d’un porte-avions et de chasseurs F-35, avec 4 000 Marines supplémentaires et douze navires de guerre. La marine américaine croise devant les côtes d’Israël, d’Iran et d’Arabie saoudite. L’envoi d’un sous-marin nucléaire lanceur de missiles est aussi programmé. Toute cette présence déployée n’est pas là pour protéger la population de Gaza, mais pour garantir aux dirigeants israéliens qu’ils pourront poursuivre leurs provocations y compris à Gaza.

La population palestinienne écrasée sous les bombes, mais aussi les Israéliens maintenus en état de guerre, n’ont aucune raison de tirer de la politique des dirigeants occidentaux quelque espoir de voir le conflit finir.

                                            Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2924)

Paris 2024. “Parenthèse enchantée”, mais pour qui ?

 Paris 2024. “Parenthèse enchantée”, mais pour qui ?

Publié le 13/08/2024

Concernant les Jeux Olympiques, les médias et la classe politique ont parlé de « parenthèse enchantée ». Tous se félicitent des capacités d’organisation, de la convivialité et des performances sportives de « nos » compétiteurs qui seraient le résultat de l’esprit français retrouvé.

Macron, en plus de s’attribuer quasiment le mérite de chaque victoire française, a particulièrement insisté sur l’union nationale réalisée à cette occasion. Et de broder sur le fait que lui-même, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la présidente de la région Île-de- France, Valérie Pécresse, adversaires lors de l’élection présidentielle, avaient su travailler ensemble pour les Jeux. La suite s’annonce déjà : reconduire ce type d’accord permettrait de trouver un Premier ministre et de continuer la politique propatronale à l’œuvre depuis toujours.

L’appel à l’unité nationale ne sert pas seulement et pas essentiellement à remplir les stades et les fan zones, à chauffer l’ambiance et à assurer les profits de quelques multinationales du soda, de la bière, des médias et du BTP. C’est surtout une façon de dire aux travailleurs qu’ils ont les mêmes intérêts que leurs exploiteurs, que le manœuvre qui a pelleté du béton est dans le même bateau que Bouygues, que le vendangeur saisonnier qui couche dans une cabane partage le sort de Bernard Arnault, que l’ouvrier qui court après la chaîne est de la grande famille des Peugeot et que la caissière à temps partiel chez Auchan est une cousine Mulliez. L’union nationale se veut, aujourd’hui, le masque de l’exploitation quotidienne et la justification des sacrifices constants que le grand patronat et son État exigent des travailleurs. On comprend donc que Macron, les médias et, au-dessus d’eux, la classe bourgeoise tout entière tiennent à ce que l’illusion propagée lors des Jeux perdure et que les exploités se contentent de victoires vues à la télévision.

C’est ce tour de passe-passe social qu’a souligné Nathalie Arthaud dans des tweets où elle décernait à la France la médaille du chauvinisme et où elle remarquait que, en sport comme ailleurs, la victoire revient dans ce monde aux plus riches. Notre camarade s’est attiré des réponses de deux députés du RN et d’un animateur de Bolloré-News qui ont saisi l’occasion d’en rajouter sur le nécessaire amour de la patrie. Ainsi a-t-on pu vérifier la sagesse du proverbe qui dit que lorsqu’on s’adresse au charcutier, c’est souvent l’andouille qui répond.

                                                              Paul Galois (Lutte ouvrière n°2924)