Gaza :
silence, on tue
Publié le 24/07/2024
Suite aux bombardements de
l’armée israélienne qui ont fait au moins six morts, un immense incendie a
ravagé le port d’Hodeïda, dans l’ouest du Yémen. Il risque d’aggraver une
situation déjà catastrophique en empêchant l’arrivée de l’aide humanitaire,
seul moyen de manger pour plus de 16 millions d’habitants.
Malgré le scandale que représente
ce bombardement, le gouvernement israélien sait qu’il n’a pas à craindre la
moindre critique même hypocrite des puissances impérialistes. En effet, depuis
le début de la guerre entre les rebelles dits « houthistes » et la
dictature au pouvoir au Yémen, soutenue par l’Arabie saoudite, les grandes
puissances impérialistes soutiennent sans limite celle-ci. Bien que cette
guerre ait déjà fait des centaines de milliers de morts, en particulier des
civils victimes de la famine et du manque de soins, la France a continué sans
sourciller à vendre des armes à l’Arabie saoudite. Quant aux États-Unis, non
seulement ils l’ont toujours soutenue, mais ils sont même intervenus
directement contre les rebelles houthistes, quand ils s’en sont pris aux
navires commerciaux passant par la mer Rouge.
Netanyahou s’est donc senti libre
de faire bombarder Hodeïda, justifiant cette attaque contre la population
civile yéménite par le fait que des missiles ont été envoyés par les Houthistes
sur Israël et qu’un drone a atteint Tel-Aviv le 20 juillet, faisant un
mort. Cela ne mettra pas fin aux attaques des rebelles houthistes et ne peut
que contribuer à aggraver la tension. Mais Netanyahou, en visant les Houthistes
comme il a visé le Hezbollah et l’Irak, tient à rappeler aux dirigeants des
grandes puissances qu’Israël est leur allié contre tous ceux qui contestent
leur ordre au Moyen-Orient. Ils sont donc priés de ne pas trop faire les
difficiles face à sa politique à Gaza.
Et en effet le régime israélien a
bien les coudées franches pour poursuivre sa politique de massacre des
Palestiniens aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. Le lendemain du bombardement
du port d’Hodeïda, l’armée israélienne imposait aux civils de fuir à nouveau la
ville de Khan Younès au sud de Gaza, une nouvelle fois bombardée et envahie par
les blindés. Toujours sous le prétexte d’éradiquer le Hamas, ces actes de guerre
cherchent en réalité à rendre la survie encore plus difficile pour les
Gazaouis. Sans nourriture, sans eau, sans soins, sans abris et sans savoir où
aller, la population civile ne peut que se terrer, subir les bombardements et
regarder les enfants mourir de faim, de maladie ou d’épuisement.
Cette politique ne se limite pas
à Gaza. En Cisjordanie, dans la nuit du 22 au 23 juillet, le camp de
réfugiés de Tulkarem a aussi été bombardé et occupé par les chars de l’armée
israélienne. La destruction des infrastructures dans ce camp où vivent plus de
40 000 personnes vise aussi à empêcher les Palestiniens de continuer à vivre
dans ce territoire occupé depuis 57 ans par Israël. Les Palestiniens de
Cisjordanie sont de plus en plus chassés de leurs terres, de leurs villages.
Les colons israéliens leur mènent la guerre et n’hésitent pas à assassiner ceux
qui résistent.
La récente déclaration de la Cour
internationale de justice jugeant illégale l’occupation par Israël de ces
territoires est venue s’ajouter à de nombreuses déclarations analogues venues
de l’ONU depuis des années et restées sans conséquence. Après des dizaines
d’années d’occupation, de spoliations et d’une colonisation systématique visant
à rendre un retour en arrière impossible, elle n’en aura pas plus. Elle n’est
qu’une facette de la politique des grandes puissances, qui voudraient afficher
des préoccupations humanitaires alors qu’elles arment le gouvernement israélien
et laissent faire ses massacres, tant elles trouvent intérêt à sa politique.
Marion Ajar (Lutte ouvrière n°2921)
Aujourd’hui
dimanche 28 juillet, permanence de Lutte ouvrière à Argenteuil :
-de 9h30 à 10 h. devant Monoprix ;
-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché ;
-et de 11 heures à midi au marché Héloïse