jeudi 11 juillet 2024

Nouveau Front Populaire : quelle victoire ? Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître

Nouveau Front populaire : quelle victoire ?

Publié le 10/07/2024

Au soir du deuxième tour, Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a proclamé la victoire de la gauche, affirmant qu’elle était disponible pour gouverner. Et cela, « en appliquant tout le programme et rien que le programme du Nouveau Front Populaire », et en refusant toute combinaison avec le camp Macron.

Il voulait ainsi rappeler à ses alliés qu’ils ne pourraient pas se débarrasser de lui et qu’il restait incontournable dans cette nouvelle alliance peut-être en passe de s’approcher du pouvoir. Et il voulait affirmer se tenir sur le programme promu lors de la campagne des législatives, l’abrogation de la loi sur les retraites et de celle sur l’immigration, le passage du smic à 1 600 euros, au premier chef.

Mais Mélenchon sait bien que la gauche n’a pas la majorité à l’assemblée et qu’elle ne pourra pas composer un gouvernement majoritaire capable d’appliquer son programme… si tant est qu’elle le souhaite. Un gouvernement purement NFP et faisant simplement mine d’appliquer une mesure réellement favorable aux travailleurs tomberait à la première motion de censure. Les votes conjugués de la droite, du RN et des macronistes, le prétexte de la ruine économique et de la crise financière joueraient à plein. Les dirigeants du NFP n’auraient plus qu’à raconter aux historiens et aux petits enfants que, une fois de plus, ils se sont heurtés au « mur de l’argent ». C’est pourquoi les discussions entre partis de gauche pour trouver un Premier ministre en cachent certainement d’autres.

Le PS, le PCF, les écologistes et quelques autres semblent tentés par une alliance avec les macronistes, à condition d’hériter de Matignon et de suffisamment de postes. Une fraction des macronistes n’y seraient pas opposés. Un arrangement aussi grossier révolterait tous les électeurs populaires qui vomissent Macron et les siens mais assurerait une certaine continuité politique rassurante pour les possédants. De plus, Mélenchon et LFI, dans la posture d’opposants de gauche intraitables, pourraient conserver une part de leur crédit électoral. C’est probablement cette perspective que préparait aussi Mélenchon en parlant de victoire au soir du résultat.

Mercredi 10 juillet, une autre option se faisait jour : un gouvernement dirigé par un homme de droite consensuel, c’est-à-dire prêt à étrangler les travailleurs sans s’allier immédiatement avec le RN, appuyé sur les restes des macronistes, la droite et des députés arrachés à la gauche. Le Front républicain et la prétendue victoire de la gauche pourraient donc conduire à un gouvernement de droite !

Dans tous les cas de figure, la situation économique sera invoquée pour poursuivre une politique anti-ouvrière, telle qu’elle est définie par le Medef et exigée par le grand patronat.

En tout cas, Macron finira par appeler un Premier ministre. Même après avoir semé le désordre parmi les gestionnaires de l’ordre bourgeois, il reste, de par sa fonction, une garantie de continuité de cet ordre. Il devra s’entendre avec les chefs de partis et une équipe émergera. Mais aucune question ne sera réglée. Non seulement les travailleurs ne verront aucune de leurs revendications vitales satisfaites mais, plus ou moins rapidement, de nouvelles attaques interviendront.

Alors, quelle que soit l’issue de la crise politique en cours, les travailleurs ne pourront compter que sur leur propre mobilisation pour faire valoir leurs intérêts.

                                                        Paul Galois (Lutte ouvrière n°2919)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Tous les vendredis de 17 h.15 à 18 h.30 au célèbre carrefour !

Et dimanche 14 juillet, de 9 h.30 à 10 h. devant Monoprix ;

-de 10 h.15 à 10 h.55 devant Intermarché,

Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse.

-Lundi 15 juillet, de 18 à 19 heures dans le centre commercial de Saint-Gratien.

 

Capitalisme : la dictature de la bourgeoisie sur la société

Une certitude

 

 

Suite au second tour des élections, personne ne peut prévoir, pour le moment, qui gouvernera le pays, ni quand. Mais quelle que soit la couleur du futur gouvernement, et même sans gouvernement, les véritables dirigeants resteront les capitalistes, qui imposent inflation, bas salaires, chômage et crise du logement aux classes populaires.

         Alors, une chose est certaine : pour changer leur sort, les travailleurs devront les renverser, et prendre eux-mêmes en mains la direction de la société et la gestion de l’économie.

 

Nouveau Front Populaire : une victoire en trompe-l’œil

 

Certainement pas un virage à gauche dans la société

 

 

Au lendemain des élections législatives, les ténors du Front populaire crient victoire, alors que le RN a totalisé avec ses alliés près de 10 millions de voix, et gagné 54 députés. S’il n’a pas eu la majorité, ce n’est pas dû à un recul de son influence, mais au mode de scrutin et aux désistements des candidats de gauche pour des candidats macronistes, voire LR.

         Tout cela n’empêchera pas le RN de faire pression sur la société dans un sens réactionnaire, ni les racistes de tout poil de se sentir pousser des ailes.

         Pour combattre ce danger, il ne suffira pas de s’en remettre aux institutions ou à un gouvernement qui se dirait plus ou moins à gauche.

Gares d’Île-de-France : grève au ménage

 Gares d’Île-de-France : grève au ménage

Publié le 10/07/2024

Depuis le 1er avril, le marché du nettoyage des gares de banlieue des lignes de transilien L, A et J, géré auparavant par l’entreprise USP, a été gagné par Challancin. Les travailleurs du secteur sont majoritairement restés et ont donc changé d’employeur.

Ce nouvel employeur a dégradé les conditions de travail de 87 salariés chargés de nettoyer les gares. Loin de l’accepter, la majorité s’est mise en grève depuis lundi 8 juillet. Les grévistes se sont regroupés à plus d’une trentaine en gare Saint-Lazare pour faire connaître leur mouvement aux cheminots, aux salariés des autres entreprises de ménage ainsi qu’aux voyageurs. Ils ont pu recevoir des gestes de soutien.

Les grévistes dénoncent le versement des salaires au 5 ou 6 du mois, au lieu du 1er comme c’était le cas auparavant. De plus, la prime de panier repas n’est plus payée. En revanche, le paiement de la mutuelle obligatoire est bien prélevé sur leurs salaires, mais les travailleurs n’en bénéficient pas, ce qui les empêche de se soigner correctement.

Enfin, les grévistes dénoncent l’augmentation de la charge de travail et le comportement irrespectueux de la direction, qui refuse d’ailleurs de reconnaître les délégués syndicaux élus en 2022. Pour refuser de reconnaître les délégués, Challancin utilise un argument fallacieux : les chantiers d’USP ayant été découpés en trois lots, l’entreprise n’aurait pas d’obligation légale vis-à-vis des délégués.

C’est une manipulation grossière. La division en lots, réalisée par la SNCF avec la complicité des pouvoirs politiques, n’est qu’une manière de diviser les travailleurs pour les affaiblir et tirer les conditions de travail vers le bas pour faire des économies… et augmenter les profits de ces entreprises.

La réponse unitaire des travailleurs de Challancin qui refusent de se laisser diviser et de voir leurs conditions de travail régresser est la seule qui vaille. Ils ne peuvent se faire respecter que s’ils se battent ensemble, au-delà des barrières de statuts, d’entreprises ou autres contre leurs ennemis communs : les patrons des entreprises sous-traitantes et des donneurs d’ordre.

                                      Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2919)

 

Hier matin mercredi, les grévistes distribuaient le tract suivant à la Gare Saint-Lazare