Dassault
– Argenteuil : hausse de la production… en attente
Publié le 26/06/2024
Lors du Salon de l’armement de
Satory, Macron avait demandé aux industriels de la Défense de faire un effort
particulier dans le cadre de l’économie de guerre.
Éric Trappier, le PDG de Dassault
Aviation, n’a pas traîné pour répondre : « Il est attendu de nous qu’une
priorité absolue soit donnée à la production du Rafale. […] Il est de
notre devoir de respecter nos engagements et de tenir nos délais de livraison.
»
Dans l’usine d’Argenteuil, vu le
contexte, il semblerait cependant qu’il soit difficile à Trappier de tenir ses
engagements. Déjà, il est prévu qu’elle déménage en septembre pour s’installer
à Cergy, dans le Val-d’Oise. Un déménagement prévu depuis belle lurette et qui
ressemble de plus en plus à l’Arlésienne, puisqu’il est à nouveau question de
le différer, les travaux n’étant toujours pas terminés. Y aura-t-il
suffisamment de bâtis d’assemblage permettant de construire plus de Rafale ? En
tout cas, ce n’est pas dans l’usine actuelle, destinée à disparaître, que cela
pourra se faire.
Augmenter les cadences pour
produire plus ? Construire un Rafale ne demande pas les mêmes compétences que
fabriquer un presse-purée et, pour l’instant, la direction de Dassault, qui
n’embauche pas depuis des années, n’a pas sous la main le nombre de techniciens
qualifiés nécessaires. Pour cela, elle a compté sur France Travail (donc aux
frais de l’État) pour organiser des stages de formation en accéléré. Une
formation tellement accélérée, d’ailleurs, qu’elle ne durera qu’un mois au lieu
des six habituels.
Il reste alors à demander aux
salariés d’effectuer des heures supplémentaires afin d’accroître la production.
Actuellement, des sondages sont faits dans l’usine pour savoir combien d’entre
eux seraient volontaires pour travailler 12 heures par jour… mais sans
dire quand cela se ferait, ni dans quelles conditions et pour quelle
rémunération. En somme, si le PDG de Dassault se déclare prêt à « défendre
la France », il semblerait que l’intendance ne suive pas !
Comme tous les marchands d’armes,
Dassault se frotte les mains dans l’attente des profits supplémentaires que
leur offrent les perspectives guerrières dans la situation actuelle. Et tout ce
beau monde d’appeler les travailleurs à relever leurs manches. Ces derniers
n’ont rien à gagner à augmenter encore plus les bénéfices de ces profiteurs,
ils n’ont que leur temps et leur santé à y perdre.
Correspondant
LO (Lutte ouvrière n°2917)