La
jeunesse mobilisée
29 Mars
2023
Dans
plusieurs grandes villes, après le 49.3, les manifestations ont été renforcées
par des cortèges jeunes plus denses. Des lycées et des universités ont été
occupés. Les raisons de cette mobilisation dépassent la question des retraites.
Bien
des jeunes comprennent que le report de l’âge de la retraite, qui concerne
leurs parents, voire leurs grands-parents, qu’ils voient souvent s’user au
travail sans réussir à boucler les fins de mois, est socialement injuste. Ils
dénoncent ce gouvernement « qui prend aux plus pauvres pour donner
aux plus riches », comme beaucoup l’ont écrit sur des pancartes.
Le
recours au 49.3, vécu comme un déni de démocratie, les a particulièrement
heurtés et en a convaincu beaucoup d’aller manifester. On enseigne à la
jeunesse qu’elle vit dans une démocratie, mais quand des millions de gens
manifestent pendant des semaines contre une loi injuste, quand 90 % des
salariés en activité la rejettent, le pouvoir passe en force. C’est une leçon
politique qui vaut bien mieux que les heures d’enseignement moral et civique de
l’école.
Beaucoup
de jeunes ayant participé aux manifestations, officielles ou non déclarées, ont
été choqués par la brutalité de la police qui cherche le contact avec les
manifestants, fonce dans le tas, insulte gratuitement et met en garde-à-vue
sans motif. Ils y ont vu une atteinte au droit de manifester. Du coup, les
slogans « Tout le monde déteste la police » ou « ACAB
», l’acronyme anglais pour « Les flics sont des salauds »,
ont eu un grand succès les 23 et 28 mars. Comprendre que la police n’est pas
conçue pour faire la circulation mais pour être un instrument de répression
destiné à maintenir l’ordre social, qui peut frapper, éborgner et même tuer,
est une autre leçon de leurs premières manifestations.
Les
jeunes ont des raisons profondes de se mobiliser face à l’avenir que le système
leur propose, les menaces de guerre et les catastrophes climatiques. Ainsi, le
projet de généraliser le service national universel (SNU), en remplaçant du
temps scolaire par plusieurs semaines de bourrage de crâne patriotique et
militariste avant, peut-être, de restaurer un véritable service militaire, en
révolte plus d’un. Des banderoles et des pancartes « Armée gavée,
retraites volées » ou « Retraites légères, chars lourds
» ont été déployées dans les cortèges. Quant aux destructions engendrées
par le mode de production capitaliste, nombre de jeunes les dénoncent plus ou
moins confusément, en rejetant le productivisme ou la construction de mégabassines,
ou en refusant de « Travailler plus pour polluer plus ».
Au
moment où se multiplient les enquêtes sur l’état dépressif de la jeunesse, la
participation à la lutte et l’éveil politique d’une nouvelle génération est un
salutaire antidépresseur.
Xavier
LACHAU
Prochaine initiative à Argenteuil
Ce soir vendredi 31 mars
Rendez-vous devant la Salle Jean Vilar
À 18 heures
9 boulevard Héloïse
Les prochaines
permanences prévues.
-aujourd’hui vendredi
31 mars, de 15 h.40 à 16 h.40, marché du Val-Nord,
-et de de 17
h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;
-samedi 1er
avril, de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux,
-de 11 h. à
midi au marché de la Colonie ;
-de 11 h. à
midi, centre commercial Joliot-Curie ;
-dimanche 2
avril, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre,
-et de 11 h. à
midi, marché Héloïse ;
-lundi 3 avril,
de 18 h. à 19 h. au centre commercial des Raguenets ;
-mercredi 5
avril, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.