Prix :
racket en bandes organisées
01 Mars 2023
Les uns après les autres, les
patrons de la grande distribution y vont de leurs déclarations alarmistes : «
L’inflation alimentaire va continuer à augmenter pendant les six premiers mois
» (M.E. Leclerc) ; « L’inflation va continuer au moins jusqu’à l’été »
(M. Biero, Lidl). Et tous d’annoncer que l’inflation annuelle atteindra 16 ou
17 % d’ici juin.
Pour les produits alimentaires,
l’inflation officielle pour l’année 2022 était de 12 %. Le panier de
courses de France Info, lui, a augmenté de 15,6 %. Il y a quelques
semaines à peine, Bruno Le Maire répétait, ainsi que d’autres ministres, ou
experts que le pic de l’inflation était dépassé, que celle-ci allait redescendre
sous la barre des 10 %. Il affirmait qu’il n’y aurait pas de « mars
rouge » pour les prix. En effet, il y aura une année 2023 noire.
En courant les plateaux de
télévision pour annoncer aux classes populaires que le sucre va augmenter de
40 % et les steaks hachés surgelés de 35 %, les patrons de la grande
distribution ne font pas que préparer les esprits à la hausse : ils se
présentent en défenseurs des consommateurs. Engagés dans les négociations
annuelles pour fixer les prix de vente avec les industriels de
l’agroalimentaire, les patrons de Carrefour, Leclerc, Lidl et compagnie
cherchent à renvoyer la responsabilité de ces hausses spectaculaires aux
Tereos, Danone, Fleury Michon, Bigard et autres producteurs.
Ces patrons sont d’un cynisme
sans limite. Leurs profits ont bondi en 2022 : par exemple 1,35 milliard
d’euros de bénéfices pour Carrefour (+25 %) ; un chiffre d’affaires
qui a dépassé les 100 milliards d’euros pour le groupe Lidl. Même Macron,
depuis le Salon de l’agriculture, a tenu à demander « un effort sur
leurs marges » aux grands distributeurs. Mais ces mots ne sont suivis
d’aucune mesure contraignante, ni du moindre contrôle, et n’annoncent rien qui
puisse faire peur à Michel-Édouard Leclerc et à ses acolytes.
Le bras de fer entre
l’agro-industrie et la grande distribution a cependant un mérite : il lève
un petit coin du voile sur les pratiques de ces requins : les géants de la
distribution et ceux de l’agroalimentaire. Vis-à-vis du public, ils s’accusent
mutuellement d’être les responsables des hausses, mais ils s’entendent surtout
pour se partager les profits sur le dos des consommateurs.
Ainsi, pour Alexandre Bompard,
patron de Carrefour, « les industriels demandent des hausses de tarifs
délirantes ». Le patron de Système U a dénoncé « les effets
d’aubaine » et rappelé que, en fait, le beurre, le maïs, l’acier,
l’aluminium, les emballages, les transports « sont à la baisse »
ces derniers mois. Le directeur des achats chez Lidl a dénoncé « les
industriels qui profitent de la situation en demandant des hausses non
justifiées. » Il réclame, dit-il, des factures pour justifier les
demandes de hausse.
Les mieux placés pour contrôler
les factures et la réalité des prix et des marges pratiqués par les uns et les
autres, et les rendre immédiatement publics, seraient les salariés de toutes
ces entreprises. Il faut imposer la levée du secret commercial !
Xavier LACHAU (Lutte ouvrière
n°2848)
Les prochaines
permanences prévues.
-aujourd’hui
dimanche 5 mars, de 10 h.15 à 10 h.55, devant l’Intermarché du centre ;
Et de 11 h. à
midi, marché Héloïse ;
-lundi 6 mars,
de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets, à Saint-Gratien ;
-mercredi 8
mars, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
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Le samedi 11 mars 2023
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