mercredi 7 décembre 2022

Iran, le point au 27 novembre. Très intéressant

En Iran, au 27 novembre, 74ème jour de la révolte.

 

 

Ce mouvement social qui a démarré le 26 septembre, est déjà exceptionnel par sa durée de deux mois et demi et aucun signe, pour autant qu’on puisse en juger d’ici et en étant complètement extérieurs, ne montre qu’il va s’arrêter. Il donne au contraire l’impression que la population, a décidé que cette fois, il fallait aller jusqu’au bout et que la lutte à mort contre le régime est engagée. La répression à grande échelle ne fait plus reculer mais au contraire provoquent de nouvelles manifestations, de nouveaux affrontements avec la police et avec quel courage et quelle détermination ! C’est ce dont témoignent de nombreuses pancartes disant : « C’est l’année du sacrifice, nous allons récupérer l’Iran ».

La peur change de camp ?

Maintenant, le grand jeu semble être, dans la rue, de faire sauter, d’un coup preste et en arrivant par derrière, le turban des mollahs ; bedonnants comme ils sont, ils ont bien du mal à courir derrière les jeunes… Une autre vidéo montre une femme dans le métro, s’en prenant violemment à un mollah qui la tançait sur sa tenue, sous les applaudissements de tout le monde. Autant de scènes qui montrent le pas qui a été franchi en trois mois… Et les mollahs de se plaindre : « des jeunes m’ont insulté, des jeunes m’ont agressé... » Mais comme le dit une Iranienne : avant, c’étaient les femmes qui avaient peur de sortir dehors, il est temps que ce soit eux…

Le mouvement est suffisamment fort pour que artistes, sportifs, gens connus se déclarent solidaires ; ainsi l’actrice la plus célèbre du pays a posté une vidéo où elle ôte son voile en prévenant que ce serait sans doute son dernier message, et de fait, elle a été arrêtée le lendemain. Et il y a bien sûr l’équipe de foot qui n’a pas chanté l’hymne national au Qatar.

Malgré la répression, on sent une allégresse à faire sauter les interdits qui pourrissent la vie des femmes, des jeunes et finalement de tout le monde comme on le voit quand des étudiants détruisent le mur qui sépare la cantine des filles de celle des garçons. Sous les applaudissements, on brûle les portraits du guide suprême, le 23 novembre, c’est un séminaire de mollahs qui est incendié, le 26 novembre, c’est la maison natale du guide suprême.

Des manifestations qui se transforment en affrontements avec les forces de répression

Il est impossible de compter les manifestations, il y en a partout dans toutes les villes, ensemble, ou à tour de rôle, mais quasiment tous les jours. Dans les grandes villes, comme à Téhéran, c’est par quartier. Par exemple, le 24 novembre, pas moins de treize quartiers de la périphérie de Téhéran sont descendus dans la rue, comme Moshirieh, un grand quartier populaire du sud de la ville. Les slogans sont essentiellement : « mort au dictateur », « à bas tout le système », « nous n’avons pas donné de morts pour des compromis et nous courber devant un assassin de guide », « à bas le gouvernement tueur d’enfants » car les milices ont tué au moins cinquante enfants… ou plus simplement : « ordures ! »

Les Bassidjis (milices dépendant des Gardiens de la Révolution) foncent sur les manifestants, en isolent pour les tabasser à mort dans une rue isolée, essaient de leur rouler dessus, les pourchassent jusque dans les immeubles… et bien sûr en arrêtent par fourgons entiers. Il y aurait ainsi plus de 15000 détenus.

Mais les manifestants ripostent et se battent, même le dos au mur avec seulement des pierres mais parfois des cocktails Molotov. Ainsi dans une ville, ils ont attaqué une base de la milice du Bassidj, dans deux autres dont Téhéran, ils ont mis le feu à des bases des pasdarans, dans une troisième, c’est un poste de police qui a été attaqué ; chaque fois, c’est sous les encouragements de la foule.

Le cérémonies funéraires se transforment en manifestations monstres comme celle pour les 40 jours après la mort de Mahsa Amini, celle pour le tabassage à mort d’un jeune de 32 ans, celle pour l’assassinat d’un enfant de neuf ans, le 16 novembre… avec chaque fois le chantage des nervis aux parents de ne pas rendre le corps de leur enfant s’ils ne font pas une déclaration de mort « accidentelle »… Mais les parents insultent les milices…

Dans les régions les plus pauvres, particulièrement là où vivent les Kurdes et les Baloutches, c’est sans quartier, le gouvernement leur mène une véritable guerre avec blindés, mitrailleuses lourdes et tir à vue. Ce sont eux qui paient le prix le plus fort comme les chiffres le prouvent : sur les 400 morts (à mi-novembre), un quart sont des Baloutches. Le gouvernement depuis des décennies essaie de faire de ces populations des boucs émissaires. Mais cela ne marche pas du tout ; ainsi une grève a été organisée au Balouchistan en soutien au Kurdistan et des pancartes dans le reste du pays proclament : « Zahedar (capitale du Sistan-Balouchistan) et Sanandaj (capitale du Kurdistan) prunelles des yeux de l’Iran » et en moins poétique : « Ensemble, nous allons reprendre l’Iran ».

A ces manifestations, il faut ajouter celles des commerçants des bazars, notamment ceux de Téhéran mais aussi dans beaucoup d’autres villes, qui baissent régulièrement le rideau, en solidarité. Les étudiants, lycéens et collégiens, multiplient les actions… En réalité, tout le pays est en rébellion ouverte contre la dictature.

Les grèves

La 1ère semaine d’octobre, des grèves avaient éclaté dans le secteur du pétrole ; 4000 travailleurs y avaient participé.

Le 23 novembre, l’entreprise Crouze de Téhéran a fait grève, avec comme slogan : « le seuil de pauvreté est de 20 (millions) de tomans, notre salaire de six » ; une usine de construction automobile a également fait grève ainsi que la 11ème raffinerie de South Pars, le plus grand champ gazier du monde, représentant 8 % des réserves mondiales.

Le 27 novembre, c’était le tour des travailleurs et employés du complexe sidérurgique d’Ispahan, rejoints par ceux d’une usine de construction automobile et ceux d’une usine d’électroménager réclamant leurs 9 mois d’arriérés de salaire. Ils ont brûlé des pneus devant l’usine et mis des pancartes : « ouvriers, criez vos droits ». Les camionneurs se sont mis en grève dans dix villes.

Il en faut du courage pour se mettre en grève dans une situation où il faut deux emplois pour avoir une chance de survie. Et pour recommencer alors qu’ils sortent à peine de deux autres mouvements, en 2019 et en 2020 qui les ont laissés à bout de souffle. Deux explosions de colère contre les salaires non payés, les contrats précaires et des conditions de travail si inhumaines qu’un ouvrier, au moins, était mort d’épuisement ; les grèves avaient sérieusement fait peur au régime car elles concernaient principalement le secteur du pétrole et du gaz, la principale ressource du pays et les travailleurs avaient payé cher, en morts et arrestations la menace qu’ils représentaient.

Mais les grèves actuelles montrent qu’ils n’ont pas été écrasés et vu leur nombre et leurs poids dans l’économie, ils peuvent faire basculer la situation comme ceux de la génération précédente l’avaient fait en renversant la dictature du Shah.

NB : La répression est assez terrible ; en attaquant les Kurdes et d'autres minorités, le régime essaie de monter la population contre eux pour détourner sa colère. Mais cela ne règle pas le problème des grandes villes qui subissent elles aussi la répression.

 

Iran : le pouvoir tente une diversion

 

Prochaine dissolution de la Police des mœurs

 

 

Alors que la dictature iranienne continue de manier la répression la plus brutale et les arrestations de masse, un de ses hauts responsables aurait annoncé la prochaine dissolution de la Police des mœurs, celle qui avait arrêté puis tué la jeune Mahsa Amini en septembre. Cet assassinat a été l'étincelle de la révolte en Iran.

         Premier recul, signe d'hésitations au sommet de l’État, manœuvre grossière ? Rien ne semble pour l'instant pouvoir briser la vague montante de la contestation qui vise à présent toute la dictature islamiste.

         C’est dans l'arène de la lutte des classes, opposant la classe ouvrière et la bourgeoisie, que celle-ci pourra aboutir.

Argenteuil, 5 G, les locataires ont raison, pour commencer, de s’interroger

D’autant plus que la transparence n’est pas l’habitude de la maison ABH

 

 

Les locataires de la cité Clément Ader avenue du Général De Gaulle sont inquiets. L’installation d’une antenne 5 G est prévue sur le toit, et cela ne leur plaît pas. Il y a beaucoup d’anciens dans cette cité et surtout nombre de malades. Si le sujet est très controversé, la conclusion des locataires est nette : ils n’en veulent pas.

         Cette cité appartient à AB-Habitat, et chacun sait que depuis plusieurs années pour expliquer, rassurer, et surtout rencontrer et entendre les craintes des locataires, c’est le service minimum de la part du bailleur.

         Réunir à nouveau les locataires, les informer par écrit est une priorité. Dans tous les cas, ces derniers doivent se faire entendre et pour cela, s’organiser. DM

 

Trouvé sur le site de la Confédération Nationale des Locataires du Nord :

 

« … Les avis sont partagés sur ce sujet. Beaucoup d’études ont été publiées et ont amenées à des avis, positions et recommandations diverses.
L’ANSES, après avoir analysé plus de 1.000 études sur les risques sanitaires occasionnés par les radiofréquences, conclu, en 2013, que ces études ne mettent pas en évidence d’effets sanitaires avérés. Néanmoins, elle note une « possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables ». L’agence déplore cependant, que les expositions environnementales auxquelles la population est exposée ne soient pas assez bien documentées.

Concernant la saisine du 9 février 2019, l’ANSES a publié son rapport préliminaire en octobre 2019 sur l’« Exposition de la population aux champs électromagnétiques liée au déploiement de la technologie de communication « 5G » et effets sanitaires associés ». Ce dernier met en évidence un manque important, voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels dans les bandes de fréquences considérées.

En parallèle, le centre international de recherche sur le cancer a classé les champs électromagnétiques radiofréquences dans la catégorie des « cancérogènes possibles ». L’Agence européenne de l’environnement (AEE) rajoute que « les indices ou niveaux de preuves scientifiques d’effets biologiques nocifs sont suffisants pour invoquer l’application du principe de précaution et des mesures préventives efficaces urgentes ».

Les niveaux de champs électromagnétiques se mesurent en volts par mètre (V/m). Il faut savoir qu’en France, en matière de téléphonie mobile, les valeurs limites peuvent aller jusqu’à 61 V/m pour l’UMTS.
D’autres Etats ont pourtant adopté des politiques plus restrictives en la matière afin de protéger leur population, à l’instar de la province Wallone et du Luxembourg, le seuil est fixé à 6 V/m. Le comté de Salzbourg enregistre quant à lui un seuil de 0,6 V/m. L’Italie et la Pologne sont également sur le banc des bons élèves avec un seuil maximal de 6 V/m.

Depuis 2009, les tribunaux judiciaires reconnaissent de plus en plus le risque supporté par les particuliers voisins d’une antenne relais. Ainsi, certains opérateurs ont été condamnés sur le fondement du trouble anormal de voisinage, sur le risque sanitaire et le préjudice esthétique.

L’Agence nationale des Fréquences – ANFR – propose, depuis le 1er janvier 2014, de mesurer gratuitement, à la demande des particuliers, l’exposition aux ondes électromagnétiques dans les locaux d’habitation.

Les installations d’antennes-relais sont soumises à l’accord du propriétaire et à plusieurs décisions administratives : autorisation d’émettre de l’ANFR, autorisations prévues par le code de l’urbanisme – déclaration préalable ou permis de construire -, des avis spécifiques en fonction de l’emplacement.
Lorsqu’une antenne relais est sur le point d’être construite, une note d’information doit être affichée à la mairie et sur le lieu d’installation. » 6.8.2020