Inflation,
crise, guerre…
Pour ne
pas Être sacrifiés, prendre nos affaires en main !
2 mai 2022
Il n’y aura pas d’état de grâce
pour Macron. Il a été réélu par défaut, et malgré l’hostilité de nombreux
travailleurs. Cela a été dit par nombre de commentateurs et cela s’est exprimé
dans les cortèges du 1er mai.
Mais c’est d’autant plus vrai que
la situation économique se dégrade brutalement sous l’impact de la guerre en
Ukraine. Les prix continuent de flamber, de l’huile aux voitures en passant par
l’énergie et les fruits et légumes.
Nombre d’entreprises chôment
plusieurs jours par mois, faute d’approvisionnement. Des filières entières sont
désorganisées et menacées de pénurie depuis que l’Ukraine et la Russie sont
hors circuit. Et ce ne sont là que les signes les plus visibles de
l’aggravation de la situation.
L’Allemagne, le poumon industriel
de l’Europe, est fragilisée par sa dépendance au gaz russe. L’économie chinoise
tourne au ralenti du fait de la pandémie. La spéculation s’est intensifiée sur
toutes les matières premières. Des émeutes de la faim éclatent déjà dans les
pays les plus pauvres. La crise climatique et la pollution se rappellent à nous
quotidiennement…
Macron est condamné à gérer le
chaos grandissant. Il le gèrera comme il a géré la pandémie : en fonction
des intérêts de la grande bourgeoisie et des financiers. Il aidera le grand
patronat à trouver de nouvelles sources de profits et usera de mesures
autoritaires contre le monde du travail pour qu’il continue de souffrir en
silence.
Les crises et les guerres sont
des opportunités formidables d’enrichissement pour les capitalistes. Pour le
monde du travail, elles sont toujours le prétexte à de nouveaux
sacrifices : la précarité du travail et des salaires avec le chômage
partiel ou le chômage total ; le recul de l’âge de la retraite ;
l’effondrement du pouvoir d’achat.
La guerre permet déjà aux trusts
pétroliers de nous faire les poches. Le géant qu’est TotalEnergies en est la
preuve. Il possède une multitude de champs d’extraction de pétrole et de gaz
répartis dans le monde entier. Sans que le coût d’extraction du pétrole
augmente, il a multiplié par deux ou trois son prix de vente et a explosé ses
bénéfices au premier trimestre 2022, avec 5 milliards de dollars de bénéfice
net, malgré ses pertes en Russie !
Pour ne pas être sacrifiés sur
l’autel des profiteurs de crise, les travailleurs doivent se préparer à se
battre. À se battre non seulement contre les attaques que Macron organisera du
haut de son pouvoir, mais aussi, contre les reculs que le grand patronat imposera
dans les entreprises. Si individuellement nous n’avons pas la force de nous
défendre, collectivement, on le peut. C’est une question d’organisation et de
confiance dans la force du monde du travail.
Depuis la réélection de Macron,
on entend dire du côté de Mélenchon et de Le Pen que « les jeux ne sont pas faits ». Tous les deux
entretiennent l’idée qu’ils pourraient obtenir la majorité à l’Assemblée
nationale et transformer Macron en potiche. Après avoir expliqué que la présidentielle
était l’élection cruciale, ils nous disent aujourd'hui, que non, finalement, ce
sont les législatives. Eh bien, non, aucune élection n’est
« décisive » !
Ce qui sera décisif, c’est que
les travailleurs renouent avec ce qui a toujours fait leur force : les
grèves et les manifestations. Ce ne sont pas les députés qui vont protéger les
travailleurs de la crise, de l’exploitation et de la rapacité patronale, ce
sont les luttes des travailleurs !
Ces cinq dernières années,
l’opposition qui a pesé sur la politique de Macron n’est pas venue de
l’Assemblée nationale, mais des mobilisations, des ronds-points et de la rue.
Elle est venue du mouvement des gilets jaunes et des salariés qui ont fait
grève et manifesté contre la réforme des retraites. « Le peuple est
souverain » dit-on : c’est vrai uniquement quand les travailleurs se
battent.
Alors, il faut préparer une
opposition ouvrière basée sur nos intérêts de classe, à l’opposé des démagogues
d’extrême droite. Car Le Pen, avec le RN, dissimule les responsabilités du
grand patronat en pointant du doigt les immigrés. Ce faisant, elle divise le
monde ouvrier et l’affaiblit.
Contre Macron et l’extrême droite
et face aux marchands d’illusions de la gauche, Lutte ouvrière présentera, aux législatives,
des candidats dans toutes les circonscriptions, au nom du camp des
travailleurs. Ils affirmeront la nécessité de renouer avec les luttes de la
classe ouvrière et la perspective de renverser le système capitaliste, qui nous
mène à la catastrophe.
Nathalie Arthaud
Achetez
notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) numéro 2804 demain, et Lutte de
classe (2,5 euros) n°223 (au « Presse papier » seulement), lors des
permanences et chez les marchands de la
presse :
-au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;
-librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.
Les
prochaines permanences
-demain mercredi
4 mai, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.