mardi 2 février 2021

Russie : de nouvelles manifestations anti-Poutine

 

Le succès des nouvelles manifestations de samedi

Malgré les arrestations brutales et nombreuses de la semaine précédente, la pression policière et les températures glaciales, de nombreuses manifestations le 31 janvier ont encore dénoncé le régime de Poutine et demandé la libération de l'opposant Navalny,

         Les manifestants ne partagent pas tous les idées respectueuses envers le système capitaliste qui sont celles de Navalny, mais se retrouvent dans le refus de l'autoritarisme et de la corruption qui règnent en Russie. La répression brutale dont a à nouveau fait preuve la police, et les 5 000 arrestations, plus que la semaine dernière, n'arrêtent pas ces dizaines de milliers de manifestants déterminés, dont beaucoup de jeunes et des travailleurs.

         Espérons que cela puisse entraîner des pans bien plus larges de la société d'autant que la crise économique lamine les salaires, qui ne sont pas toujours versés, et appauvrit rapidement les classes populaires.

 

Après les nouvelles manifestations de ce samedi, il n’y a rien à ajouter sur cet article de Lutte ouvrière sur celles du samedi précédent.

Russie : manifestations contre le régime

27 Janvier 2021

Des manifestations ont eu lieu dans une centaine de grandes villes russes, samedi 23 janvier, pour dénonçer la corruption du régime et exiger la libération de l’opposant Navalny. Poutine vient en effet de l’incarcérer à nouveau alors qu’il revenait d’Allemagne où il était allé se faire soigner après la tentative d’empoisonnement par les services secrets.

La contestation n’a pas été aussi large depuis 20 ans en Russie.

Les autorités avaient pourtant menacé d’interdire les rares médias qui en avaient parlé à l’avance. Elles avaient aussi fait boucler les lieux de rassemblement habituels, dont la place Pouchkine à Moscou, et alignaient parfois presque autant de policiers qu’il y avait de gens venus crier leur rejet de Poutine et de son régime. Mais cela n’a pas empêché que se forment des rassemblements, voire des cortèges dynamiques.

Ceux qui y ont participé savaient ce qu’ils risquaient : le déchaînement des brigades antiémeutes, les coups lors des interpellations (il y en a eu plus de 5 000). Cela a dissuadé de descendre dans la rue nombre de ceux qui partagent leur dégoût du régime, et qui en discutaient, chose nouvelle, sur les lieux de travail. Mais les images témoignent du nombre et de la détermination de nombreux manifestants. Leurs cordons résistaient aux assauts de la police. Ici ou là, ils chargeaient même des policiers, parfois pour leur arracher des manifestants déjà interpellés, comme l’ont fait pour l’un des leurs des ouvriers de Lada-Renault à Togliatti, ou bien ils assiégeaient un commissariat pour obtenir la libération de camarades.

« Tous les gens ont la liberté de manifester leur point de vue dans le cadre prévu par la loi », vient de déclarer Poutine à des étudiants de Kazan. La loi permettant au pouvoir d’interdire toute manifestation, et il en a fait une règle, le président russe a mis en parallèle manifestants et terroristes. Il a même comparé l’actuelle contestation à des mouvements créant une « situation qui ébranle l’État et la société ». Et de donner deux exemples : « Ce qui a mis à bas l’Empire russe […] après la Première Guerre mondiale, avec les conséquences de la révolution d’Octobre », en 1917, « ou, dans les années 1990, ce qui a fait s’effondrer l’Union soviétique et conduit au pire de ce qu’on aurait jamais pu imaginer. »

Depuis quelques années, avec la crise économique, Poutine ne peut plus poser au « bon tsar » qui ne voudrait que le bonheur de son peuple. Alors, comme la contestation de sa personne et de la corruption de son régime se renforce, il tente de faire peur. Il veut se présenter comme un rempart, le seul face au chaos qui menace.

Cela vise d’abord à ressouder derrière lui ceux qui, dans les hautes sphères du pouvoir, se verraient bien lui succéder. En effet les rivalités de clans, de moins en moins feutrées, pourraient créer un climat d’affrontements et un affaiblissement de l’État, comme celui dont Poutine a eu tant de mal à faire sortir la bureaucratie russe après la décennie Eltsine.

Mais Poutine, qui s’est offert pour Noël une immunité totale et un poste de sénateur à vie pour après sa présidence, sait aussi qu’un autre danger guette le régime : celui d’une explosion de colère populaire contre le train de vie de dirigeants dont on voit de plus en plus qu’ils s’enrichissent sans cesse tandis que la population, elle, s’appauvrit. Un constat que font de plus en plus de petites gens, de travailleurs, et à plus grande échelle que les manifestations du 23 janvier. Leur succès témoigne d’une colère, d’un mécontentement social, qui sont en train de monter.

                                                        Pierre LAFFITTE (Lutte ouvrière n°2739)

Edf : hausse des tarifs

 

Racket énergétique

 


Ce 1er février, la facture moyenne d'électricité des 23 millions de foyers encore abonnés aux tarifs bleus d'EDF va augmenter de 1,6 %, soit d'environ 15 € annuellement.

         EDF justifie cette nouvelle hausse des tarifs réglementés par des coûts de production et de distribution plus élevés, mais pas seulement : EDF se prémunit ainsi par anticipation d'une hausse du nombre de factures impayées du fait de la crise économique.

         À cette hausse s'ajoute pour certains l'harmonisation « par le haut » de la taxation locale (TCFE) : cela va toucher les foyers de milliers de communes où ce taux était jusqu'ici-bas, et se traduire par un alourdissement de la facture, jusqu'à plusieurs dizaines d'euros par an.

         Pendant qu'EDF préserve ses profits, les pouvoirs publics corsent l'addition...

Maladies professionnelles : la reconnaissance des conditions de travail des mineurs

 

Une espérance de vie de 10 ans de moins que l’espérance de vie des hommes en France

 


Après dix ans de mobilisation et d’action judiciaire, 726 anciens mineurs de charbon de Lorraine ont obtenu de la cour d’appel de Douai la reconnaissance du préjudice d’anxiété pour avoir été exposés à substances toxiques. Ils vont toucher chacun 10 000 euros, payés par l’État puisque leur employeur, les Charbonnages de France n’existent plus.

         Ils sont 726 encore en vie. 49 sont décédés depuis le début de la procédure à un âge moyen de 68 ans : 10 ans de moins que l’espérance de vie des hommes en France ! Cela en dit long sur les conditions de travail qu’ont eu à subir les mineurs.

         Comme le dit François Dosso, ancien mineur Cfdt porte-parole de ce combat, dans la presse : « Les mines sont fermées mais il n’y a pas de nostalgie. On regrette la camaraderie, la solidarité, le plein emploi… mais nous ne regrettons pas le bagne. Certains chantiers des houillères, c’était Cayenne. La seule différence c’est qu’il n’y avait pas de crocodiles au fond de la mine ».

         Les crocodiles, ils sont au sommet des entreprises et de l’État.