5G :
profits cinquième génération
16 Septembre 2020
Devant un parterre de patrons de
start-up réunis pour l’occasion dans un des salons de l’Élysée, Macron s’est
moqué lundi 14 septembre des élus signataires d’une tribune réclamant un bien
modeste moratoire de six mois sur le déploiement de la 5G en France.
Tout en nuance, le président les
a comparés à des nostalgiques de la lampe à huile et aux membres des
communautés Amish hostiles à tout progrès.
La technologie de
télécommunication de cinquième génération promet des échanges de données
beaucoup plus rapides, comme le téléchargement d’un film en haute définition en
moins d’une seconde. Selon ses concepteurs, elle permet des progrès
technologiques pouvant se révéler utiles à la société. Pour l’heure, elle ouvre
surtout des perspectives d’enrichissement rapide à une multitude d’affairistes.
Des opérateurs téléphoniques rivaux se battent déjà pour obtenir les licences.
Les équipementiers y voient des perspectives de nouveaux marchés protégés. Les
vendeurs de produits high-tech rêvent aux bénéfices réalisés sur les ventes à
prix d’or des objets équipés de la 5G à ceux qui en ont les moyens.
Tous se réjouissent d’avance,
confortés par les 7 milliards d’euros déjà dédiés à la filière numérique dans
le plan de relance.
Macron a voulu soigner son image
de président tourné vers la modernité, dans la campagne déjà entamée pour sa
réélection. Il a surtout montré à sa manière le rôle que joue l’appareil
d’État, répondant toujours présent pour accorder son soutien aux milieux
d’affaires. La question de l’utilité réelle des produits mis sur le marché
reste accessoire à côté des profits envisagés et la diffusion réelle des
progrès à toute la société est le cadet de leur souci.
Combien d’habitants de villages,
et pas seulement, sont aujourd’hui encore privés d’un accès correct à Internet,
alors que la désertification des services de l’État et même le télétravail
imposé par le patronat le rendent indispensable dans la vie quotidienne ?
Dans cette économie capitaliste,
la mise au point de nouvelles technologies n’est pas faite pour faire
progresser l’ensemble de l’humanité. Une fraction croissante de celle-ci n’a
même pas accès aux versions précédentes, tandis que l’impact éventuel des
nouveaux procédés sur l’environnement n’est pas pris en compte.
Dans un monde en pleine crise,
l’argent continue de couler à flot pour les affairistes et les spéculateurs qui
sentent venir la manne et la protection de l’État, avant de se jeter demain sur
un autre secteur encore plus rentable. C’est apparemment cela que Macron et
consorts appellent le progrès.
Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2720)
Réglons
déjà les problèmes actuels liés au numérique. Réparateurs sur un coffret de la
Fibre à Argenteuil vendredi
Agenda : aujourd’hui
dimanche :
-de 14 à 18 heures :
au Temple, rue du Temple, les œuvres de Kambach et de Jean-Marc Thérin ;
-à 16 heures : avec
le Comité Jean Vilar, promenade sur les traces d’un espace en danger.