dimanche 6 septembre 2020

Université Paris I : la catastrophe


Et les premières victimes, les étudiants les plus modestes

 
Habituellement déjà trop juste



La situation est catastrophique encore à l'université. Le manque de moyens, dénoncé depuis longtemps, pèse encore plus avec l'épidémie, qui exigerait des adaptations matérielles, avec des Cours Magistraux et des TDs en effectifs dédoublés. Or, rien de tout cela n'a été prévu.
     C'est d'autant plus grave qu'avec le bac de l'an dernier, qui a connu un sursaut de réussite (+8%), le nombre d'étudiants attendus est plus élevé que jamais et exigerait absolument des moyens supplémentaires, notamment pour accompagner les nouveaux qui risquent d'arriver avec quelques lacunes scolaires dues au confinement.
     Le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) n'aidera pas : aucun programme de recrutement de fonctionnaires n’est prévu et la précarité des personnels sera même accrue.
     Enfin, l'emploi du temps cette année sera imposé aux étudiants sans aménagement possible. Une réelle catastrophe pour celles et ceux qui survivaient financièrement avec un boulot parallèlement à leurs études.


samedi 5 septembre 2020

Plan de relance… des profits patronaux


Les patrons empocheront et n’en feront qu’à leur tête

 


Le Premier ministre Castex vient de présenter le plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans qui était annoncé depuis le début de l’été. La plupart des mesures étaient déjà connus. Sans surprise donc, le gouvernement va verser des milliards aux entreprises, au profit surtout des plus grandes.
Comme ses prédécesseurs, il prétend que ces cadeaux serviront à l’emploi ; mais comme à chaque fois, les patrons empocheront et n’en feront qu’à leur tête

Fret SNCF : la relance… des discours à la réalité. Un exemple dans la région lyonnaise parmi d’autres


De travaux pour lesquels dès maintenant, il serait possible d’embaucher massivement

 


Un train de fret à la sortie de la gare de l'Arbresle (département du Rhône)

Macron et le gouvernement affirment que le transport ferroviaire et le fret font partie des priorités de leur « plan de relance » mais concrètement, il n’y a rien. La ligne Sain Bel – Courzieu, qui achemine le granulat d’une carrière Lafarge, doit ainsi fermer, jetant 9 000 poids lourds par an sur la route. Cette décision serait liée au fait que les travaux de rénovation nécessaires ne sont prévus que pour 2024, trop tard pour le capitaliste qui exploite la carrière.
Pourtant, il y a des centaines de milliers de travailleurs au chômage, des ouvriers, des ingénieurs,… désireux de travailler. Bien des travaux sont indispensables, dans les transports ou le logement, mais pour que les « plans »  annoncés par l’État ne servent pas à remplir les poches des grands groupes, pour qu’ils servent à créer les emplois nécessaires, il faudra que les travailleurs les placent sous leur contrôle direct.

Macron et l’impérialisme français au Liban


Une « chasse gardée » de l’impérialisme français depuis 1919

 
Derrière les embrassades, de gros intérêts également masqués

Pour la deuxième fois en un mois, Macron s’est rendu au Liban, où il a distribué conseils et mises en garde, appelant les dirigeants du pays à « changer le Liban », avant de se mettre en scène aux cotés des quelques-uns des 700 militaires français présents en permanence sur place en posant, à Beyrouth, sur les lieux de l’explosion du 4 août.
Pourtant, depuis la création du Liban il y a 100 ans, la France n’a cessé de soutenir les dirigeants de ce régime haï par la population, mais béni par les capitalistes de l’Hexagone. Et si Macron multiplie les déplacements, c’est pour défendre les intérêts des banques et des financiers français dans ce pays. La population libanaise a toutes les raisons de lui faire aussi peu confiance qu’à ses propres dirigeants

Éducation : Covid 19, face aux risques sanitaires dans les lycées, le règne de la bricole en vue…


Multiplier les contraintes mais sans augmenter les moyens

 


Une correspondance d’un de nos amis d’Argenteuil qui enseigne cette année dans l’Aisne

Au lycée Leonard de Vinci de Soissons, les consignes sanitaires ne pourront pas être respectées, faute de moyens et de personnel.
Normalement, les tables à la cantine devront être disposées en quinconce pour empêcher les contaminations en évitant les face à face sans masque. Cela ne pourra être fait, faute de place. Une autre solution aurait été d'installer du plexiglas entre les tables. Cela ne sera pas fait non plus, faute d'argent. La cantine risque donc d'être un lieu de contamination.
Le gouvernement impose également une désinfection journalière des salles de classe. Cela se fera sans moyen supplémentaire, aucune embauche d'agent de service n'ayant été prévue : il faudra donc mettre les élèves à contribution pour nettoyer, à tour de rôle.
Enfin, seuls les élèves qui le demandent auront un masque, alors que le lycée accueille beaucoup d'élèves dans une situation financière difficile. Une distribution de masque, puisque ceux-ci sont obligatoires, serait la moindre des choses.
Au lycée Paul Claudel de Laon, il n'y a tout simplement pas de gel hydroalcoolique dans les salles. Il incombe aux élèves de se laver les mains régulièrement. Un encombrement des sanitaires est à prévoir !...

Argenteuil : quand Jean Castex donne l’impression d’avoir en tête le projet Cap Héloïse


Non, monsieur Castex ne fait pas partie du Comité Jean Vilar !

 


Nous avons déjà évoqué la « circulaire  sur le rôle des préfets en matière d'aménagement commercial dans le cadre de la lutte contre l'artificialisation », signée par le Premier ministre, et datée du 24 août dernier. Elle vaut la lecture in-extenso même si c’est un peu long. Pour résumer, les préfets doivent avoir une attitude très vigilante sur l’artificialisation d’espaces pour y installer des surfaces commerciales. Nous sommes totalement au cœur de l’affaire Jean Vilar-Cap Héloïse. Il est même fait référence à la possibilité pour les préfets de faire appel au tribunal administratifs pour contrer de tels projets.
         À la lecture de cette prose, on ne peut que considérer que le préfet du Val d’Oise a eu tout faux lorsqu’il n’a pas tenu compte ni de textes déjà en vigueur ni des avis négatifs du préfet de région et du commissaire enquêteur, pour lever en juillet dernier tout obstacle à la délivrance d’un permis de construire.
         C’est vrai, il venait d’arriver. Il a sans doute été pris de cours. Il n’a pas eu le temps d’analyser le sujet.
         Un an a passé et il a eu le temps de s’installer. Et si c’est le Premier ministre qui l'exige… DM

Un extrait
 
Un lien pour une lecture in extenso, via l’Association des Maires de France

https://medias.amf.asso.fr/upload/files/cir_45033_ZAN.pdf

 

vendredi 4 septembre 2020

Élections régionales de 2021 : grandes manœuvres en cours. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Cuisine électorale : vieux pots et soupe rance

02 Septembre 2020

La crise sanitaire n’a pas empêché les partis de gauche de tenir fin août leurs universités d’été et de poursuivre leurs grandes manœuvres. Le PS, la France insoumise, Europe écologie- Les Verts ou le PCF cherchent la meilleure configuration d’alliances pour gagner ou sauver des élus lors des élections régionales de 2021.

 


Les ténors ambitieux de ces partis, Mélenchon, Jadot et les autres, rivalisent pour se poser en candidat « commun » lors de la présidentielle de 2022.
Génération après génération, la même pièce se reproduit, avec l’apparition de nouveaux acteurs quand les anciens sont trop usés et quelques innovations dans les dialogues et le langage. Longtemps au centre des moutures de l’union de la gauche, le PS reste très affaibli par le quinquennat de Hollande et sa défaite aux législatives de 2017. Il est aujourd’hui concurrencé par les écologistes, qui se sentent pousser des ailes depuis leurs succès aux dernières municipales.
Entre le PS et LFI, c’est désormais à qui sera le plus écologiste. À Blois où se tenaient les journées du PS, Olivier Faure a multiplié les déclarations d’amour à Yannick Jadot, promettant que « la justice écologique sera le cœur de notre combat » et annonçant « un printemps de la gauche et de l’écologie ». Aux journées de LFI, près de Valence, Mélenchon a affiché sa complicité avec le maire EELV de Grenoble avant de d’embrayer sur « l’urgence climatique » et « le péril collectif » que représente le réchauffement du climat.
Les écologistes séduisant surtout les cadres et la petite bourgeoisie urbaine, Mélenchon a eu des mots pour les électeurs des classes populaires et les militants ouvriers. Il a dénoncé avec verve les lois du marché, proposé des nationalisations, et même la planification de l’économie. Parce qu’il sait que le PCF et son réseau militant comptent encore, il a fait le déplacement à Malo-les-Bains pour la journée d’été de ce parti. De leur côté, les dirigeants du PCF n’ont rien d’autre à proposer que « le réchauffement des relations entre toutes les formations de gauche pour battre Emmanuel Macron », selon les mots de Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime.
Mais battre Macron pour mettre Jadot ou Mélenchon à l’Élysée ne changera pas plus le sort des travailleurs que le remplacement de Sarkozy par Hollande en 2012. Que l’union se fasse finalement autour de LFI, d’EELV ou du PS, ou qu’elle ne se fasse pas, cela n’enrayera ni la crise économique ni la crise écologique engendrées par un système capitaliste en faillite. Ces partis et ces personnalités cherchent le meilleur langage pour séduire le plus grand nombre d’électeurs. Mais une fois installés au sommet de l’appareil d’État, au Parlement ou dans les ministères, ils n’ont d’autres solutions ni d’autres objectifs que de se soumettre aux exigences des capitalistes.

                                               Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2718)

Education : rentrée des « vacances apprenantes » souvent complètement ratées



Sur LCI aujourd’hui vendredi
A 12 heures 25
Nathalie ARTHAUD en débat


Les leçons ratées de Blanquer

 


Le ministère de l'éducation a pourtant suggéré des "vacances apprenantes". Mais sans y mettre les moyens adaptés (comme d'habitude...) : dans certaines villes, les dispositifs ont été annulés comme à Argenteuil apparemment (à me confirmer, merci lecteur) au dernier moment, les budgets Education Nationale étant insuffisants pour rémunérer les professeurs volontaires pour ces "cours pendant les vacances".
Les entreprises privées de cours particulier ont profité de cette ambiance pour se faire de la publicité, et proposer aux familles de payer pour avoir des cours de "rattrapage" (pardon, de remise à niveau). 
Les villes ont parfois voulu imiter le ministre : à Eaubonne par exemple, des "stages" étaient proposés aux élèves la dernière semaine d'aout. Pour les écoliers de primaire, ce sont des personnes payées par la mairie qui donnaient ces cours. Mais pour les collégiens, cette mairie (pourtant passée à « gauche » en juin dernier) a fait de la publicité pour Acadomia, une de ces "boites à cours privés", en finançant une partie du prix de ces cours !
Pourtant, de nombreux jeunes adultes, à défaut de jobs d'été, étaient volontaires, et aptes, à assurer ces petits cours.