jeudi 2 juillet 2020

Argenteuil – bilan d’une guerre de chefs, la campagne du maire sortant et de feu son challenger


Dernier remake

 
Georges Mothron disant aurevoir à Philippe Doucet ?

Les habitants d’Argenteuil ont eu affaire à une campagne étonnante, pas seulement liée à la situation sanitaire.
         Pour notre part, nous avons bien eu du mal à voir la différence entre les programmes des uns et des autres, dont la référence était pour tous uniquement la dimension locale, alors que pour les habitants la situation générale est surdéterminante.
         Bien évidemment, nous connaissions les têtes de liste, et il y a des différences, certes marginales, entre le vainqueur et son challenger principal.
         Georges Mothron a fait du Georges Mothron et a promis qu’il serait à son poste les six années qui viennent. On y croit. Sur l’affaire Jean Vilar, quand on récolte 10 % des suffrages possibles, et que l’opposition à son projet est plus que jamais active, un seul mot à lui souffler : abandon !
         Je reviendrai peut-être sur la nature de cette liste, au vu des élucubrations pour la diaboliser durant la campagne. Ce qu’elle est suffit amplement à ce nous nous préparions à la combattre, sans avoir à lui inventer des maléfices supplémentaires. En revanche, et c’est indiscutable, sa solidarité va à la classe que nous combattons, et il s’agit de préparer aux luttes qui viendront les habitants et les employés communaux qui sont en première ligne.
         Chacun pouvait s’interroger dimanche soir si Philippe Doucet aller continuer de tenter de relancer sa carrière à Argenteuil. Nous avons sa réponse, c’est non. Avec activisme, prêt à toutes les manœuvres, il a su réunir une équipe de campagne faite de bric et de broc, d’un petit noyau d’anciens, mais aussi d’ex-ralliés à Macron, d’un « syndicaliste », de transfuges du réseau de droite, de participants qui attendaient la venue du temps des grandes promesses, et de quelques, quelques honnêtes gens désintéressés. En tout cas, leur candidat a dû au moins battre un record : celui des arbres abattus pour la fabrication du nombre incalculable de ses tracts… pour un résultat que nous pouvons mesurer aujourd’hui.
         Après sa défaite de 2014, Philippe Doucet, ancien maire et ancien député disparut très largement de la vie locale, occupé par ses ambitions ministérielles, Défenseur inconditionnel de la loi El Khomry contre les travailleurs, porte-parole de Valls, électeur de Macron. Il peut toujours commencer à rédiger ses mémoires. C’est ce qu’il indique peut-être en déclarant qu’il allait se tourner vers d’autres horizons. En tout cas, en démissionnant avant le premier conseil municipal d’intronisation de demain vendredi, il fait un drôle de pied de nez à ses électeurs. À eux d’apprécier.
         Il reste qu’il obtient ses meilleurs résultats dans les quartiers les plus populaires d’Argenteuil. Durant cette campagne, certes dans le vide, avec un certain charisme, il a su mobiliser de très nombreuses énergies qui aujourd’hui doivent connaître un réveil douloureux.
         Comme nous aimerions que le petit nombre d’entre eux que nous connaissons et qui sont respectables se mettent sérieusement à réfléchir à la nature de la société et aux données de l’heure. DM

Argenteuil – bilan des élections municipales 2020, une « gauche » très minoritaire, différente du « camp des travailleurs »


« Révolutionnaires citoyens » et « révolutionnaires communistes »

 
"Argenteuil tous ensemble"

Loin derrière les deux premiers, la liste conduite par Omar Slaouti obtient un score minoritaire mais tout à fait honorable, un peu moins de 15 %. Elle a désormais quatre élus au conseil municipal.
         Elle réunissait la gauche traditionnelle, du PCF aux Insoumis avec une once de NPA. Elle a fait une campagne active, et n’a pas cédé à toutes les sornettes lamentables sur le « vous faîtes le jeu de la droite en vous maintenant », et elle s’est maintenue au second tour. Mais c’est la gauche gouvernementale, qui prépare les prochaines élections, départementales et régionales, mais avant tout la prochaine élection présidentielle, et rêve d’une prochaine alternance.
         Révélateur à ce sujet était l’affirmation d’un des leaders de la France insoumise, Adrien Quatennens, à la télévision dimanche soir, se déclarant pour la « révolution citoyenne », c’est-à-dire, selon ses mots, « une révolution par le vote ». Bref, aux antipodes d’une perspective révolutionnaire de lutte de classe.
         Nous verrons l’activité que ces quatre élus mèneront face aux problèmes qui très vite ne vont pas manquer de se poser à l’échelle locale dans le cadre de l’actualité nationale. Ils déclarent dans un communiqué que leurs élus « s’appuieront sur les mobilisations de la population et se feront leurs porte-parole dans l’assemblée communale ».
         Quant à nous sans représentant au conseil municipal, même si une proportionnelle intégrale nous aurait permis d’en avoir un, nous appuierons, participerons, et si nous en avons les moyens, initierons toutes les mobilisations nécessaires face à ces problèmes qui très vite ne vont pas manquer de se poser à l’échelle locale comme à l’échelon du pays.
         Nous espérons que nous y retrouverons ces militants, au-delà de nos divergences fondamentales, divergences que nous pouvons discuter par ailleurs. J’espère qu’ils seront parmi eux nombreux à venir le faire lors de notre fête Lutte ouvrière des retrouvailles des 26 et 27 septembre prochains. DM

mercredi 1 juillet 2020

Macron, le climat et la santé des actionnaires


Le blabla oui, s’attaquer aux actionnaires surtout pas !

  

Parmi les trois mesures de la Convention pour le climat retoquées lundi par Macron, il y a la taxation de 4 % des dividendes.
Macron veut bien parler d’environnement et de climat, surtout que c’est porteur politiquement en ce moment. Mais à condition que ça ne coûte par un sou aux actionnaires. Et pourtant la pollution économique de  « l’argent dingue » qu’ils accumulent fait de plus en plus de dégât, avec des conséquences dramatiques induites pour le climat.

Femmes : la force des travailleuses sans masque


« Nous ne sommes rien soyons tout »

 


Un collectif de 22 couturières bénévoles du Sedanais a fabriqué plus de 7 000 masques au plus fort de la crise. Ces travailleuses ne comptent pas en rester là, bien qu’elles aient pour la plupart repris leurs activités professionnelles.
Outre la production de masques adaptés aux malentendants et personnes autistes qui se poursuit, elles répondent aujourd’hui à une commande de l’hôpital Necker, en plaids destinés aux nourrissons prématurés. Et une dizaine d’entre elles se lancent dans la formation. Elles dispenseront des cours gratuits afin de former des femmes, en situation de grande précarité, à la couture.
Ces travailleuses pallient non seulement à l’incurie de l’État et cherchent maintenant à permettre à des femmes, que la société capitaliste met sur le carreau, de relever la tête. Cela montre une fois encore le dévouement, les capacités d’initiative et d’organisation dont sont capables les travailleuses et les travailleurs, pour répondre aux besoins de la population.
Alors finissons-en avec un système capitaliste qui ne pense qu’en terme de rentabilité, d'intérêt privé,et de profits. Les travailleurs font tout et peuvent tout. A eux de diriger la société !

Argenteuil : Philippe Doucet annonce son retrait politique de la Ville


Les carriéristes et les militants

 


Philippe Doucet, ancien maire et député d’Argenteuil-Bezons vient d’annoncer la fin de sa carrière politique à Argenteuil. Il ne dit pas si les « autres horizons » qu’il évoque dans sa vidéo de départ concernent un autre territoire ou la fuite de la « politique » elle-même. Et cela n’est vraiment pas intéressant pour les habitants.
         Ce carriériste de cette forme de politique totalement au service de la classe dominante rêvait d’un poste de ministre. Pourtant prêt à tous les soutiens à Hollande et Valls, il y aura échoué. Au niveau local, l’éventail de ses manœuvres et turpitudes n’aura pas permis d’éviter dimanche dernier à sa liste un nouvel échec.
         Il s’en va donc à la manière, toutes proportions gardées, d’un Jospin.
         Voilà les carriéristes, constructeurs uniquement de leur propre carrière. Combien l’histoire d’Argenteuil en a connu de ces comètes, de droite comme de gauche, faisant un petit tour et puis s’en vont.
         A-t-on vu des militants du mouvement ouvrier quittant la Ville uniquement parce qu’ils n’avaient obtenu que 1,9 %, sur la base intégrale de leurs idées ? Loin des places, ils font ce qu’ils ont à faire pour préparer la renaissance du mouvement communiste.
         On ne peut pas reprocher à Philippe Doucet de ne pas avoir eu un certain charisme qui lui a permis d’entraîner nombre de gens dont tous n’étaient pas très « intéressés ».
         C’est à ceux-là que nous aimerions nous adresser, car nombreux sont parmi cette fraction-là ceux qui appartiennent au monde du travail.
         S’engager dans l’action politique, c’est d’abord réfléchir, regarder, connaître, approfondir, comparer, pour choisir en connaissance de cause ensuite.
         Car si un carriériste quitte le navire, un autre pointe déjà à l’horizon, et est prêt à embarquer. La troisième ville de la région parisienne vaut bien un arrêt. Seuls les militants dévoués à leur idéal restent à leur place. Il est vrai que c’est eux qui finiront par faire avancer les affaires de la société, à l’échelon local comme de toute l’Humanité. Dominique MARIETTE

Argenteuil – l’ancien maire, les barrières et les gestes barrière


Un entre soi révélateur

 
La maison commune… pour quelques-uns...

On aurait pu croire que seuls les locaux de l’hôtel de ville seraient fermés au public dimanche soir pour la soirée électorale habituelle. Eh bien non, non seulement ils l’étaient, mais également les abords directs et le parc l’étaient également, là où les habitants auraient tout de même pu se retrouver pour discuter des résultats et de bien d’autres choses.
         Mais non, pas question. Quant au site internet de la ville, c’était écran noir. Pourtant, les résultats des bureaux habituellement annoncés les uns après les autres auraient très bien pu l’être.
         Que voulez-vous, les « représentants du peuple » avaient la tête ailleurs.

 

Une barrière aux « gestes barrière »

 
Si nous n’avons pas eu la berlue, les gestes barrières n’étaient pas au rendez-vous lors de l’annonce du résultat effectuée par l’ex-maire et futur maire.
         Pourtant, c’était la seule chose qu’il nous disait pendant le confinement. C’est aussi sa justification pour opérer un déconfinement au ralenti.
         Oui, ça doit être la joie du succès. Mais tout de même, quel mauvais exemple.

Argenteuil – avenir incertain, un projet « Cap Héloïse » à abandonner d’urgence


Des édiles confrontés à une situation aggravée

Quelle soit la couleur de l’édile, les maires vont être confrontés dans les mois qui viennent à des problèmes supplémentaires liés à la crise et difficiles à régler. Argenteuil, ville populaire s’il en est, est directement concernée. Montée de la pauvreté, du chômage, des jeunes en particulier, d’un côté, et des recettes que l’on imagine en régression de l'autre. Bref, une équation impossible.
         C’est sur le métier que l’on connaît le forgeron.
         Mais on connaît déjà le forgeron !
 
 

Un projet « Cap Héloïse » à abandonner d’urgence

Il a peu été question du projet « Cap Héloïse » durant la campagne des élections municipales. Les listes des deux principaux challengers ont compris qu’il ne fallait pas trop la ramener sur le sujet, l’un ayant pris l’initiative du projet, le second sachant que ce dernier qu'il a poursuivi n’était guère populaire.
         Que va-t-il se passer maintenant ?
         D’abord il n’est pas dit que le promoteur ait totalement envie de le poursuivre dans la situation actuelle. Et puis, Georges Mothron n’a justement pas gagné les élections sur son projet. Il l’a emporté face à la mobilisation de ses électeurs très hostiles au retour éventuel de Philippe Doucet. Comme nous l’avons déjà dit, ces électeurs, même s’ils l’ont emporté, sont minoritaires.
         Lors des activités de signature de la pétition s’opposant à la démolition de la salle Jean Vilar, nous avons mesuré une opposition très ferme et majoritaire à celle-ci.
         Il reste donc aux militants du Comité Jean Vilar à s’adresser encore et toujours plus à la population d’Argenteuil qui est très loin d’être au courant des enjeux de cette affaire. 8000 signature en 2017 ! 8000 supplémentaires dans les mois qui viennent ? DM

mardi 30 juin 2020

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 29 juillet


Face à la crise, imposer le maintien des emplois et des salaires !

L’abstention record au deuxième tour des municipales a été à la mesure du désintérêt des classes populaires à l’égard des élections. Pendant qu’une nouvelle cohorte de politiciens, peinturlurés en vert à la mode écologiste, se bousculent au portillon pour prendre la place des anciens notables discrédités, les riches possédants continuent à pousser un nombre chaque jour croissant de travailleurs vers le chômage et la pauvreté.
Le groupe pharmaceutique Sanofi vient d’annoncer sa volonté de supprimer 1 700 emplois en Europe, dont 1 000 emplois en France sur trois ans.
Est-ce que Sanofi rencontre des difficultés ? Absolument pas ! Avec un chiffre d'affaires au premier trimestre d’environ 9 milliards d'euros, en hausse de près de 7 %, il se porte très bien. Pendant l’épidémie de Covid-19, ses résultats ont été dopés par la vente de médicaments antidouleur, le Doliprane en particulier. Le groupe a même prévu de verser à ses actionnaires un dividende supérieur à celui de l'année précédente, pour un montant total de près de 4 milliards.
Pour les dirigeants de ces grands groupes, la course à la rentabilité ne s’arrête jamais. Alors que la précédente restructuration n’est même pas achevée, Sanofi met en œuvre un plan d’économies de 2 milliards d’euros annoncé il y a six mois. Selon l’un de ses dirigeants, cette réorganisation correspondrait à une « nouvelle stratégie », consistant à « abandonner certaines activités pour se recentrer sur quelques créneaux porteurs », autrement dit ceux qui rapportent le plus. Sanofi abandonne la recherche dans le diabète et les maladies cardio-vasculaires et se lance dans celle d’un vaccin contre le Covid-19 qui peut rapporter très gros…
« C’est la santé pour le fric », comme l’a résumé un syndicaliste de Sanofi. Pour les dirigeants de ce laboratoire, seuls comptent la courbe de leurs profits, les cours de leurs actions en Bourse et les dividendes qu’ils pourront verser à leurs actionnaires.
Dans la même semaine, la direction du finlandais Nokia, numéro 3 mondial des équipementiers télécoms, a annoncé un plan de suppression de 1 233 emplois, soit un tiers de l’effectif total du groupe en France. Là non plus, ce n’est pas l’épidémie du Covid-19 qui explique cette saignée. Depuis le rachat d’Alcatel par Nokia en 2015, c’est le quatrième plan de licenciements !
La politique des dirigeants de ces groupes illustre celle de toute la classe capitaliste engagée dans une guerre permanente pour les parts de marché et les profits, une guerre qui se mène toujours avec la peau des travailleurs.
Les licenciements, le chômage, l’appauvrissement des classes populaires ne découlent pas d’une fatalité économique, mais des choix qui sont faits pour sauver à tout prix les profits d’une minorité.
Rien ne justifie que des millions de femmes et d’hommes se retrouvent aujourd’hui au chômage, sans pouvoir vivre correctement ! Qu’il soit ouvrier chez Renault, employé chez Sanofi ou ingénieur chez Nokia, celui qui perd son emploi sait qu’il a peu de chances d’en retrouver un dans la situation actuelle. Défendre son emploi, c’est aujourd’hui une question de vie ou de mort !
Pour se défendre, les travailleurs devront se battre en mettant en avant un programme de mesures à imposer pour contrecarrer la politique des classes dirigeantes.
Aux plans de licenciements patronaux prétendument justifiés par les exigences de compétitivité et de rentabilité, les travailleurs devront opposer la nécessité de garantir un emploi à chacun à tout prix. Pour cela, il y a une solution simple qui consiste à répartir le travail entre tous et, pour s’assurer que les salaires soient véritablement maintenus, il faudra imposer leur indexation sur les prix.
Alors que les besoins sont criants dans la santé, l’éducation, les transports, le logement et bien d’autres domaines, les travailleurs devront imposer des embauches massives partout où c’est nécessaire pour satisfaire les besoins de la population. Pour financer ces mesures, il faut prendre sur les bénéfices passés et présents, ainsi que sur les fortunes des actionnaires. Et afin de vérifier que cela se fait, les travailleurs devront imposer leur contrôle sur les comptes des entreprises.  
Il en va de l’intérêt du monde du travail, comme de la grande majorité de la société.