lundi 17 décembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 17 décembre 2018


Les travailleurs doivent imposer aux capitalistes leur droit à l'existence

Le gouvernement et les médias se sont empressés d’enterrer le mouvement des gilets jaunes, après les manifestations en baisse de samedi dernier, qui ont cependant encore réuni des dizaines de milliers de personnes.

Castaner appelle à « libérer les ronds-points », tandis que Philippe fait mine de s’excuser de ce que le gouvernement n’ait pas « assez écouté » et promet que cela va changer. Quel que soit l’avenir de la contestation des gilets jaunes, les raisons de la colère ne disparaissent pas avec ces belles paroles.

Philippe promet des débats qui vont s’éterniser durant des mois et se dit même favorable au référendum d’initiative citoyenne, que des politiciens de tout bord reprennent à leur compte. Mais que le gouvernement permette ou non aux électeurs de s’exprimer plus souvent ne changera pas le fond de sa politique, au service du grand capital et des très riches qui le monopolisent.

Les gilets jaunes l’ont démontré : la mobilisation est bien plus efficace que n’importe quel référendum ! Leur détermination a contraint Macron à en rabattre un peu, même si ces mesures sont insuffisantes et qu’elles seront payées par les classes populaires. Elles seront en effet financées par l’argent public, puisqu’il n’est pas question de s’en prendre aux capitalistes.

C’est au nom du travail que le gouvernement se contente d’une hausse de la prime d’activité sans augmenter le SMIC horaire car, à l’entendre, cela mettrait l’emploi en danger. Les travailleurs seraient donc condamnés à accepter les sacrifices, les payes minables pour des conditions de travail de plus en plus dures et des contrats toujours plus précaires, au nom de la lutte contre le chômage ?

Les bas salaires, la précarité et le chômage vont ensemble. Ils sont le résultat de la guerre que le grand patronat mène au monde du travail pour garantir ses profits, et de la politique qu’il impose en conséquence. Licenciements annoncés par le trust pharmaceutique Sanofi, fermetures de restaurants Flunch et de magasins HappyChic, deux filiales du groupe de la famille milliardaire Mulliez, fermeture d’une usine Nestlé dans l’Oise, d’une usine du groupe anglais Luxfer Gas dans le Puy-de-Dôme… La liste n’en finit pas de s’allonger, et des milliers de travailleurs et leurs familles vont se retrouver sur le carreau.

Ford, qui affiche 7,5 milliards de dollars de bénéfices pour 2017, a confirmé cette semaine la fermeture de l’usine de Blanquefort. Les emplois de près de 900 travailleurs sont condamnés, sans compter ceux des sous-traitants. Macron dit qu’il n’exclut pas de demander à Ford le remboursement des aides reçues. Cette menace dérisoire n’empêchera pas le trust de licencier tranquille. Comme bien d’autres avant lui, Ford a empoché les aides en s’engageant à rester pour une période donnée et il met maintenant la clé sous la porte le plus légalement du monde.

Macron s’aplatit devant les exigences du capital, tout comme ses prédécesseurs. En son temps, Hollande avait déclaré « inacceptable » le plan social de PSA qui supprimait des milliers d’emplois et fermait l’usine d’Aulnay, pour mieux l’accepter après quelques petites retouches cosmétiques.

Le gouvernement reproche à Ford de ne pas jouer le jeu… Mais ce jeu, c’est celui du capitalisme, où ceux qui remportent la mise sont toujours les grands actionnaires ! Les capitalistes eux-mêmes en fixent les règles, exigeant que l’État les arrose d’argent public sans que cela garantisse un seul emploi.

La mobilisation des gilets jaunes a mis sur la table l’un des problèmes des travailleurs : dans l’un des pays les plus riches du monde, il n’est pas possible de vivre dignement de son travail. C’est la loi qu’impose la grande bourgeoisie, mais ce n’est pas une fatalité.

Les travailleurs sont au cœur du système, dans les entreprises où naissent les profits. Ils ont la force et les moyens de se battre pour leurs intérêts ; pour l’interdiction des licenciements, l’augmentation générale des salaires, des retraites et des allocations et leur indexation sur les prix. Ces exigences vitales, les travailleurs ne pourront les obtenir que par leurs luttes, en s’attaquant à la domination du capital sur l’économie.

Lutter pour nos conditions d’existence signifie remettre en cause  la loi du capitalisme, qui conduit la société d’une catastrophe à l’autre, menaçant même l’existence de la planète. En prendre conscience est la première étape de ce combat, que les travailleurs sont les seuls à pouvoir mener pour une autre société, débarrassée de la logique du profit.

1000 euros pour tous, privé, public, retraités, allocataires : mise en bouche



Comme un avant-goût de ce qui est vraiment nécessaire

 

Macron a annoncé le versement d’une prime de fin d’année de 1000 euros pour les travailleurs du privé, à la discrétion des actionnaires des entreprises concernées. On imagine qu’elles ne vont pas se précipiter pour le faire spontanément.
         1000 euros, ce serait toujours bon à prendre, même si ce qui est nécessaire ne serait-ce pour rattraper ce que nous avons perdu ces dernières années serait une augmentation immédiate générale, de 100 euros, 150 ou 200 euros, voire davantage, chaque mois et pour tous.
         En attendant, Philippe a déclaré que cette prime ne concernait pas les premiers salariés de… Philippe, les travailleurs des fonctions publiques.
         Et comment donc ?
         Ces travailleurs sont logés à la même enseigne de la chute du pouvoir d’achat que tous les travailleurs du privé. Ce qui serait bon pour les uns doit l’être pour tous.
         Premier mot d’ordre : une hausse substantielle des salaires, des pensions et des allocations, et leur indexation sur la hausse des prix. Et pour la fin de l’année : 1000 euros pour tous, pour les travailleurs du public comme pour ceux du privé, et pas à la convenance des employeurs, mais une décision gouvernementale pour tous.

Des économies faites sur le dos de la population


Avec les plus de 200 milliards de subventions d’Etat, là, il y a du grain à moudre

 


Laurent Saint-Martin, vice-président (LREM) de la commission des finances vient d’affirmer qu’il faudrait que l’État « économise » de 80 à 100 milliards d’euros ces trois prochaines années. Des chiffres qui démontrent que les prétendues  concessions de Macron pour répondre aux  gilets jaunes et faire face aux risques de contagion de la contestation … seront financées  par les classes populaires.  
Les  économies budgétaires  envisagées se traduiront entre autre par des suppressions massives d’emplois dans la fonction publique, par la dégradation, voire la fermeture de  services utiles aux plus modestes. Les richards, les capitalistes sont, eux, exonérés par Macron de tout effort financier. Pourtant, ce devrait être eux à qui il faudrait présenter la note. Et cela, seuls les travailleurs, en lutte, peuvent l’imposer.

Violences policières : témoignages


Lycéens, gilets jaunes, journalistes, faut qu’ça cogne comme aurait dit Boris Vian

 


Des journalistes ont porté plainte contre les violences policières  délibérées dont ils ont été victimes  et témoins lors de la manifestation du 8 décembre à Paris, mais  aussi  lors des   manifestations contre la loi travail en 2016.
Tir de Flash-Ball , coups répétés de matraque, blessures par tirs de grenades, etc. Ces témoignages illustrent  la réalité des violences policières contre  ceux qui, quels qu’ils soient, sont présents sur les lieux des manifestations...
Castaner encourageait il y a peu les journalistes à signaler les bavures policières dont ils étaient  témoins , car, disait-il « nous avons un devoir d’exemplarité » Quel faux cul ! Car qui commande la police, sinon ce même Castaner ?

Migrants : solidarité avec nos frères de classe


Liberté de circulation et d'installation pour tous

 


Différentes organisations appellent à manifester le mardi 18 décembre pour dénoncer la situation faite aux migrants, le droit d'asile de plus en plus restrictif, le manque de places d'hébergement qui condamne à la rue des milliers de personnes, dont des centaines d'enfants.
Alors que les pays impérialistes comme la France sèment la misère et les guerres aux quatre coins de la planète, ils se hérissent de barbelés et empêchent les bateaux de sauver les naufragés en mer. Pour dénoncer la barbarie croissante que le monde capitaliste impose aux exploités sur toute la planète, pour réclamer la liberté de circulation et d'installation pour tous, Lutte Ouvrière s'associe à cet appel.

Argenteuil : nouveau logo sur la carte d’invitation à la cérémonie des vœux. En tout cas, cela a fait causer, et c’est tant mieux


Rétropédalage ?

 


Notre article sur le nouveau logo apparu sur les invitations envoyées aux invités de la cérémonie des vœux du maire du 20 décembre a fait beaucoup causer.
         Le premier adjoint est monté au créneau pour dire « qu’il n’y a aucun changement de logo à Argenteuil (officiel) ». Oui, mais que fait ce logo sur les invitations très officielles de la municipalité ? C’est un faux ? Une initiative originale ? Une « plaisanterie » comme semble le dire un de ses collègues ?
         Etonnant donc.
         Celui-ci s’en prend à moi-même qui alerterait tout un chacun là où cela n’aurait pas lieu d’être… contre cette municipalité réactionnaire à laquelle elle appartient. Pour tout dire, cette municipalité est certes souvent réactionnaire (je l’accorde, pas toujours), et elle l’est en l’occurrence dans ce logo calotin qui fait référence à un faux manifeste, mais elle est systématiquement cachotière. C’est la loi du genre, je l’admets, mais cette loi est fondamentalement antidémocratique. Je combats donc pour l’information maximale, la transparence et le contrôle, et je mets donc mes idées en actes, ce qui me donne beaucoup de travail, mais également une petite satisfaction d’utilité publique.
         En tout cas, ce monsieur ne peut que constater que ma brève l’a obligé comme son premier confrère à amener quelques éclaircissement qui pour l’avouer, ne m’ont pas encore convaincu. DM 

 

dimanche 16 décembre 2018

Manifestation pour les salaires : intervention de Jean-Pierre Mercier

Aide aux migrants, sept de Briançon. Ils ne courberont pas la tête


Les sept de Briançon : une condamnation scandaleuse

 


Le tribunal de Gap a condamné sept militants pour aide aux migrants, distribuant des peines allant de six mois de prison avec sursis à quatre mois fermes. Le 22 avril dernier, ces militants avaient symboliquement franchi la frontière entre l'Italie et la France en compagnie de migrants. Ils entendaient répondre à une provocation de militants d'extrême droite, qui avaient bloqué un col emprunté par des migrants.
Cette décision est dans la ligne de la politique de Macron & co contre les migrants et contre ceux qui les aident. Les sept militants font appel, avant tout pour en montrer qu'eux-mêmes et tous ceux qui les soutiennent ne courberont pas la tête.