jeudi 13 décembre 2018

Lycées et universités : la contestation s’étend


Lycées et universités : la contestation s’étend

Depuis le début décembre, une certaine effervescence règne dans la jeunesse scolarisée. Dans toute la France, des lycées sont bloqués par les élèves. Les universités aussi sont touchées par cette mobilisation. Des manifestations sont organisées dans les villes.



À Paris, la présidence de l’université a fait fermer Paris 1 Tolbiac quelques jours, de peur de connaître la situation de l’an passé. Une assemblée de 2 000 étudiants a eu lieu à Nanterre. 3 000 étudiants se sont réunis le 6 décembre à l’université du Mirail à Toulouse, mais il y avait aussi 1 000 étudiants dehors, qui voulaient entendre. Mardi 11 décembre, une manifestation de plusieurs milliers de jeunes a eu lieu à Paris. 700 ont manifesté à Besançon, 3 000 à Toulouse, etc.
Parmi les revendications exprimées, il y a bien entendu l’opposition aux dernières réformes de l’Éducation nationale, Parcoursup, la réforme des lycées, l’augmentation du droit d’inscription pour les étudiants étrangers non européens. Sur ce dernier point en particulier, à Nanterre les étudiants concernés ont raconté en assemblée comment cela s’ajoutait à toutes les difficultés de la vie pour des jeunes venant de pays pauvres. Les étudiants mobilisés comprennent bien que cela s’inscrit dans la même logique que le reste.
Mais, au-delà de ces questions, c’est l’ensemble de la situation qui pousse les jeunes à manifester. Bien des jeunes savent que leur avenir est bouché. Ils connaissent les fins de mois difficiles de leurs parents et eux-mêmes ont parfois du mal à se nourrir ou à se loger. Ils voient les conditions de vie des classes populaires se dégrader, les moyens mis dans la santé et l’éducation réduits comme peau de chagrin, pendant que l’argent se concentre à un pôle de la société. Ainsi ce collégien ayant tenté un blocus de son établissement a répondu au principal atterré qu’il faisait cela contre Macron, responsable de l’appauvrissement de ses parents.
Bien des lycées des banlieues se sont mobilisés. La colère s’exprime aussi dans des assemblées, tenues souvent par des lycéennes, et dans lesquelles les jeunes discutent de toutes ces questions et plus généralement du fonctionnement de la société.
Dans bien des établissements, ils discutent aussi de comment étendre le mouvement naissant. En effet ils ressentent que les gilets jaunes ont ouvert une voie et qu’il faut saisir l’occasion d’engager la lutte. En ayant envie de faire partie de ceux qui contestent la société, les jeunes préparent leur avenir de la façon la plus sûre qui soit.

                                           Marion AJAR (Lutte ouvrière n°2627)

Argenteuil, les manœuvres pré-électorales locales s’accélèrent


Tant que les collectivités locales seront soumises à la loi du capital…

 
Dans le meilleur des cas, les grandes limites de ce que l'on peut y faire

Les manœuvres électorales locales ont commencé depuis des mois, mais elles s’accélèrent aujourd’hui. Les écuries se forment. Et ce petit jeu commencé bien en amont de mars 2020 connaît un certain petit succès, à l’aune de l’activité politique locale très limitée de ces dernières années.
         Mais entre cette activité et l’actualité, il y a un net décalage. Et cela au-delà de l’engagement, plutôt du non engagement du plus grand nombre des participants de ces cercles pré-électoraux à l’égard de ce qui se passe depuis des semaines avec la mobilisation des « gilets jaunes », même s’il y a quelques exceptions, de la part de militants que nous pouvons retrouver lors de telle ou telle manifestation.
         Mais pour l’essentiel, le décalage est ailleurs.
         Ces habitants aspirent à une ville différente. Leur intention est louable, mais justement ce ne sont pas les intentions qui comptent, mais les moyens dont on dispose pour atteindre les buts auxquels on aspire.
         Les attaques des gouvernements successifs contre les collectivités locales sont une réalité.
         Serviteurs du grand patronat industriel et financier, ils lui ont servi et continuent à lui servir la soupe. Il suffit de penser aux milliards du CICE, qui ne sont qu’une partie des subventions d’Etat qu’il récupère.
         Et l’on peut voit Macron en rajouter. Les quelques concessions concédées à une fraction des classes populaires seront payer par d’autres fractions de celles-ci, et par de nouvelles attaques contre les services publics utiles à la population, via en particulier les communes.
         Avant de faire des plans sur la comète, ceux qui rêvent d’une ville bien différente, devraient penser à cela s’ils veulent avoir demain les moyens de leurs ambitions, et être aux côtés de ceux qui considèrent que la question centrale de l’heure est la mobilisation pour, en reprenant une formule simple, « faire payer les riches » dont les profits depuis des décennies ont été totalement épargnés. 

 PS. Bien évidemment, tout cela peut-être discuté fraternellement, DM

mercredi 12 décembre 2018

Nathalie Arthaud : Après l'intervention d'E. Macron

Macron : pas question de s’attaquer aux riches, ses maîtres ! Manifestons !


Les riches et les grands patrons ne passeront pas à la caisse.



L’une des seules annonces de Macron faites à la télévision en faveur du pouvoir d'achat des travailleurs concerne le SMIC. Il a promis que les smicards seraient augmentés de 100 euros… « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur » a-t -il ajouté.
Pour réaliser ce tour de passe-passe, Macron a prévu d’augmenter de quelques dizaines d’euros la prime d’activité. Il financera cela en augmentant les impôts, c’est-à-dire en faisant payer la population laborieuse. Bref on a beau prendre ses propos dans tous les sens, ce sont toujours les riches et les grands patrons qui jamais ne paient.

Manifestation à Paris
  Manifestons vendredi 14 décembre
à 12h30
La CGT appelle à manifester le 14 décembre notamment pour l'augmentation des salaires. Lutte ouvrière appelle à se joindre à cette manifestation. Toutes les occasions pouvant permettre aux travailleurs de faire entendre leurs revendications doivent être saisies.
A Paris, le cortège de Lutte ouvrière a rendez-vous à 12h30 à République.

LR, RN, la bourgeoisie a des serviteurs-amis de rechange


Pour eux, tout ce que vous voulez, mais laissez tranquilles le patronat !


"Cachez ce mot à qui je ne saurais faire un quelconque désagrément !"

Sur France 2, après le discours de Macron, les représentants des LR et du RN présents sur le plateau se sont empressés d'évoquer le pacte de Marrakech pour détourner l'attention des travailleurs, des retraités sur les migrants.
Pour ces politiciens de droite et d’extrême droite, le mouvement des gilets jaunes a le grand défaut de commencer à cibler les capitalistes et les riches en posant le problème du niveau des salaires. Ces politiciens surfent sur les préjugés contre les étrangers et les fantasmes peu ragoutants véhiculés par l'extrême droite. Cela sert de paratonnerre pour dévier la colère. Cela n’a rien de surprenant. Ils sont dans leur rôle.

AB-Habitat Argenteuil-Bezons : la question des salaires, comme partout, une nécessité vitale


La seule solution, chez AB-H comme ailleurs, la mobilisation !

Demain, tous les travailleurs de la coopérative AB-Habitat sont appelés à se réunir au siège à 11 heures pour échanger sur la situation, puis pour se restaurer ensemble, puis à faire grève l’après-midi à l’occasion du conseil d’administration.
         Non seulement, il n’y a pas eu d’augmentation des salaires depuis trois ans, mais en plus les travailleurs doivent faire face à la morgue du nouveau directeur, recruté par le président de la coopérative, le maire de Bezons.
         La section syndicale CGT à l’origine de la mobilisation s’interroge : Faudra-t-il revêtir le gilet jaune d’ABH pour être respecté, entendu ?



         Poser la question est y répondre. Oui, il faut se diriger vers la détermination des « gilets jaunes », en y ajoutant le rouge des revendications ouvrières, et la bonne vieille méthode du monde ouvrier : la grève !

Argenteuil : coup de mou à L’Argenteuillais ?


Il n’y avait pas de publicité davantage pleine d’espoir ?

Est-ce de l’humour noir pour nous réchauffer en ce mois d’hiver, mais la mise en page du dernier numéro de l’Argenteuillais laisse une drôle d’impression, du côté de la page consacrée aux tribunes des différents groupes qui composent le conseil municipal.
         Qu’on en juge :



         Certes, le groupe « Engagés pour Argenteuil » n’a pas livré sa tribune, mais est-ce une raison pour la remplacer par une publicité pour une entreprise funéraire. ?
         A moins que cela exprime l’état d’esprit de la municipalité actuelle sur sa survie après mars 2020 ?


Mais c’est que les Argenteuillais ne partent pas tous durant les fêtes

Si l’on en croit l’annonce en page 19 du journal municipal, L’Argenteuillais ne paraîtra pas d’ici le 23 janvier 2019, alors que la dernière édition que nous évoquons date du 5 décembre !
         En plus d’un mois et demi, il ne va rien se passer sur Argenteuil ? Pas d’informations locales pour ceux qui restent à Argenteuil durant les fêtes, pour les personnes isolées en particulier ? Pas de nouvelles du Téléthon passé ? De programmes des cinémas ?
         Certes, on comprend que les rédacteurs et relecteurs du cabinet municipal aient besoin de prendre leurs congés, et que le « journal profite de l’hiver pour changer de peau » !
         Mais en attendant, ceux qui apprécient d’être informés ont, eux, l’impression de ne pas avoir de pot.

mardi 11 décembre 2018

Macron à la télévision hier au soir : un communiqué de Nathalie ARTHAUD


Macron annonce des concessions mais il prépare la note aux classes populaires et épargne les capitalistes

Communiqué

Après avoir, pendant un mois, répondu à la colère des gilets jaunes avec sa morgue coutumière, Macron a daigné distiller quelques belles paroles et faire quelques concessions.
100 euros supplémentaires mensuels pour un smicard ? Ils ne coûteront rien aux employeurs, promet Macron. Autrement dit, ils seront payés par l’État, et donc réclamés aux classes populaires sous forme d’impôts ou de taxes.
La défiscalisation des heures supplémentaires et l’exonération des cotisations ? Sarkozy, cet autre président des riches, en avait fait autant, et le Medef adore cette mesure qui lui permet de ne pas embaucher.
Une prime exceptionnelle de fin d’année ? Elle sera, comme d’habitude, au bon vouloir des capitalistes.
L’augmentation de la CSG ? Cette mesure révoltante n’est annulée que pour une partie des retraités, et les pensions de misère le resteront. Rien n’est accordé aux chômeurs ni aux handicapés.
L’impôt sur la fortune ? Il ne sera pas rétabli et les riches peuvent dormir tranquilles.
Bref, Macron promet surtout aux plus riches qui l’ont choisi qu’il ne touchera pas à leur gâteau. Il préserve les intérêts des capitalistes. On est loin du compte, mais ce qui est obtenu l’est grâce à la colère des gilets jaunes. Alors, c’est le moment pour les travailleurs de se mobiliser pour leurs revendications : prendre sur les profits des capitalistes pour augmenter les salaires, les pensions et les allocations, et les indexer sur les prix.

                                                                        Nathalie Arthaud, le 10.12.18