Quand des militants débattent à Argenteuil
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Un peintre que nous aimons tous beaucoup, Kambach |
L’article du Monde diplomatique sur Pierre Rabhi a initié sur Argenteuil via
Facebook ou notre blog « lo argenteuil » un début de discussion et
d’échanges, et c’est très bien.
D’abord
loin de nous l’intention de dénigrer ceux qui mènent une action
« réformiste » pour créer des espaces d’échange, de solidarité, de
fraternité, même quand elles sont dirigées en direction non de la masse de la
population, mais de fait, d’une minorité. Notre courant politique soutient -et
c’est tellement une évidence- tout ce qui va dans le sens de resserrer des
liens collectifs, de vivre des beaux moments, et de faire de belles rencontres.
A ce sujet, nous aimerions que de plus en plus de militants qui agissent
sincèrement sur cet axe découvrent notre fête qui indique concrètement dans
quel sens de culture et de fraternité nous militons. Il en va de même de notre
côté à l’égard des autres. Et l’on peut retrouver ce que nous écrivions sur
notre blog à l’occasion du festival Alternatiba local il y a deux ans.
Sur
les remarques de Benjamin et d’Olivier sur ce que j’appellerai la
« construction individuelle », il y aurait beaucoup matière à
discuter. Benjamin écrit : « Par
la philosophie, l'introspection, la psychologie, la lecture, la contemplation,
la méditation et pour certaines et certains la prière, je vais tenter de me
changer moi-même ». Vaste question, non pas qu’il s’agit de récuser,
mais qui est extrêmement complexe comme chacun sait, où il s’agit de faire la
part entre le déterminisme et le libre-arbitre. Pour notre part, sur ce plan, nous
privilégions la voie de la conscience, et donc tout ce qui l’élève.
Mais
si Benjamin utilise une fois l’adjectif capitaliste et une fois le nom lui-même
de « capitalisme », nulle trace de cela chez Olivier. Et chez l’un
comme chez l’autre, nulle part le terme de «pouvoir ».
Pour
nous, c’est pourtant là la question centrale. Tout ce que les
« alternatifs » dénoncent ne sont que les manifestations de l’action
des tendances fondamentales prédatrices du Capital. Celui-ci dispose du
pouvoir, d’un pouvoir qui non seulement est un auxiliaire de son exploitation,
mais qui tente de le maintenir sur la route lorsque les tendances inhérentes du
capitalisme le mènent inexorablement dans le décor. Comment renverser ce
pouvoir ? Quelle force peut le réaliser ? Telles sont les grandes
questions résolues sur le plan théorique par Marx, et qui, comme chacun sait,
sont toujours d’actualité.
Olivier
écrit : « nous choisissons plutôt de "construire d'autres
pistes" que de lutter contre ces monstres ». Oui, mais ces
micro-ilots de socialisme existeront peut-être, de façon marginale, jusqu’à ce
que ces monstres capitalistes les dévorent.
Le
même indique ne plus croire aux partis traditionnels. Certes, c’est bien la
moindre des choses. Mais pourquoi les meilleurs de ces partis ont-ils
dégénérés ? Pourquoi la tâche de construire un parti, et cela à l’échelle
de la planète, capable de révolutionner le monde est-il toujours un objectif si
difficile à atteindre.
Bien
évidemment, c’est une autre discussion. Donc, à suivre, d'autant plus que notre époque difficile a besoin d'idées claires et nettes et non pas ni de références fumeuses ou vagues ni de confusion.