Arrêts
maladie : un indice de l’exploitation
Cherchant à tailler dans le
budget de la Sécurité sociale, le gouvernement a laissé entendre qu’il pourrait
changer le système d’indemnisation des arrêts maladie des salariés.
Aujourd’hui, passé les trois
jours de carence, la Sécurité sociale verse une indemnité journalière
équivalant à la moitié du salaire de base. Pour les arrêts courts, le
gouvernement envisagerait de laisser les quatre jours suivants à la charge des
patrons. Les caisses publiques économiseraient ainsi 900 millions d’euros,
disent les promoteurs de la mesure, et feraient face à l’augmentation des
arrêts maladie.
Avec une belle unanimité, le
patronat a aussitôt crié qu’on l’égorgeait, que les entreprises n’étaient pour
rien dans les épidémies de grippe et que la gastro-entérite n’était pas liée à
l’exploitation capitaliste. En protestant, le patronat se prépare simplement à
négocier au mieux de ses intérêts un éventuel changement. En répondant qu’il
s’agissait d’une discussion ouverte, le Premier ministre l’assure d’avance de
sa bonne volonté. La voie est donc tracée, le nombre de jours de carence,
c’est-à-dire de jours sans salaire, va augmenter.
Sur le fond, l’augmentation du
nombre des arrêts courts proviendrait d’une « hausse de la pénibilité
psychologique », hypothèse avancée par la ministre de la Santé, qui y voit
même une éventuelle responsabilité des entreprises. L’Assurance maladie décrit
plus simplement une dégradation générale des conditions de travail et,
particulièrement, un effet du recul de l’âge de départ en retraite. Les
travailleurs les plus usés sont bien sûr ceux qui doivent souffler le plus
souvent.
Les discussions filandreuses sur
ce qui serait juste ou non en matière d’assurance maladie et d’équilibre du
budget de la Sécurité sociale cachent à peine une réalité beaucoup plus crue :
l’exploitation au travail et la lutte de classe.
P.G. (Lutte ouvrière n°2611)
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