dimanche 14 janvier 2018

Argenteuil, « projet Héloïse », dans la série "les petits oublis du maire"


Un oubli de taille révélateur

 
Reconquérir les berges, certes, mais certainement pas de cette façon-là !

Le dernier conseil municipal d’Argenteuil du 19 décembre a en particulier été occupé par le « projet Héloïse » contesté comme chacun sait. A cette occasion, le maire avait promis sur le sujet une nouvelle information municipale et l’organisation d’une réunion s’adressant à l’ensemble des habitants.
         Pas de nouvelle à ce jour de cette dernière. En revanche, la sortie de « Ma lettre d’information » de G Mothron n’a pas tardé, intitulée joliment « L’avenir en Seine ». bien évidemment, nous reviendrons sur le contenu de celle-ci.
         Mais si cette dernière, au contenu somme tout très modeste, n’a donné aucune information et aucun argument nouveau, elle a totalement omis d’évoquer la construction de 150 logements dans le cadre de ce « projet Héloïse ».
         Il est vrai que cet aspect pose bien des problèmes. Construire ces logements dans un espace très restreint en est un. Les incidences sur les services publics nécessaires -scolaires en particulier- en est un autre. Et tout de même, cette réalisation immobilière est pourtant au cœur des espoirs financiers de l’investisseur. Alors, vraiment pourquoi un tel oubli ?

Lactalis, lait infantile, le règne d’irresponsabilité… et du profit


Le règne de l’irresponsabilité


Après les magasins Leclerc, la quasi-totalité des grandes surfaces ont admis avoir laissé dans les rayons des lots de lait infantile contaminé, même après avoir été informées de leur nocivité et après avoir reçu l’injonction de les retirer de la vente. D'après des représentants d’associations de consommateurs, les rappels de produits sont rarement mis en œuvre. Dans ce cas, vu que les victimes sont des nourrissons, « ça fout la rage,» comme le dit une mère concernée.  
      Cela montre que ces géants de la distribution sont prêts à n’importe quoi pour doper leurs

Samsung : vous avez dit « éthique » ? tu parles !





Réalité : « labellisé » exploiteur mondial

                                                                     


Des associations ont déposé une plainte en France contre  Samsung pour « pratique commerciale trompeuse ».
      La marque qui se prévaut de son comportement éthique comme argument commercial se comporte en réalité de la pire manière avec les travailleuses et les travailleurs qu'elle exploite en Corée du sud et en Chine. Les associations dénoncent l'exploitation de jeunes de moins de 16 ans, des conditions de travail incompatibles avec la dignité humaine, des horaires abusifs.
      Samsung, comme d'autres multinationales, utilise à son profit les lois et autres labels de vigilance sur les droits humains et environnementaux, pour masquer ses pratiques esclavagistes.

Alice Zeniter à Argenteuil, pour son livre, « L’art de perdre », Prix Goncourt des lycéens, à Argenteuil, le 25 janvier prochain


On nous informe. La soirée ci-dessous est uniquement sur invitation. Celle-ci sera demandée à l’entrée de l’établissement. Pour en obtenir une (places limitées), on peut le faire en se rendant à la librairie « Le presse-papier » ou en me joignant, DM, au 06.99.49.98.
 

L’association Sous les couverture vous invite à une rencontre-débat

en avant-première du salon du livre « lire sous les couvertures » autour de

L’ART DE PERDRE de Alice ZENITER,

en présence de l’auteure et de Sylvie THENAULT (historienne, CNRS)
Le jeudi 25 janvier
à 18 heures 30
au Lycée Georges Braque
à Argenteuil
 
 

Jeudi 25 janvier 2018, à 18 heures 30
Lycée Georges Braque, 21 rue Victor Puiseux, à Argenteuil
Entrée libre
 
 



 

 

 

 



 
Pas d’Histoire sans histoires !
 
La Guerre d’Algérie a opposé des Algériens à d’autres Algériens, de la même façon qu’elle divisait en France.
La question des « Harkis » reste largement taboue des deux côtés de la Méditerranée, entraînant refus et quêtes de mémoire.
Ces thèmes sont au cœur du beau roman d’Alice ZENITER, porté par une histoire familiale douloureuse.
La finesse avec laquelle Alice Zeniter les a traités n’est sans aucun doute pas étranger à l’attribution du « Prix Goncourt des Lycéens 2017 ».
 





Cette soirée ne pourrait pas se produire sans l’engagement
de la direction et des personnels du lycée Georges Braque.
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samedi 13 janvier 2018

Salaire ouvrier, indemnités, pouvoir d’achat, la dégringolade


Pouvoir d’achat : un Premier ministre alchimiste

Dans un entretien publié par Le Journal du Dimanche le 7 janvier, Édouard Philippe a défendu la politique de son gouvernement en affirmant tout simplement : « Le projet social est au cœur de notre action. »
Et d’évoquer à ce sujet des revalorisations, comme celle du minimum vieillesse, avec lequel doivent vivre plus de 430 000 personnes âgées, et qui devrait atteindre un peu plus de 900 euros par mois pour une personne seule en 2020. L’allocation aux adultes handicapés devrait également atteindre 900 euros en novembre 2019. L’augmentation sera même moindre pour les personnes en couple ou dans certaines situations particulières. Ce n’est pas avec cela que les plus démunis parmi les anciens ou parmi les handicapés sortiront d’une pauvreté indigne du 21 e siècle.
Le Premier ministre prétend rassurer les classes populaires en affirmant que le pouvoir d’achat des actifs va augmenter, notamment grâce à la suppression des cotisations salariales pour les salariés du privé, censée compenser pour eux la hausse de la CSG, et grâce à la baisse de la taxe d’habitation. Les travailleurs du privé verront peut-être leur salaire net augmenter un peu, mais d’une part ces cotisations supprimées seront autant de moins dans les caisses de la Sécurité sociale et d’autre part plus de huit millions de retraités verront, eux, leur pension diminuer à cause de la hausse de la CSG.
L’Insee a d’ailleurs fait les comptes : les mesures fiscales prévues en 2018 auront un effet négatif de 0,3 % sur le pouvoir d’achat moyen des ménages et encore, en tenant compte de la suppression de l’impôt sur la fortune qui ne profitera bien sûr qu’aux plus riches : sans cela, la baisse de pouvoir d’achat moyenne serait environ deux fois plus forte. Le gouvernement prétend donc littéralement faire passer une baisse pour une hausse ! Ce tour de passe-passe signifie surtout qu’il ne veut en aucun cas d’une augmentation des salaires qui serait prise sur la masse des profits.
Concernant le chômage, Philippe parle d’« une difficulté à trouver des travailleurs qualifiés dans certains secteurs industriels » et pointe le « problème d’adéquation entre la formation et les besoins ». La solution du gouvernement est donc la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Mais les centaines de travailleurs de Pimkie, de PSA, de Tupperware ou de grandes banques dont l’emploi est sur la sellette ne manquent pas de formation !
Enfin, Philippe annonce qu’au cas où la croissance serait plus forte que prévu et permettrait au gouvernement de dégager un excédent de budget en 2018, il ne serait pas question d’en faire profiter la population : cette cagnotte servirait au remboursement de la dette.
Voilà une série de mesures dont la dimension « sociale » n’empêchera aucun millionnaire de dormir !

                                          Nicolas CARL (lutte ouvrière n°2580)



Argenteuil : stationnement, mauvais coup pour les habitants


Le véhicule de ces messieurs-la-morale

 
C'est les marchands d'horodateurs qui sont drôlement contents

La municipalité d’Argenteuil s’apprête donc à bouleverser les conditions du stationnement dans le centre de la commune, sur le thème moraliste très paternaliste à la façon des anciens maîtres d’école : « Stationnement, adoptez de nouveaux comportements ». Ils auraient pu dire : « Adoptons de nouveaux comportements », mais non, ils ont au moins l’honnêteté de reconnaître que cela ne les concerne pas. Eux pourront toujours se garer dans l’espace qui leur est dédié dans le parking souterrain de l’hôtel de ville, et n’auront pas de problème demain lorsque les électeurs les renverront à leurs petites affaires pour se garer dans leurs quartiers périphériques. Car pour l’immense majorité d’entre eux, et en particulier pour les plus importants de ces derniers, le centre-ville ne les concerne pas. Ils habitent pour l’essentiel sur les hauteurs.
         Comme l’a évoqué un participant lors de la réunion à Pierre Dux sur le sujet mardi dernier, cette réforme du stationnement dans le centre-ville est un mauvais coup pour les habitants d’un quartier populaire dont la densité de population est très importante. Au-delà des difficultés accrues pour le stationnement ponctuel de leurs véhicules, nombreux sont ceux d’entre eux qui vont devoir souscrire dorénavant un abonnement « résidentiel ».
         Les édiles argueront que ce dernier n’a -pour l’instant- pas un coup élevé, mais il représentera une dépense supplémentaire qui viendra s’ajouter à une hausse des prix qui touche bien des produits et des services, alors que dans le meilleur des cas, les salaires de la masse des travailleurs stagnent.
         Alors, messieurs les moralistes, ne vous étonnez pas que sur cette question des nouvelles modalités annoncées du stationnement, la population de la commune ne soit vraiment pas contente, et que la colère pointe son museau salvateur.

Argenteuil, Colombes : « grands » projets ? Aujourd’hui, mais après-demain : le déluge ?


Voilà pour demain une « belle » concurrence potentielle



Alors que la municipalité d’Argenteuil se vante de ses projets économiques concernant les berges de Seine, celle de Colombes en prépare un d’une toute autre ampleur, en face, sur l’autre rive, sur la friche de l’entreprise Thalès, et surtout à l’emplacement d’une partie du grand espace sportif Yves du Manoir. Ainsi, elle prévoit : un hôtel 4 étoiles et une résidence hôtelière d’environ 12.000 m², des activités économiques sur plus de 35.000 m², des commerces sur environ 3.000 m², et une moyenne surface alimentaire sur une emprise au sol d’environ 5.000 m². (Il y a déjà un Leclerc, non loin au Fossés-Jean, à quelques centaines de mètres) !
         Le moins que l’on puisse dire est que chaque municipalité mène ses projets de cette nature, seule, sans plan d’ensemble régional intégrant les véritables possibilités commerciales futures.
         A propos du « projet Héloïse », nous nous rappelons l’évocation d’un argument avancé par ses initiateurs, celui d’une zone de chalandise potentielle pour l’espace commercial envisagé de près d’un million de consommateurs !
         Bien évidemment, lorsque l’on veut justifier n’importe quoi, tout argument est bon, c’est humain. Quant au sérieux, c’est une toute autre affaire, mais, pour les promoteurs, seul le présent de leurs profits compte, pas le devenir futur de toutes leurs initiatives.

Police, une opération politique. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Policiers agressés : faits tronqués et opération politique

Dans l’affaire des deux policiers agressés par des jeunes la nuit du 31 décembre à Champigny-sur-Marne, en banlieue parisienne, le moins qu’on puisse dire est que les médias ont d’abord présenté une version partielle des événements.
Les journaux télévisés ont diffusé les images choquantes de la policière à terre, frappée violemment par plusieurs jeunes. Les policiers seraient arrivés après que des voitures avaient été renversées par des jeunes refoulés d’une soirée de Nouvel An et auraient alors été agressés sauvagement.
Il y a manifestement eu là la violence stupide de quelques individus, mais par ailleurs le témoignage d’un lycéen, venu en aide à la policière pour l’éloigner de ses agresseurs, a éclairci les faits. La perspective d’une soirée du Nouvel An à 15 euros, vantée sur les réseaux sociaux par l’organisateur, a attiré des centaines de jeunes devant une salle loin de pouvoir tous les recevoir. Des bousculades de plus en plus importantes ayant entraîné la chute d’un petit muret, puis d’une cloison, les organisateurs ont appelé la police, qui une fois arrivée, s’est comportée comme elle a l’habitude de le faire avec des jeunes des quartiers de banlieue pour disperser un attroupement, procédant à des jets immédiats de lacrymogène et à des tirs de flashball. C’est après cette intervention musclée que quelques rues plus loin, deux policiers ont été agressés par un groupe de jeunes.
Face aux commentaires des médias – un journaliste du Figaro a même disserté à propos de ces événements sur la radicalisation islamique dans les banlieues ! – le jeune témoin a tenu à affirmer que la foule était mixte, aussi mélangée qu’elle peut l’être dans les quartiers populaires, qu’elle était constituée quasi exclusivement de jeunes mineurs, et que l’immense majorité des jeunes venus pour faire la fête n’avait absolument pas participé à l’agression des deux policiers.
Du côté des politiciens aussi, on a assisté à une avalanche de réactions autour de ces événements montés en épingle. Macron a parlé d’un « lynchage lâche et criminel » ; Gérard Collomb, d’« attaque contre la République », la droite et bien sûr le FN y ont vu une occasion de surenchère en reprenant la demande des syndicats de policiers d’augmenter la sévérité des peines, de rétablir les peines plancher et même de supprimer les allocations aux familles. Et tous de se demander gravement : « Y a-t-il impunité pour ceux qui s’en prennent à la police ? »
Cette affaire illustre le rôle indistinctement répressif de la police envers les jeunes des quartiers populaires, celui de médias qui ne rapportent qu’une partie des faits, et enfin celui de politiciens qui n’hésitent pas à aller sur les pires terrains de la démagogie.

                                       Antoine FERRER (Lutte ouvrière n°2580)

Pas toute la presse, comme de bien entendu, Et dans tous les cas, même la bonne n'est jamais à "avaler".