samedi 9 septembre 2017

Loi travail 2 : une attaque générale


Loi travail : une attaque générale

Les ordonnances permettant au gouvernement de modifier certaines dispositions du Code du travail sont loin d’être une attaque exclusivement tournée contre les salariés du privé. Elles visent tous les travailleurs, depuis les travailleurs qui ne trouvent que des emplois précaires jusqu’aux fonctionnaires titulaires.
 
 
D’abord, elles font partie d’un ensemble, comprenant l’augmentation de la CSG pour tous, le gel du point d’indice, donc des salaires, et les suppressions de postes dans la fonction publique, la suppression de 150 000 contrats aidés. De plus, les travailleurs sous contrat de droit privé sont de plus en plus nombreux dans les services publics, avec toutes les formes possibles et imaginables de contrats. Enfin, chacun doit avoir en mémoire la façon dont les gouvernements ont procédé pour la retraite. L’État et le patronat avaient d’abord attaqué dans le privé, prétendant que les caisses étaient en faillite. Puis ils ont aligné les retraites des fonctionnaires, prétendant mettre ainsi tout le monde sur le même pied. Ils se préparent désormais à faire reculer de nouveau l’âge de départ en retraite, cette fois pour tout le monde en même temps. De façon plus générale, il est certain que la destruction du contrat de travail dans le privé voudrait être le prélude à une attaque en règle contre les salariés des services publics.
Il y a déjà dans ce pays des millions de travailleurs qui ne sont protégés par aucun statut. Ils vont de contrats d’intérim en CDD, entrecoupés de périodes de chômage et de contrats dans les collectivités locales. Le contrat de travail que les ordonnances cherchent à détruire n’existe déjà plus pour eux, ils sont soumis aux conditions de travail et de salaire qu’ils trouvent dans leurs différents emplois. C’est bien pourquoi ils ont intérêt, eux les premiers, à ce que les conditions générales ne se dégradent pas encore plus. En matière de condition ouvrière, un recul pour les uns est un recul pour tous.

                                                 Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2562)

Tous ensembles le 12 septembre,
Manifestons à Paris, de la place de la Bastille à la place d’Italie
Départ à 14 heures

 

Ouragan Irma, Harvey, et les autres, quand les pauvres sont les premières victimes


Ouragan Irma : une rafale de promesses. Et après, du vent ?

 


Après la dévastation semée sur les îles Saint-Martin et Saint-Barthélemy par l'ouragan Irma, Macron, Philippe et leurs ministres multiplient les déclarations sur la solidarité nationale. C'est un minimum ! On verra quels moyens réels ils mettront en oeuvre pour la reconstruction et à qui ils vont profiter.
         Lors des catastrophes dites naturelles précédentes, les quartiers pauvres - et ils sont nombreux à Saint-Martin avec l'essor du tourisme - sont plus ravagés que les autres et moins vite reconstruits. Comme après le cyclone Hugo il y a 25 ans en Guadeloupe, on peut craindre que les fonds débloqués profitent plus aux promoteurs et aux propriétaires d'hôtels qu'aux quartiers populaires.
         C'est encore plus frappant et choquant en Haïti. Si Irma n'a fait que frôler le nord de l'île, les conséquences connues sont déjà dramatiques. Isolés, sans électricité, de nombreux habitants n'ont même pas été prévenus de l'arrivée de l'ouragan. Si la catastrophe est climatique, le désastre est social !

vendredi 8 septembre 2017

Argenteuil Jean Vilar toujours debout accueille le forum des associations


Défense de l’espace et du complexe Jean Vilar. Rien n’est joué




Demain aura lieu dans l’espace jean Vilar le traditionnel « forum des associations » d’Argenteuil. Encore une fois, il se déroulera dans l’espace Jean Vilar, dans son complexe, sur son parking, sous ses frondaisons.
         L’an passé, la municipalité nous avait bien dit que c’était le dernier en ce lieu, que début juillet 2017, tout cela allait commencer à être rasé. Puis les obstacles et les difficultés qu’elle n’avait pas vues se sont accumulés pour entraver son « projet Héloïse » concocté dans le secret par l’ancien maire, et qu’elle veut imposer à la population.
         Après que la fin de l’utilisation de « jean Vilar » ait été reportée par deux fois, pour la fin octobre 2017, et maintenant pour la fin février 2018, le complexe est heureusement toujours debout.
         Mais tous ces retournements pas clairs, ces nouveaux délais ont par la même occasion perturbé la vie associative locale et ses projets qui n’avaient pas besoin de cela. Et, au-delà de cette fin février 2018, c’est à nouveau l’inconnu, avec la perspective de nouveaux reports à la clé. L’installation d’une structure de « transition » au Val-nord, près de la nouvelle Halle des sports pose bien des problèmes, et si elle finit par s’installer, elle ne pourra offrir aux utilisateurs les mêmes services.
         Tout est possible encore. Le « comité Jean Vilar » se structure et se mobilise. Il informe les habitants qui sont très loin de se douter de ce qui se trame du côté de la Seine et de Jean Vilar.
         En tout cas, ce forum est un moment important de la vie locale. Il est une des rares occasions pour les habitants de se retrouver. Cette année, il permettra de s’informer et de discuter de ce projet que nous considérons comme catastrophique.

Argenteuil Sempérit : un combat pour sa vie, un combat de dignité ouvrière


Pour la défense de son emploi mais également un acte de dignité ouvrière

 
                                                                                             Photo M. Lenhardt

Nous nous sommes retrouvés rue des charretiers hier midi pour un nouveau « jeudi de la colère » autour des travailleurs de Sempérit d’Argenteuil dont l’usine est menacée de fermeture. Avec eux il y avait des proches de ces ouvriers et des militants, venus aussi nombreux que lors des précédents jeudis du début de l’été.
         Nous sommes intervenus bien entendu pour soutenir ces travailleurs inquiets, menacés, mais en colère. Leur lutte qui prend de l’ampleur à ce retour de vacances est bien sûr un combat pour leur vie et celui de leurs familles. Mais c’est aussi un combat de la dignité ouvrière.
         La bourgeoisie est certes aujourd’hui à l’offensive. Et cela dure depuis un certain temps. Mais lorsqu’on nous opprime, la première des réactions est de montrer que l’on n’est pas d’accord. Cette expression de dignité ouvrière sera aussi au cœur de la manifestation de mardi prochain 12 septembre où les ouvriers de Sempérit seront en première ligne du défilé parisien. Oui, le 12, déjà affirmer le refus du monde du travail et de ses éléments conscients au-delà des suites nécessaires que les travailleurs devront ou seront en mesure de lui donner.
         Et nous savons qu’il y aura tôt ou tard un retour de bâton. Et puisque l’on célèbre actuellement le 100ème anniversaire de la Révolution russe de 1917, on peut trouver dans le livre « Petrograd rouge » dont je cite actuellement des extraits sur notre blog « lo argenteuil », ce qui se produit lorsque la peur change de camp, et qu’au pouvoir dans les usines des actionnaires, des capitalistes et de leurs larbins succède celui des travailleurs ! Qu’on se le dise ! Tôt ou tard, ce retour de manivelle viendra. DM

Ordonnances Macron : une déclaration de guerre contre l'ensemble des salariés. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Ordonnances : une déclaration de guerre à l’ensemble des salariés

Le projet contenu dans les ordonnances constitue une remise en cause de ce que les travailleurs avaient pu imposer à leurs exploiteurs par leurs luttes depuis plus d’un siècle.

 


La fin du contrat de travail concerne l’ensemble des salariés du pays. En effet, dans les établissements de moins de 50 salariés, regroupant la moitié des salariés du pays, le patron pourra prendre l’initiative de modifier uniquement le contrat de travail : il lui suffira d’un vote des salariés organisé à son initiative.

La mise en pièce du contrat de travail

Le contrat de travail signé par l’employeur et le salarié lors de son embauche, définissait jusque-là le salaire et les conditions d’emploi, dans tous les domaines. Pour tout ce qui n’était pas écrit, on s’en rapportait à la loi ou à la convention collective. Les combats de la classe ouvrière ont permis d’obtenir plus de droits pour les salariés et des garanties écrites dans le contrat de travail ou dans la loi.

Avec les ordonnances, ce contrat de travail devient un chiffon de papier que la partie patronale peut modifier unilatéralement. Cela veut dire s’attaquer au salaire, aggraver les horaires et les conditions de travail du jour au lendemain. Pire, les ordonnances prévoient que le refus du salarié d’accepter les modifications de son contrat de travail entraîne de droit son licenciement.

Jusque-là, un patron qui licenciait pour un tel motif pouvait être condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et être obligé de verser au minimum six mois de salaire au salarié, et souvent plus. Maintenant, il ne pourra plus être condamné, il devra simplement payer au salarié ses primes de licenciement et quelques heures de formation.

Certes, dans les entreprises de plus de 50 salariés, il faudra des signatures de syndicats majoritaires ou un référendum. Mais on voit comment, en usant de chantage et en s’appuyant sur la soumission de certains syndicats, des reculs sont déjà imposés aujourd’hui. Désormais, les salariés des grandes entreprises seront tout autant sous la menace que les autres.

Les licenciements toujours plus faciles

Cela va d’abord toucher la masse des licenciements individuels. Pour rappel, il y a environ un million de licenciements par an ; les licenciements collectifs représentent moins de 10 % du total. À cela s’ajoutent plus de 400 000 ruptures conventionnelles individuelles.
Les ordonnances réforment radicalement les motifs et les procédures de licenciement. Pour avoir le droit de licencier, le patron était censé respecter des procédures et les motifs de licenciement devaient être évoqués au cours d’un entretien et écrits dans la lettre de licenciement. Tout cela passe aux oubliettes et le patron pourra désormais invoquer de nouveaux motifs au fur et à mesure de la procédure.
Alors que le non-respect de toutes les règles entraînait la nullité du licenciement, les ordonnances prévoient que cela coûtera au patron, dans le pire des cas, un mois de salaire du travailleur licencié.
En dehors des motifs de licenciement économique, Macron a tenu à rajouter toute une série d’articles sur la possibilité de substituer aux plans sociaux des ruptures conventionnelles collectives. Il prévoit également l’élargissement du recours aux contrats de chantier. Ces possibilités existaient déjà, mais le gouvernement a tenu à les élargir et à les institutionnaliser, pour bien montrer au patronat qu’il peut faire ce qu’il veut.
Précarité généralisée
Il apparaît au final que les contrats temporaires de toute nature pourront être étendus, au-delà des 18 mois maximum actuels, jusqu’à 24 mois. Le temps de carence entre deux contrats pourra être raccourci, voire supprimé. La requalification du contrat de travail en CDI sera encore plus difficile, voire impossible. C’est donc la porte ouverte à une précarisation générale et continue de millions de salariés.
La liste des remises en cause des droits des salariés n’est pas exhaustive. Sur les 159 pages des cinq ordonnances, qui devraient entrer en application dès la fin septembre, il y a bien d’autres reculs. Tout ce qui concerne les droits des travailleurs à choisir leur représentant sera défini pour l’essentiel dans des décrets. Il s’agit là de faire plaisir aux plus bornés des patrons, qui ne supportent pas de présence syndicale dans leur entreprise.
Cette attaque en règle montre à quel point il est urgent de faire entendre le rejet large et profond de l’ensemble de la classe ouvrière.

                                              Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2562)
 

Tous ensembles mardi 12 septembre
Dans l’action
Manifestons à Paris
De la place de la Bastille à la place d’Italie
Départ à 14 heures

SNCF, cheminots, comme pour les travailleurs du privé, face aux attaques, un même combat


Cheminots, travailleurs du public ou du privé,  même combat

 


Le Monde vient de rendre publics les propos de Macron, échangés le 1er juillet dernier avec quelques cheminots lors de l'inauguration du TGV atlantique. Il annonçait vouloir remettre en cause, dès l'année 2018, le statut des cheminots, en particulier concernant leur retraite.
Il agit à l'égard des cheminots, qu'il présente comme des privilégiés, comme avec l'ensemble des travailleurs.
La seule façon de le faire reculer est de se mobiliser tous ensemble, quel que soit notre statut ou notre contrat de travail. Cela commence par être le plus nombreux possible dans la rue le 12 septembre.

Migrants, la politique de Macron : les renvoyer vers la violence et la mort ?


Le droit d’asile selon Macron

 


Mardi 5 septembre, dans un discours aux préfets, Macron a annoncé une « refondation complète » de la politique d'asile et d'immigration avec une future loi résumée par cette formule : « Nous reconduisons beaucoup trop peu ». Macron a prétendu qu'on laissait « s'installer des centaines de milliers » de migrants dans « un no man's land administratif » et qu'il faudrait « améliorer les retours vers les pays d'origine ».
En juillet, Macron réclamait l'installation de camps en Libye pour y trier ceux qui cherchent à atteindre l'Europe. Qu'importe qu'en Libye les migrants, livrés aux trafiquants et aux milices, soient presque systématiquement battus et rackettés.
Renvoyer les migrants vers la violence voire la mort, voilà la politique d'asile selon Macron.

jeudi 7 septembre 2017

Argenteuil Sempérit : propositions indécentes des licencieurs


Comment des actionnaires se moquent de travailleurs licenciés et menacés…

Comme la loi « l’y oblige » la direction de Sempérit, l'entreprise menacée de fermeture, propose des postes de reclassement pour les travailleurs d’Argenteuil dont elle veut fermer l’usine !
         Jugeons de la liste à la Prévert qu’elle propose :
         -2 dans le nord de la France ;
         -25 en Allemagne et en Autriche ;
         -12 en Chine, à Shangaï, mais à condition pour les postulants de parler le… mandarin ;
         -32 en Tchéquie ;
         -18 en Hongrie ;
         -4 en Inde ;
         -et 18 en Pologne ;
         Sur place, 6 mois pour les candidats sur la base de leur salaire antérieur d'ici, et après… au niveau de la rémunération du pays !
         Dire que ces propositions ne sont pas sérieuses ne serait pas… sérieux !
         En revanche, on pense davantage aux termes de « foutaises » ou de « foutage de gueule… ». Chacun nous excusera de cette vulgarité exceptionnelle.

 



Aujourd’hui, à partir de 11 heures 30 « les jeudis de la colère » des travailleurs de Sempérit