Transports
d’Île-de-France : le tarif navigue haut
Après être passé l’été dernier de
70 à 73 euros, le passe Navigo, abonnement mensuel qui permet de se déplacer
dans toute l’Ile-de-France, va à nouveau augmenter le 1er août. Il
passera cette fois de 73 à 75,30 euros, soit 3 % de hausse. Le carnet de dix
tickets passera lui aussi de 14,50 à 14,90 euros.
Valérie Pécresse, la présidente
LR de la région et du Stif (transports en commun de l’Ile-de-France), espère
peut-être que cette augmentation, noyée dans celles qui tombent chaque été,
passera inaperçue. En tout cas, ses promesses de 2015, avant son élection à la
tête de la région, se sont envolées : « Je maintiendrai le passe Navigo à 70
euros, affirmait-elle. Il n’est pas question de jouer avec le pouvoir
d’achat des Franciliens. » Non seulement elle a menti, par deux fois, mais
l’argumentation du Stif, invoquant les travaux, la densification du réseau, la
comparaison avec les abonnements des autres capitales européennes, le maintien
sans changement du prix du ticket à l’unité, etc., est tout sauf convaincante.
Les travailleurs qui empruntent
chaque jour les RER, métros, bus, tramways ou trains d’Ile-de-France en savent
quelque chose : les retards et pertes de temps dus aux pannes, trains supprimés
et autres problèmes liés à une maintenance insuffisante allongent parfois de
manière insupportable des temps de transport quotidiens de trois heures ou
plus. Qu’on ne vienne pas leur dire qu’ils devraient être contents et, en plus,
payer de plus en plus cher pour être transportés dans des conditions souvent
éprouvantes.
Le Stif aurait, dans ses comptes
2016, annoncé un excédent de 216 millions d’euros. Et, de toute façon, il n’y a
aucune raison que les millions de voyageurs supportent une hausse de 3 % de
leurs dépenses de transport, alors que le smic a tout juste été augmenté de
0,93 % – l’inflation, prétendument –, ou que les salaires des ouvriers de
Renault ou des salariés de la fonction publique ne l’ont été que de 0,6 %.
Ce qu’il faut augmenter, en
revanche, c’est la participation des entreprises, en particulier les plus
grosses, qui au-dessus de onze salariés doivent le versement transport (entre
1,50 et 2,85 % des salaires dans la région parisienne). Ce sont en effet elles
avant tout qui bénéficient du réseau qui leur transporte, jour après jour, les
salariés qui fabriquent leurs profits.
Viviane
LAFONT (Lutte ouvrière n°2551)