Hamon,
marchand d'illusions, et Fillon, ennemi déclaré des travailleurs
Aucun travailleur ne regrettera
Valls, écarté par la primaire du PS. Après avoir singé Sarkozy comme ministre
de l’Intérieur, il a mis en œuvre une politique particulièrement antiouvrière
comme Premier ministre. Avec Hollande, il a distribué les cadeaux au patronat,
du CICE à la loi travail, en passant par la généralisation du travail du
dimanche. Son arrogance à l’égard des travailleurs n’a eu d’égale que sa
servilité envers les riches.
C’est sur ce discrédit que Hamon
s’est appuyé. Il a promis un revenu universel de 750 euros d’ici à 2022. Après
des années de chômage de masse et d’une misère toujours plus grande, il
présente ce revenu comme un progrès. Mais 750 euros ne permettent pas même de
sortir de la pauvreté ! Ce dont les classes populaires ont besoin, ce
n’est pas de la charité, mais d’emplois et de salaires corrects.
Hamon explique que
l’automatisation va rendre le travail plus rare. Pourtant, si la société
fonctionnait pour l’intérêt collectif, l’automatisation permettrait de réduire
le temps de travail et d’augmenter les salaires. Dans le système capitaliste,
elle est utilisée pour améliorer les profits, et non les conditions d’existence
des travailleurs. Changer cela, Hamon ne l’envisage pas puisqu’il ne conteste
pas ce système basé sur l’exploitation capitaliste.
Et puis, qui financerait le
revenu universel ? Hamon n’envisage pas de prendre l’argent là où il
est : chez les capitalistes, à commencer par ces vingt-et-un super-riches
qui possèdent autant que 40 % des Français. Les classes populaires
seraient donc plus taxées.
Bref, si Hamon suscite de
nouvelles illusions, elles se solderont demain par autant de déceptions. Il
s’inscrit dans la longue histoire des marchands d’illusions du PS, les Mitterrand,
Jospin et Hollande.
Tous les acteurs de la campagne
sont maintenant en place. À droite, Fillon a été pris la main dans le
sac ! Le soi-disant modèle de probité aurait fait bénéficier sa femme de
500 000 euros d’argent public pour un emploi fictif. Et de 100 000
euros supplémentaires de la part d’un ami milliardaire, pour un autre emploi du
même tonneau. Fillon, qui pose au chrétien vertueux, adore surtout la sainte
oseille !
Généreux avec les siens, il a
promis du sang et des larmes aux classes populaires : l’augmentation du
temps de travail et la baisse du salaire horaire ; 500 000
suppressions d’emplois publics ; le report de l’âge de la retraite ;
la fin de la prise en charge de la plupart des frais médicaux ; la hausse
de la TVA, etc. En même temps, il s’est engagé à de nouveaux cadeaux pour ses
amis les grands bourgeois. Fillon dit clairement qu’il mènera la lutte de
classe pour eux, contre les travailleurs.
Peut-être son discrédit
profitera-t-il à Macron et à Le Pen. L’un et l’autre veulent également servir
la bourgeoisie ! L’ex-banquier ne s’en cache même pas. Quant à la
châtelaine de Saint-Cloud, pour se faire une place, elle attaque les
travailleurs étrangers, en épargnant les capitalistes français. À la manière de
son idole Donald Trump, dur envers les migrants et coqueluche de Wall Street.
Face à ces politiciens, le camp
des travailleurs doit se faire entendre lors de l’élection présidentielle.
C’est le sens de la candidature de Nathalie Arthaud. Contre les ennemis
déclarés du monde du travail, elle réaffirmera que les travailleurs devront
mener la lutte de classe pour faire entendre leurs exigences.
Contre le chômage, il faut
interdire les plans de suppressions d’emplois et les licenciements, à commencer
par les entreprises qui font des profits. Il faut répartir le travail entre
tous, sans perte de salaire.
Contre la baisse du pouvoir
d’achat, il faut augmenter les salaires, les pensions et les allocations, et
les indexer sur le coût de la vie. Pas un salaire ne doit être inférieur à 1800
euros net.
Il n’est pas acceptable, par
exemple, qu’une entreprise comme Vivarte (André, La Halle…) puisse supprimer
des milliers d’emplois au nom de prétendues pertes, après des années de
profits. Il faut mettre fin au secret des affaires pour que les travailleurs
puissent contrôler les comptes des entreprises.
Dire cela avec Nathalie Arthaud
ne suffira pas pour que les choses changent, car les élections n’ont pas ce
pouvoir. Mais cela permettra de s’opposer clairement aux vrais ennemis des
travailleurs et à leurs faux amis, et de préparer les luttes qu’il faudra mener
demain contre l'offensive des capitalistes.