Nathalie
Arthaud : une candidate communiste révolutionnaire
La conférence de presse organisée
au lendemain du congrès de Lutte ouvrière, lundi 12 décembre, a été l’occasion
pour Nathalie Arthaud, entourée de plusieurs porte-parole de Lutte ouvrière, de
présenter ce que sera sa campagne pour la présidentielle :
Dans cette campagne, Lutte
ouvrière appellera les travailleurs à faire entendre les mesures indispensables
à la survie des classes populaires. Cela commence par le combat contre le
chômage. Une mesure de bon sens s’impose : il faut arrêter les suppressions
d’emplois qui se succèdent dans tous les grands groupes, y compris ceux riches
à milliards, d’Airbus à PSA ou Renault, des groupes bancaires aux assurances...
Il faut interdire les licenciements. Au lieu de concentrer le travail sur de
moins en moins de salariés, il faut le répartir, en créant des emplois pour
tous.
L’autre mesure nécessaire est
l’augmentation des salaires et des pensions. Tous les candidats présentés comme
significatifs, et qu’on entend d’ailleurs à longueur de journée, disent que
c’est impossible. Hier encore, Marine Le Pen expliquait qu’on ne peut pas
augmenter le smic, que ce serait impossible pour les patrons de supporter ce
nouveau coût.
Ce que nous disons, nous, c’est
qu’il est impossible aujourd’hui de vivre avec un smic. On ne peut pas joindre
les deux bouts, et les problèmes se posent dès le début du mois, parce qu’avec
de si faibles salaires on est déjà enfoncé dans une galère faite de dettes et
de crédits. C’est donc une mesure vitale d’augmenter le smic et tous les
salaires. Et il faut prendre en compte l’inflation. Car, si on nous rabâche
qu’il n’y a pratiquement pas d’inflation, on nous annonce en même temps une
cascade d’augmentations, des tarifs bancaires, des mutuelles, des assurances,
qui s’ajoutent au coût des loyers, des transports, des études. Les salaires,
les pensions, les allocations doivent augmenter en fonction du coût de la vie.
Tout cela est lié à une autre
mesure indispensable. Il faut faire la lumière sur la fortune des grands
groupes capitalistes, en imposant un contrôle de la part des salariés de ces
entreprises. En dévoilant les comptes, nous mesurerions que l’argent existe,
qui serait mille fois plus utile employé à embaucher les jeunes et les
précaires et à payer des salaires décents. La pression à travailler toujours
plus et à gagner toujours moins aboutit à l’enrichissement d’une minorité, à
gonfler la spéculation financière et finit par se transformer en une menace
pour toute l’économie et pour nous tous.
Nous appellerons les travailleurs
à raisonner de leur point de vue, à mettre en avant leurs intérêts, qui sont à
l’opposé de tout ce qu’on nous raconte sur la compétitivité, la flexibilité, le
coût du travail, la nécessaire restructuration des entreprises.
Lors des mobilisations contre la
loi El Khomri, beaucoup de travailleurs ont dénoncé l’augmentation du temps de
travail, l’aggravation de l’exploitation, la précarité. Il faut aussi mener ce
combat politiquement. Et cela se passe au premier tour.
Pour les travailleurs,
l’important n’est sûrement pas de décider qui sera le prochain président de la
République. Car tous ceux qui sont susceptibles d’y accéder sont leurs ennemis
et s’apprêtent à continuer et à aggraver la politique menée par Sarkozy puis
par Hollande.
Nous disons aussi que le
véritable combat se passe dans les entreprises. C’est une question de rapports
de force, c’est une question de luttes sociales. Mais, dans cette élection, il
n’y a pas de raison de laisser le monopole de la parole aux représentants de la
bourgeoisie.
Ma candidature permettra de
montrer qu’une fraction du monde du travail, certes minoritaire, ne se résigne
pas et a conscience que, quel que soit l’élu de 2017, les travailleurs seront
attaqués et devront se battre collectivement. La frontière politique ne se
situe pas entre la gauche et la droite : c’est une frontière de classe, une
frontière sociale. Et si je suis la seule à me situer sur ce terrain, c’est
aussi parce que je suis la seule candidate communiste révolutionnaire. Ces
idées sont à contre-courant, mais représentent la seule perspective pour les
travailleurs et même pour l’avenir de la société !
Lutte ouvrière, n°2524
le 30 septembre dernier, notre premier grand meeting de campagne |
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